Journaliste indépendante, Ange Kasongo Adihe s’est lancée
dans la littérature avec son tout premier livre intitulé « Les femmes de
Pakadjuma ». A 24 heures de la présentation officielle de ce bouquin de 110
pages, reparties en 5 chapitres, l’auteure, à la faveur d’un entretien avec
Eventsrdc.com, est revenue sur les raisons à l’origine de la rédaction de cet
ouvrage. De son avis, cette œuvre est «un
cri d’alarme» à l’attention de toute personne de «bonne foi» pour porter un
regard bienveillant envers les femmes et les enfants de ce quartier.
Pourquoi avoir choisi de présenter Pakadjuma dans votre livre?
Les questions sur les femmes m’intéressent beaucoup. A Kinshasa, quand on dit Pakadjuma, l’esprit est tourné vers un lieu des prostituées. J’ai voulu aller au-delà de ce que les gens pensent. J’ai brisé la glace pour aller au-delà du mur et voir ce qui se passe derrière la barrière que nous concevons de Pakadjuma.
Comme tout Kinois, j’entends parler de ce qui se passe à Pakadjuma. Un jour, lors de ma balade, un ami m’a accompagné là-bas et m’a pris en photo. Lorsque j’ai posté la photo sur Facebook, les gens ont énormément posé des questions et moi j’étais obligée d’aller trouver des réponses sur le lieu.
Comment avez-vous procédé pour aborder les femmes de Pakadjuma ?
C’était difficile pour moi de dompter les femmes de Pakadjuma. Elles n’aiment pas parler aux inconnus. J’y allais sans caméra, ni appareil photo. Je suis passé par une femme infirmière qui habite ce quartier. Elle m’a servi de point focal pour repérer certaines femmes correspondant au profil recherché. L’enquête s’est déroulée entre les mois de mars et mai 2018.
Qu’est-ce qui a motivé la rédaction de ce livre ?
Je suis journaliste et je ne peux pas lancer un message aux autorités. J’invite plutôt les gens de bon cœur à regarder Pakadjuma d’une autre manière et à s’enquérir de la situation que traversent les femmes et les enfants de ce quartier. Certes, c’est un cri d’alarme mais que je ne lance pas au gouvernement mais à tout le monde de bonne foi.
Comment résumez-vous ce bouquin ?
Pakadjuma est un monde où les gens sont plein d’espoirs, où les gens tombent et se relèvent chaque jour, où les gens espèrent de sortir d’un couloir et de retrouver la lumière. Pakadjuma, c’est la société kinoise. Nous ne devons pas exclure Pakadjuma de Kinshasa.
Un message aux lecteurs qui pourront vous découvrir derrière vos mots.
Nous devons casser le cliché. Il ne faut pas juger les gens sans savoir ce qu’ils traversent dans leur vie. Il y a des étudiants et étudiantes à Pakadjuma. Ils disent qu’ils ont honte de donner leurs adresses parce que les gens collent l’étiquette de la prostitution à Pakadjuma. Il y a une version électronique qui sera disponible sur Amazon dans un avenir très proche. A Kinshasa, le bouquin sera présenté mondialement le mardi 21 mai 2019 à 12 heures, à l’Institut facultaire des Sciences de l’information et de la communication -IFASIC. Je pourrais dédicacer et vendre le livre de 5 chapitres et 110 pages.
Aujourd’hui, c’est «Les femmes de Pakadjuma». Demain, ce sera quel livre?
Mon deuxième bouquin sera disponible avant la fin de l’année 2019. Il parlera de la campagne électorale sur les réseaux sociaux. Le bouquin est en relecture.
Qui est Ange Kasongo Adihe ?
Je suis journaliste indépendante. J’ai fini mes études en Journalisme politique extérieure à l’IFASIC en 2012. Et, j’ai étudié les sciences politiques à l’Ecole supérieure de Lille en France. Je pige pour différents médias en France, dont TV5 Monde et Jeune Afrique, puis chez Actualite.cd. Mon père a fait la Philosophie et lettre. Celui qui m’a donné l’envie de l’écriture que j’ai ensuite approfondie avec Ariane Poissonnier.
ETIENNE KAMBALA