Travailleur et super optimiste, ce jeune arrangeur de sons rd-congolais préfère se nommer DDT Leader, signifiant Dieu Donne Tout. C’est dans l’une des communes les plus chaudes de Kinshasa, précisément Bandalungwa (Bandal), en plein marché Synkin, qu’il a érigé le studio le plus urbain de Kinshasa, appelé « Kinshasound » (les sons de Kinshasa). Depuis sa création jusqu’à ce jour, ce temple du hip hop et de musique urbaine présente et positionne plusieurs jeunes talents dans la star system rd-congolais, entre autres Sista Becky et Nores. Les deux jeunes artistes féminins qui, depuis plus d’une année, bouclent les radios et télévisions de Kinshasa et prestent dans plusieurs événements socioculturels. Pour son savoir-faire et son implication dans la cause de l’Albinisme, DDT a reçu un diplôme de mérite de la part de l’Asbl Plus de Couleurs, le 13 juin 2017 à la faveur de la journée internationale de l’Albinisme instituée par les Nations Unies. Interview.
Parlez-nous de votre vie artistique ?
Au départ j’étais rappeur. J’avais sorti mon tout premier album intitulé Self production en 2007. Malgré l’échec de cet opus, je n’ai pas arrêté le rap mais, petit à petit, j’ai commencé à découvrir en moi un talent de beat maker. Avec le temps, j’ai découvert en moi un autre talent: celui d’ingénieur du son. J’ai pratiquement évolué sans recevoir une quelconque formation professionnelle en musique. C’est auprès des amis et autres collègues que j’ai appris quelques petits astuces en plus de ce que moi même je savais déjà par curiosité sur les logiciels de musique.
C’est quoi « Kinshasound » ?
Kinshasound n’est qu’une concrétisation d’un rêve nourri depuis notre jeune âge. Très jeunes, nous étions un groupe d’amis aimant faire la fête et la musique, avec le temps cette passion pour la musique nous a fait passé par la création des groupes de rap, des évolutions en solo mais malgré cette dispersion nous arrivons quand même à nous retrouver toujours entre amis et parler de notre rêve de départ. Ainsi, en 2010, concept Kinshasound a été créé et en 2012 le studio portant le même nom a été installé dans la commune de Bandalungwa.
Quelles sont vos propres réalisations ?
Nous avons réalisé tellement d’œuvres que lorsque l’équipe de TV 5 est passée à Kinshasa, sur visite guidée de Lexus Légal, leur statistique a révélé que Kinshasound réalisait plus de 70% de la musique urbaine dans la ville de Kinshasa.
Quelles démarches doivent faire un producteur ou artiste musicien qui veut enregistrer dans votre studio ?
Déjà, il faut nous contacter et ensuite, nous allons nous mettre d’accord sur les modalités de travail et de collaboration. Nous nous mettons d’accord sur quelle façon nous allons travailler. C’est soit une co-production, soit une production 100% Kinshasound ou soit encore une clientèle.
Rappelez-nous vos coordonnées ?
Nous sommes joignables au +243850975799, kinshasound@hotmail.com et sur Facebook: Kinshasound Studios.
À l’occasion de la journée internationale de l’albinisme, l’Asbl Plus de Couleurs vous avait décerné le diplôme de Mérite pour votre implication dans l’intégration sociale des albinos en RDC. Qu’avez-vous ressenti ?
Déjà, c’est un grand soulagement moral. Car, la plus part de fois que nous œuvrons dans des projets caritatifs, nous ne sommes pas reconnu. J’étais personnellement honoré de voir Yan Mambo et toute son équipe pensaient à ma modeste personne et me décernait ce diplôme de mérite. C’est un pareil souvenir qu’un homme garde durant toute sa vie en mémoire.
Préparez-vous pour les prochains jours ?
Le meilleur restera toujours à venir comme j’aime bien le dire. L’objectif n’est pas personnel. Il est plutôt général. Car, tous ceux qui œuvrent dans cette culture urbaine aimeraient voir un jour la création et l’apogée de la véritable industrie musicale congolaise et personnellement, mon souhait est que plus tard, nous racontons que c’est grâce aussi à Kinshasound que les choses ont bougé en bien.
Qui sont vos partenaires ?
Nos partenaires sont tous ceux qui œuvrent pour que la musique urbaine.
Quels conseils prodiguez-vous aux jeunes artistes musiciens rd-congolais urbains qui tiennent à se faire connaître à travers le monde ?
Le travail encore et encore. La reconnaissance, l’organisation, le courage et l’ambition.
CINARDO KIVUILA