Dans la nuit du 29 mai 2024, le voile a été levé sur le gouvernement de la Première ministre Judith Suminwa. Dans cette nouvelle équipe de 54 membres, plusieurs changements ont été opérés notamment au ministère des sports et loisirs où Didier Budimbu Ntubuanga a remplacé François Kabulo.
Dans la sphère politique depuis plusieurs années, Didier n’a pas un passé sportif. En 2019, il a travaillé dans le gouvernement Ilunga comme vice-ministre de l’enseignement primaire, secondaire et technique EPST puis il était ministre des hydrocarbures dans le gouvernement Sama en 2021.
Du ministère des hydrocarbures au ministère des sports et loisirs, Didier Budimbu sera dans un secteur très exigeant et vaste qui oblige un grand travail ainsi qu’une attention à toutes les disciplines sportives de façon particulière.
« C’est un grand saut mais il va découvrir un nouveau domaine : le sport. Est-ce que c’est le profil idéal ? Le plus important est son agenda. Ce ministère a besoin d’une personne qui arrive avec un agenda planifié et précis sur sa vision », estime notre consultant, Trésor Mutombo.
« Didier Budimbu peut s’en sortir, si et seulement s’il se fait entourer des technocrates, des gens qui ont la volonté et le souci de l’accompagner […] Est-il l’homme de la situation ? Le problème n’est pas la maîtrise. Le ministère est un poste politique, il faut des gens qui maîtrisent le secteur sportif dans cet environnement pour accompagner sa vision politique. Puisque nous avons déjà vu des gens qui ont l’ADN sportif échouer dans ce secteur. À cet instant, nous n’avons pas besoin de quelqu’un qui a l’ADN sportif mais de celui qui a la volonté de faire évoluer les choses », pense Prince Lievain Nzazi – Journaliste à Univers TV.
Didier Budimbu et les défis
Les défis devant Didier sont presque les mêmes qu’avaient ses prédécesseurs. La Rd-Congo est confrontée au manque d’infrastructures sportives (même si la ville de Kinshasa a de nouveaux cadres pour pratiquer le sport). Du sport roi qui est le football en passant par le handball, le basketball ou encore le judo, rien ne va. Et dans ces contre-performances, le gouvernement est pointé du doigt. Surtout au niveau du financement des fédérations et même de l’organisation des compétitions.
« Il y a beaucoup de défis : les résolutions des états généraux que Félix Tshisekedi décrit comme une boussole sur quoi on peut partir pour développer le sport de notre pays, il y a également l’accompagnement des fédérations, l’organisation de notre sport et autres […] Contrairement à ses prédécesseurs, nous attendons de lui qu’il ne soit pas seulement un ministre qui s’occupe du football. Mais nous voulons que toutes les disciplines sportives que le pays compte bénéficient du même appui et considération », dit Trésor.
« L’application de la loi sportive, l’application des résolutions des états généraux des sports de Mbuela Lodge…le ministre doit faire de cela son cheval de bataille […] Il y a également la pérennisation des infrastructures que nous avons grâce aux Jeux de la Francophonie. Toutes ces infrastructures sont abandonnées. Il y a un manque d’entretien et elles ne sont pas utilisées. Le nouveau ministre doit autoriser l’utilisation de ses infrastructures sportives. Ça doit être une de ses priorités », renchérit Prince Lievain Nzazi.
Le sport rd-congolais est par terre. Didier Budimbu est vivement attendu pour relever les défis. La tâche n’est pas facile mais il peut s’en sortir.
ETIENNE KAMBALA