Après un moment de break, Didier M’pambia et l’agence Optimum reviennent en charge pour le festival Gospel Day. A la clé, un nouveau format: Gosepl Day Best of. Sans donner de précision sur la période d’organisation de ce festival, M’pambia a plaidé pour une subvention de l’Etat et un accompagne avec une enveloppe solide de la part des entreprises sponsors. Interview.
Comment peut-on décrire le festival Gospel Day RDC ?
Lancé en 2014 par l’agence de communication Optimum, Gospel Day est un événement inédit qui met en compétition des chœurs et groupes gospel de Kinshasa dans quatre grandes catégories: gospel américain, gospel afro, gospel new genre et negro-spiritual. Mis sous un format télévisé et diffusé sur plusieurs chaînes de télévision partenaires, Gospel Day est une référence crédible auprès du public friand de musique Gospel. Après deux années blanches, nous relançons Gospel Day par une journée de célébration avec nos huit finalistes et trois étoiles montantes de Gospel.
Au départ un festival annuel, Gospel Day s’organise sporadiquement depuis un moment. À quoi est dû cela ?
Les événements culturels de qualité nécessitent des moyens importants. Les entrepreneurs culturels que nous sommes, investissons souvent nos propres finances, car le sponsoring ne permet pas toujours de maintenir certains standards. Pour assurer la pérennité des événements de grande envergure, il faut au moins atteindre un break point.
Lors de deux premières éditions (2014 et 2015), nous avons subi des pertes financières lourdes – même si je considère cela comme un investissement- et j’ai décidé, malgré l’engouement suscité auprès des différents publics cibles, particulièrement les jeunes, de faire une pause pour réfléchir sur une autre approche.
Maintenant que vous avez levé l’option de relancer votre festival, quelle sera sa particularité ?
Cette année, nous relançons Gosepl Day avec un Best of qui suscite déjà des réactions positives dès l’annonce. Mais, il est primordial pour le gouvernement d’identifier les événements culturels qui permettent un rayonnement national, régional ou continental pour accompagner les initiateurs. En l’absence d’une politique culturelle bien orientée, Kinshasa ne sera jamais comptée parmi les capitales culturelles du continent ni la Rd-Congo parmi les destinations culturelles malgré notre potentiel culturel scandaleux! Tous les grands événements culturels dans le monde ont eu droit à des subventions de l’Etat pour décoller et plusieurs continuent encore à bénéficier d’aide sous différentes formes. Il est temps que l’on accorde à la culture une place prépondérante dans ce pays.
Que poursuivez-vous comme objectif en organisant cet événement ?
Gospel Day vise la promotion des talents gospel afin d’assurer une relève dans ce genre musical. En créant une émulation chez les jeunes talents, Gospel Day leur permet de se surpasser et d’exploiter leur plein potentiel et leur créativité. Il y aussi échange d’expériences qui enrichit les groupes. En restant enfermés dans leurs églises ou quartiers, il est difficile de se comparer et donc d’évoluer musicalement. Tous les jeunes qui ont participé au concours en sont ressortis grandis.
En quoi Gospel Day se démarque-t-il des autres festivals ou concours de musique chrétienne en Rd-Congo et à travers le monde ?
D’abord, le gospel est un genre musical dans la musique. Ensuite, le format que nous avons crée avec les quatre styles musicaux est inédit. Par ailleurs, en dehors de la compétition, nous mettons en exergue via une émission télévisée les différents groupes, des caractères particuliers dans ceux-ci qui individuellement peuvent aussi faire carrière. Les standards que nous visons, en termes de décor, de mise en scène, de contenus, de son et lumières sont internationaux.
Vous déplorez un problème de fonds. Avez-vous un message à adresser aux entreprises opérant en Rd-Congo ?
Il faut que les entreprises commerciales fassent un peu moins d’investissements à court terme et qu’elles ne recherchent pas seulement leur propre profit dans le sponsoring des événements. Tout en veillant à la promotion de leur marque, elles doivent se mettre dans la peau des entrepreneurs culturels et payer le juste prix. A quelques exceptions près, les entreprises commerciales ont tendance à investir des sommes faramineuses sur leur propre événement mais elles n’accordent que des miettes à ceux initiés par les autres.
Quelles sont vos ambitions par rapport à cet événement ?
Notre concept est unique et il peut être exporté et transposé partout en Afrique et dans le monde. Dans notre vision, déjà protégée, cet événement va progressivement avoir une dimension nationale, continentale et plus tard internationale. La prochaine étape sera nationale, car plusieurs étoiles gospel en herbe s’éteignent avant d’avoir commencé à briller dans ce pays continent. Nous cherchons des partenaires ambitieux qui vont adhérer à cette vision.
CINARDO KIVUILA