Certifié de plusieurs prix grâce à ses actions humanitaires, le jeune humanitaire rd-congolais Dieuleveut Butey Bulary se bat pour la cause des défavorisés. Avec un cœur rempli de compassion, son organisation non gouvernementale « ASB Coopération » multiplie des activités socio-culturelles pour aider les défavorisés, singulièrement, de l’éducation des jeunes filles défavorisées. « Je me soucie de mes semblables parce que je n’ai pas vécu une enfance ultra rose. J’ai aussi connu des sérieux problèmes avec ma mère et mes frères », a-t-il déclaré.
Quelles ont été vos motivations pour créer cette organisation sociale ?
Étant orphelin de père dès mon bas âge et vu les situations tragiques que j’ai dû traverser dans ma vie en perdant mon jeune frère par assassinat et mon frère aîné par empoisonnement, cette situation avait bouleversé ma vie jusqu’à modifié certains paramètres de mon cœur. Bien que j’aie été dès mon bas âge présent dans toutes les organisations sociales à l’église tout comme à l’école, j’avais pris conscience de mon sens de vie sociale après ces tragédies. Car, mon souci majeur est d’aider les autres. Dans ce monde, la crédulité tend à devenir une vertu. Comment rester insensible face à ceux qui ont besoin d’assistance, d’encouragements voire des motivations ?
L’ASB Coopération essaie de nouvelles approches humanitaires pour s’attaquer à des réalités que nous vivons au quotidien. Par le simple fait de vivre avec les enfants ou jeunes désœuvrés, nous avons eu la chance de côtoyer toutes les couches sociales de notre pays. Nous nous sommes rendu compte que parfois derrière un sourire se cache le désespoir, la peur, la souffrance et autres maux. Il y a des personnes qui meurent parfois seules dans le cruel silence de l’abandon. Voilà pourquoi, nous avons choisi de combattre tous ces problèmes et de créer un monde nouveau pour un avenir meilleur.
Quels sont vos champs d’action ?
Nous nous sommes basés sur 3 domaines qui sont l’éducation, la santé et le métier. Vivant avec les jeunes, nous avons compris que sur 10, 7 jeunes de nos jours n’ont pas accès direct à l’éducation scolaire. Beaucoup sont abandonnés à leur triste sort dû au manque des moyens et d’autres au manque d’infrastructures scolaires pouvant leurs permettre d’étudier décemment.
Par ailleurs, nous avons aussi compris que la jeunesse est victime des différentes maladies métaboliques. L’espérance de vie des jeunes nage dans la trentaine, chose qui n’est pas normale en ce 21ème siècle et enfin, beaucoup de jeunes se retrouvent sans emploi après leur cycle académique.
Voilà pourquoi pour remédier à tous ces problèmes qui touchent notre jeunesse, nous nous sommes mobilisés pour apporter notre contribution dans ces 3 domaines de vie en ayant des projets de création des petites et moyennes entreprises, construction des centres de santé ainsi que éducatifs, en faisant des actions humanitaires à l’égard des plus démunis pour être plus proche de la population la plus vulnérable.
Votre dernière action était la remise des objets classiques aux orphelins. Éclairez-nous sur cette action ?
Bien évidemment, notre dernière action était une journée de remise des objets classiques aux petits enfants orphelins de la commune de N’djili. Retenons qu’en République Démocratique du Congo, 3 sur 10 enfants ne terminent pas le cycle primaire, 30% d’enfants quittent l’école entre la 1ère et 2ème année, 20% entre le primaire et secondaire, et 6 filles sur 10 achèvent l’école primaire contre 8 garçons sur 10. D’autre part, 7 enfants sur 10 ne sont pas inscrits ou abandonnés par l’école parce que leurs parents n’ont pas des moyens de payer les frais de scolarité et 44% des nouveaux inscrits en 1ère année primaire ont plus de 6 ans. Leurs entrées tardives à l’école augmentent le risque d’abandon en cour de cycle.
La République Démocratique du Congo est comptée parmi les pays où l’accès à l’éducation est quasi difficile. Choqué par tous ces faits et persuadé de l’urgence, l’ASB Coopération qui se veut être plus proche des plus vulnérables en les apportant son soutien juste nécessaire et indispensable, s’est mis alors en conformité avec sa mission pour le soutien de l’éducation de la jeunesse. Elle a eu à scolariser une vingtaine d’orphelins et a eu à organiser une journée des remises des objets classiques (sacs, uniformes, cahiers…) en faveur de ces petits enfants orphelins de la commune de N’djili. Soulignons qu’une suivie éducative est disponible pour vis-à-vis d’eux durant toute cette année scolaire.
Que préparez-vous pour ce 16 avril au lycée de Kingasani ?
Comme nous en avons eu l’habitude depuis quelques années, nous organisions toujours un congrès dénommé « Congrès Panafricain de la Jeunesse pour l’avenir » et la 1ère édition s’est passée l’année dernière au Collège Pierre Negande, à la 15ème rue Limite. La deuxième édition se passera cette année, le 16 avril 2016, au lycée de Kingasani. Cette fois-ci, nous avons projeté notre regard sur un lycée, car, nous avons remarqué l’inégalité scolaire entre l’homme et la femme alors pour en remédié, nous devons commencer à la source.
Nous aimerions apporter notre modeste contribution à l’éducation de la femme de nos jours qui est chosifiée, instrumentalisée et désorientée de tout chemin allant à l’encontre de l’éducation. La femme est utilisée que pour des plaisirs sexuels ou encore pour certains travaux ménagers. De plus en plus, elle perd son rôle dans la société et le manque d’accès à l’éducation. Les maux tels que la drogue, l’ivrognerie, la mendicité, la prostitution qui lui amènent à des grossesses précoces qui engendre des enfants non désirés et qui forment, aujourd’hui de nombreux groupes des délinquants.
Soulignons que seule la femme bien éduquée et émancipée engendre un peuple civilisé et qu’aussi éduquer une femme, c’est éduquer toute une nation. Pour avoir un lendemain radieux de notre société, nous devons investir à l’éducation de la femme et nous devons lui donner l’opportunité d’avoir un accès facile à l’éducation, car, cela lui permettra d’acquérir des nouvelles connaissances qui lui rendront utiles dans la société avenir.
Lors de notre congrès, nous aborderons des sujets comme tels que « le rôle de la femme dans la société, comment éviter des grossesses précoces ? Le leadership féminin ». Le Congrès sera animé par l’un des membres de l’ASB Coopération en la personne de Glody Mpwema.
Pourquoi avez-vous porté votre choix sur l’éducation de la femme ?
Avoir perdu mon père à bas âge et grandi avec une maman intellectuelle, j’ai conclu que une femme instruite est capable de changer une société. Raison pour laquelle j’investi dans l’éducation des jeunes filles pour leurs donner la chance de faire de leurs enfants des futurs élites du pays.
Que dites-vous aux autorités rd-congolaises qui ont en charge le secteur de l’éducation ?
J’adresse un message de paix à tous les jeunes de mon pays. Car, sans la paix aucun enfant ne pourra étudier. J’en rajoute pour dire qu’un ventre affamé n’a point d’oreilles. Ce qui veut dire que nos autorités doivent se battre pour remonter le seille minimum à vivre, lutter contre la famine afin de permettre à chaque congolais de manger à sa faim.
Votre mot de la fin ?
Que l’éducation soit la clef fondamentale de l’avenir de notre pays.
DANY KABANGA