Élection du nouveau pape : après la mort de François, l’Église entre en conclave

Depuis le décès du pape François le 21 avril 2025, à l’âge de 88 ans, l’Église catholique romaine se retrouve face à l’une de ses traditions les plus solennelles : l’élection d’un nouveau souverain pontife. Premier pape latino-américain de l’histoire, François laisse un héritage spirituel et pastoral marqué par l’humilité, l’engagement social et la réforme.

Désormais, le siège apostolique est vacant, et l’Église entre dans une période de transition ponctuée d’un rituel millénaire : le conclave. Ce processus, extrêmement codifié, aboutira à la désignation du 267e successeur de Saint Pierre, dont l’élection sera annoncée au monde par la traditionnelle fumée blanche s’échappant de la chapelle Sixtine.

Voici les 7 grandes étapes du processus électoral papal :

1. Le camerlingue prend la tête de l’intérim

Dès l’annonce du décès du pape, le pouvoir exécutif du Saint-Siège est confié au camerlingue, poste actuellement occupé par le cardinal Kevin Joseph Farrell, d’origine irlando-américaine. Il gère les affaires courantes du Vatican et coordonne les préparatifs du conclave. C’est également lui qui a officiellement annoncé la mort du pape François, lors d’une déclaration empreinte d’émotion.

2. Les cardinaux convoqués à Rome

Les 252 cardinaux de l’Église sont convoqués au Vatican, à l’appel du doyen du Collège cardinalice, le cardinal Giovanni Battista Re. Parmi eux, 135 sont électeurs, car âgés de moins de 80 ans. Durant les congrégations générales, tous les cardinaux débattent des défis majeurs qui attendent l’Église et échangent librement sur les profils idéaux pour le prochain pape. C’est dans cette atmosphère que naissent les noms des « papabili », les potentiels futurs pontifes.

3. Le conclave s’ouvre dans la chapelle Sixtine

Le jour de l’ouverture, une messe solennelle « Pro eligendo Papa » est célébrée dans la basilique Saint-Pierre. Ensuite, les cardinaux électeurs se rendent en procession à la chapelle Sixtine, entonnant le chant Veni Creator Spiritus pour invoquer l’Esprit Saint. C’est dans ce lieu emblématique, décoré par Michel-Ange, que les délibérations et les scrutins se dérouleront à huis clos.

Les cardinaux résident à la Maison Sainte-Marthe, une résidence moderne située dans l’enceinte du Vatican, choisie jadis par François comme lieu de vie modeste.

4. Isolement strict et serment de secret

Pendant toute la durée du conclave, les cardinaux sont totalement isolés du monde extérieur. Aucun téléphone, aucun accès à internet ou aux médias n’est autorisé. Même les personnes autorisées à intervenir techniquement ou médicalement doivent prêter serment de confidentialité, sous peine d’excommunication automatique (latae sententiae).

Des contrôles sont effectués dans la chapelle pour s’assurer de l’absence de micros ou dispositifs d’écoute, comme prévu par les règles instaurées par Jean Paul II et renforcées par Benoît XVI.

5. Début du vote sous serment

Avant de procéder au vote, chaque cardinal prête serment devant les Évangiles de garder le secret des délibérations. Le cérémoniaire prononce ensuite le célèbre « Extra omnes ! » – « Tous dehors ! » – , marquant le début du conclave.

Chaque bulletin comporte la formule latine « Eligo in summum pontificem… » – « J’élis au suprême pontificat… » – , suivie du nom choisi. Les bulletins sont ensuite déposés dans un calice, comptabilisés, liés ensemble, puis brûlés.

La couleur de la fumée indique l’issue du vote : noire si aucun candidat n’a été élu, blanche si un nom a obtenu la majorité requise.

6. Une majorité des deux tiers pour être élu

Pour être élu pape, un candidat doit recueillir au moins deux tiers des voix. Jusqu’à quatre scrutins peuvent être organisés chaque jour. Dès qu’un cardinal obtient le nombre requis, les bulletins sont brûlés avec une paille sèche afin de produire la fameuse fumée blanche, désormais accompagnée du son des cloches de la basilique Saint-Pierre, pour dissiper toute ambiguïté.

L’élu est alors invité à accepter l’élection, puis à choisir son nom pontifical. À ce moment précis, il devient évêque de Rome et chef de l’Église universelle.

7. L’annonce officielle : « Habemus Papam »

Une fois l’élection acceptée, le cardinal protodiacre, en l’occurrence le Français Dominique Mamberti, s’avance au balcon de la basilique Saint-Pierre pour proclamer au monde : « Habemus Papam » – « Nous avons un pape ».

Le nouveau pontife, vêtu de blanc, s’avance alors pour donner sa première bénédiction Urbi et Orbi – « à la ville et au monde » -. Juste avant, il passe par la chambre des Larmes, lieu de recueillement où il se prépare intérieurement à sa nouvelle mission. Le camerlingue lui remettra l’anneau du pêcheur, symbole du pouvoir papal.

Une Église à l’heure d’un nouveau chapitre

Ce moment solennel marque l’ouverture d’un nouveau chapitre pour l’Église catholique, entre fidélité à la tradition et réponse aux enjeux contemporains. Alors que les regards du monde entier sont tournés vers Rome, la fumée blanche à venir ne désignera pas seulement un nouveau pape, mais incarnera aussi une vision renouvelée de la foi, de la mission ecclésiale et du dialogue avec le monde.

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