Battus 2-0 par les Léopards de la Rd-Congo au stade des Martyrs à Kinshasa le dimanche 14 novembre 2021, dans le cadre de la 6ème journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2022, les Écureuils du Bénin éliminés pour les barrages, cherchent une porte de sortie avec une lampe pendant la journée.
La Fédération béninoise de football – FBF – a fait une réserve auprès de la Fédération internationale de football association – FIFA – le lundi 15 novembre 2021 pour une affaire qui ne tient pas debout faisant référence aux 4 changements du sélectionneur principal des Léopards, Hector Cuper durant cette explication. Alimentée par les médias français, cette polémique fait un tollé depuis plusieurs heures dans la sphère footballistique. Selon nos recherches, il a manqué de tact au recours de la fédé béninoise, certainement par méconnaissance des textes.
La FBF s’appuie sur la Loi du Jeu 3 de l’International Football Association Board qui régit les Lois du Jeu – IFAB -, amendé temporairement jusqu’au 31 décembre 2022 : « Durant le match, chaque équipe : peut utiliser un maximum de cinq remplaçants ; bénéficie d’un maximum de trois opportunités pour effectuer des remplacements ; peut en outre effectuer des remplacements à la mi-temps ».
Au cours de cette rencontre, Hector Cuper a procédé aux remplacements de Samuel Moutoussamy par Edo Kayembe, de Yannick Bolasie par Cédric Bakambu (sortie suite à une blessure Bolasie), de Diemerci Mbokani par Jackson Muleka (sortie suite à une blessure de Mbokani) et Joël Kayamba (sortie suite à une blessure de Malango) ; ce qui fait plus de trois opportunités. Cela a crée un tollé terrible sur la toile.
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Mais pourquoi ce recours des écureuils sera déclaré non fondé ?
Selon un ancien arbitre béninois consulté par nos confrères de L’investigateur.info, sur l’autorisation des 4 changements effectués en quatre temps au lieu de trois temps exigés. « Benin n’est plus en droit de réclamer quoi que ce soit et espérer avoir gain de cause. Car, la procédure de réclamation en de pareilles circonstances, se fait dès le premier arrêt après le constat de l’infraction », a déclaré cet ancien arbitre qui a préféré requérir l’anonymat.
De manière plus approfondie, il clarifie ce que dit la loi en cas d’erreur commise par l’arbitre : « Les faits liés au jeu, les décisions de l’arbitre sont irrévocables. Si les Congolais avaient effectué six (06) remplacements, ce qui est contraire à la loi, la faute leur serait imputée. Mais à partir du moment où c’est l’arbitre qui a autorisé les quatre opportunités qui ont abouti aux changements, cela devient une erreur de l’arbitre et ne pourrait peser dans le recours formulé par le Bénin ».
Poursuivant, il indique que : « Seul le capitaine est habilité à formuler cette réclamation auprès de l’arbitre, et ce dernier transcrit les propos du capitaine sur la feuille de match en présence du commissaire au match. À la fin du match, ou au plus tard dans 24 heures, la Fédération béninoise de football doit confirmer la réclamation auprès des instances et payer les frais y afférents. Si l’approche ainsi décrite est respectée, la décision que pourrait prendre les instances mondiales du football serait de reprendre le match, suivi d’une sanction pour le quatuor arbitral. Et dans ce cas, la victoire n’est accordée à aucune équipe sur tapis vert ».
Il soutient qu’en raison de tout ce qui précède, en l’occurrence de la non-réaction du Bénin à travers son capitaine Khaled Adénon sur le terrain, la qualification de la Rd-Congo est consommée et l’élimination du Bénin est actée. Sur le penalty à polémiques obtenu par la Rd-Congo à la 9ème minute de la première période (marqué par Mbokani), il soutient qu’il s’agit d’un fait de jeu, donc la Confédération africaine de football – CAF – et la FIFA n’y pourront rien.
Cet arbitre rajoute aussi que le 4ème changement de la Rd-Congo a été effectué au moment le score du match était de 2-0 (un deuxième but marqué par Malango). Ce remplacement n’a pas impacté le cours du match. C’est une réserve qui n’a pas de fondement.
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Selon les rapports des arbitres et du commissaire au match qui sont à notre disposition indiquent que la Rd-Congo a effectué 5 changements en 4 temps dont le premier de Neeskens Kebano (qui a remplacé Gael Kakuta) à la pause n’est pas comptable car fait pendant la mi-temps sans interrompre le jeu. Pour les officiels, les changements de Mbokani pour Muleka et de Malango pour Ngandu ont été commandés au même moment par le staff technique des Léopards même si leurs entrées ont eu lieu en deux séquences.
Les trois temps valables utilisés par le sélectionneur de l’équipe rd-congolaise, en parcourant les deux rapports des officiels indiquent : Kayembe qui prend la place de Moutoussamy (63e), Bolasie qui est remplacé par Bakambu (76e), Mbokani cède sa place à Muleka (84e) et Malango se fait remplacer par Kayamba (84e). Du coup, la faute n’incombe nullement pas à la Rd-Congo.
La FIFA n’a rien prévu sur le plan disciplinaire
En fait, les textes de la CAF et dans le règlement des éliminatoires de la Coupe du monde 2022, rien n’est prévu comme sanction contre l’équipe qui ne respecterait pas cette directive. Le 11 novembre 2021, la CAF s’était retrouvée dans une même situation lors du match mettant aux prises la Libye contre la Guinée-Équatoriale comptant pour la phase qualificative de la CAN 2021 avec 4 temps de changement pris par le Nzalang Nacional, elle avait juste réprimandé les officiels. Bref, rien n’a été fixé sur ce quand une équipe utilise 4 opportunités de changement au lieu de 3.
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La FIFA encore moins la CAF n’ont plus prévu que cette situation rentrait dans le cadre des fautes techniques qui peuvent pousser l’organisateur à faire rejouer un match. « J’ai passé du temps à lire la règlementation à ce sujet et rien n’est écrit noir sur blanc (si quelqu’un a un pan du règlement qui dit le contraire je suis preneur). Une réserve doit avoir un soubassement réglementaire pour aboutir et je suis curieux de le savoir », a lâché Charles Mbuya -journaliste sportif rd-congolais travaillant pour le média français Canal+Sport.
Notons que la dernière fois où la FIFA avait décidé de faire rejouer un match en Afrique, c’était Afrique du Sud face au Sénégal comptant dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2018 pour preuves avérées de corruption de l’arbitre ghanéen Joseph Lamptey, qui avait accordé un penalty litigieux aux Bafana Bafana avant d’être suspendu à vie.
La FIFA qui a reçu le recours de la Fédération béninoise de football va transmettre les dossiers auprès de la commission disciplinaire le 23 novembre 2021 afin de statuer. Mais une chose est sûre, la FBF sera déboutée parce que plusieurs des choses l’ont échappé dans la procédure.
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ETIENNE KAMBALA