En musique, créativité est mère, liberté est fille

Au nom de la mère créativité, de la musique “libriste” et libertine, de la sainte écoute mélophile et de l’adoption de notre société, ainsi soit-il. Certains les verraient plutôt comme des sœurs siamoises.

Des tentations qui cassent les codes des créations figées et d’une créativité ressasseuse ultra-soporifique. Oser la démesure et la controverse en musique n’est pas une question d’une quelconque génération pourrie mais ça traverse les époques et englobe l’humanité dans son délire gracieux, son génie créatif qui fait parler.

Des artistes qui érotisent, des styles provoc, des manières symboliquement outrageantes et polémiques pour certains, vous avez là les preuves que l’art peut choquer. La polémique après la performance autour de la Cène de Léonard de Vinci lors de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris en est un exemple parfait.

L’art comme voix ou lieu de manifestation de la mémoire vivante et des idéaux d’un peuple, intime l’ordre à la créativité, cette dernière exécute sans se poser des questions. Ici, la valeur de la liberté est précieuse. Mais à côté, la morale est juge et censure lorsque la liberté est brimée.

En Rd-Congo, l’art et la liberté font bon ménage. Face aux limites de la réticence et parfois de la modestie (pas toujours une vertu dans l’art), des jeunes artistes innovent et font bouger les lignes, bouleversent les émotions et crèvent l’écran malgré les contraintes de la limitation de la liberté d’expression artistique par la censure. Ici, l’approche de la controverse est d’autant plus légitime.

Créer, c’est voyager dans un univers où toutes les notions créatives sont égales. Il est vrai que les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas; mais l’art peut unir, tout comme peut diviser. Chacun tire son épingle du jeu.

CHADRACK MPERENG