Au cours d’un entretien accordé à notre rédaction, Cheik Moussa Kalombo -membre de la COMICO –(Communauté Islamique en République Démocratique du Congo) a survolé en long et en large l’histoire de l’Islam au Congo-Kinshasa et a placé quelques mots sur l’actualité politique. Il a manifesté son regret sur la gestion quotidienne de ce grand pays au centre de l’Afrique où les musulmans sont mis en quarantaine depuis l’Etat Indépendant du Congo jusqu’à ce jour. Il a rappelé à l’opinion qu’en RDC, les musulmans n’occupent pas les grands postes de décision dans l’administration publique. Ce qui signifie qu’ils n’ont aucun compte à rendre au peuple congolais. Leurs mains sont encore propres. Cheik Moussa Kalombo -premier membre du cabinet présidentiel de la COMICO a également émis son point de vue sur la date fatidique du 19 décembre 2016 qui a fait couler beaucoup d’encres et de salives. Il a encouragé les rd-congolais de tous les bords de garder leur sans froid sur les problèmes qui surviendront. Voici in extenso, la quintessence de l’interview.
Parlez nous de l’installation de l’Islam en République démocratique du Congo ?
L’islam est la première religion en RDC dans la province de Manama (Capitale de Bahreïn) que les congolais ont déformé pour avoir Maniema déjà avant l’existence de toutes les religions, l’arabe Hamad Bin Mohammad El Marjebi, communément appelé Tipo-Tipo a crée un Etat islamique de Manama (Maniema) et il a installé l’Islam, une religion basée sur la paix. Ce n’est qu’après Henry Morton Stanley envoyé par le roi belge Léopold II pour lui chercher une terre devait, cependant voir les gens qui se sont installés avant les autochtones.
Stanley entra par le Zanzibar lorsqu’il arriva à Kasongo -capitale de Maniema territoire de Ahmed Bin Mohammed (TIPO-TIPO) qui lui offrit plus de 200 croyants musulmans pour le transporter en Tipoy sur leurs épaules jusqu’au Kongo Central (Bas-Congo). Une fois trouvé un espace pour le roi belge, le Congo sera alors divisé en deux parties : l’Est c’est-à-dire le Maniema et l’Ouest le Kongo Central qui était déjà en possession par ce même roi.
Ce dernier ayant remarqué que sa partie n’étant si riche, il décida de faire la guerre à Tipo-Tipo en guise d’une conquête du Congo entière et unique. Il fonda l’Etat Indépendant du Congo. Cette histoire n’est pas correctement enseignée depuis l’époque du roi belge Léopold II et ses complices n’ont pas voulu épingler l’histoire de la RDC à celle de l’Islam.
Quelles sont les influences et les réalisations de l’Islam dans la société congolaise ?
Les réalisations de l’Islam sont multiples.
Premièrement, l’homme en soi et le comportement humain parce qu’il ne s’agit pas d’avoir un bon nombre de choses ou des gens qui ne reflètent pas la vraie image de Dieu. A titre d’exemple, on peut trouver un groupe de personnes qui s’enivrent et parmi lesquels on compte un musulman l’unique question qui serait posée est « et les musulmans aussi font cela ? ».
Deuxièmement, je pourrai dire que l’Islam ne vise pas la quantité, mais la qualité.
En ce qui concerne l’influence, l’Islam a beaucoup investit sur les relations humaines dans la vie en société et les bonnes manières pour une bonne conduite.
Quelle est la jurisprudence et culte en Islam ?
Les musulmans vouent un culte sans égal au Seigneur DIEU le créateur de cieux et de la terre. C’est-à-dire DIEU est DIEU et n’a pas besoin des adjoints ni des ministres pour la création de chaque chose. Il est le premier sans commencement et le dernier sans fin.
Voilà, comment l’islam célèbre son culte à DIEU. Les musulmans veulent à ce que les croyants non musulmans cessent d’injurier Dieu en lui attribuant les enfants et certains noms. Les autres l’appellent Papa, Yaya, et les autres mêmes Chéri. Or, jamais un Dieu peut être mari d’un homme. Donc, un petit conseil pour ces gens afin de connaître Dieu avant de l’adorer et de nous suivre dans l’adoration de Dieu. Ne pas adorer juste pour un miracle. Car, pour les miracles, les magiciens en font également. Et pourtant, ils ne sont pas sur la bonne voie. Car, le vrai miracle est l’homme lui-même. Sa tête, ses raisonnements rationnels, du fait que nous respirons l’air libre sans aucun coût c’est déjà un paradigme pour la grandeur de DIEU.
A titre d’exemple, le grand musicien et poète Félix Wazekwa a dit « Je remercie Dieu de m’avoir donné non seulement à manger, mais aussi l’appétit de le faire ». Sur ce, il veut seulement dire qu’on peut jamais manger sans pour autant avoir faim. C’est terrible. Car, on risque de nous faire manger par les sondes que Dieu nous en préservent. D’où, il faut remercier Dieu pour ces grands miracles.
Comment l’Islam a pu gagner la place au sein de la société congolaise ?
L’Islam ne devrait pas gagner une place au sein de la société puisque la société congolaise elle-même était l’Islam par l’histoire que j’ai raconté ci-haut. Cette société a combattu l’Islam dès le début à cause des gens qui dirigeaient le Congo et qui étaient non musulmans. Dans l’administration, il n’y a pas des musulmans. Les musulmans sont mis en quarantaine dans leur propre pays depuis Léopold II. Les autres ne veulent pas l’émergence des musulmans.
Quelles sont les contraintes que le monde musulman rencontre sur le sol congolais ?
Sur le sol qui est le sol de nos ancêtres, nous rencontrons l’injustice. Les musulmans sont mis en exergue comme un peuple qui souffre, un peuple martyr… Des tous les ministres il n’y a aucun musulman. Même parmi les ADG, il n’y a aucun musulman. Comme qui dirait, nous ne sommes pas intelligents, alors que nous sommes tous passés dans des mêmes écoles et avions reçu les formations identiques.
Donc cette injustice est issue à cause du comportement exemplaire des musulmans. Les musulmans ne trichent pas, ne volent pas, ne corrompent pas et ne sont jamais corrompus. Voilà, pourquoi nous sommes mis en écart.
Expliquez-nous brièvement les fonctionnements du COMICO et des mosquées ?
La communauté islamique en République démocratique du Congo remercie le gouvernement congolais pour avoir lui accorder une certaine autonomie et de la valeur. Son fonctionnement est comme celui de toutes les ASBL.
Elle évolue avec une raison légale. Elle a un siège à Kinshasa et les entités dans toutes les provinces et aussi au fin fond des villages.
Les mosquées ou la gestion de la chose publique est une gestion pyramidale. C’est-à-dire il y a le croyant qui part à la mosquée. Les mosquées sont dirigées par les IMAMS. Les Imams font rapport aux centres islamiques. Les centres islamiques font rapport aux régions islamiques. Les régions islamiques font rapport aux entités islamiques. Les entités islamiques font rapport aux comités directeurs et ces derniers sont dans le siège et répondent directement devant les membres de représentation de la communauté.
Votre point de vue par rapport à l’actualité politique ici en RDC ?
Comme les autres religions, l’islam a sa conception, mais les gens n’aiment pas que les musulmans mettent leur point de vue sur l’actualité politique. Nous les regardons en train de se battre entr’eux. Ils vont s’attendre entre eux. Ceux qui seront forts auront raison et seront au pouvoir. Car, même celui qui va y être ne sera pas un musulman. Qu’à cela ne tienne, les musulmans auraient avoir un point de vue si et seulement si on nous associe.
Car, les gens qui ont fait de ce pays ce qu’il est aujourd’hui tel est le cas du président Kabila Kabange. Il est quelqu’un qui a amené le pays là où ça n’a jamais arrivé. Comme DIEU dit dans le saint Coran « Oh!! Fameux David faites des œuvres qui démontrent que vous êtes reconnaissants » et il a encore avancé en disant « Très peu de mes serviteurs sont reconnaissants ».
Nous sommes nés et avons grandi dans ce pays. Aujourd’hui, nous devons dire un merci au Président qui n’a d’ailleurs guère déclaré qu’il sera candidat président, mais les gens l’apprêtent cette intention. Ces gens affirment même qu’il n’a rien réalisé.
Un petit conseil chez ceux-là qui tendent leurs oreilles à Tshisekedi qui depuis plus longtemps n’a rien fait. Il est le seul docteur qui signe un document après l’avoir barré. Donc, nous avons vécu dans ce pays. Nous savons d’où nous venons.
Un message aux congolais musulmans et non musulmans par rapport à la date du 19 décembre 2016 ?
Elle n’est pas une date fatidique. Nous ne pouvons pas faire deux poids deux mesures parce que la constitution est faite par des personnes physiques. Elle peut être modifiée. Aussi longtemps qu’il n’y aura pas élection, la même constitution dit que le Président en exercice reste au pouvoir jusqu’à ce qu’un autre président le remplacera. Comme une maison n’est peut pas rester vide, nous ne devons pas ramasser un Président ni encore s’autoproclamer dans sa maison devant sa famille qu’on est le garant de la République. Comme exemple, Kengo wa Dondo et certains députés nationaux ont fait 10 années dans l’exercice de leurs postes et sans mandat. Pourquoi pas le Président ?
ARIDJA MWANANA