En ce 2 février baptisé journée internationale de fact-checking, une occasion d’insister davantage sur l’importance croissante de cette pratique dans une société où l’information est à portée de main.
Dans une époque où la désinformation se propage à vive allure à travers des médias sociaux et plateformes en ligne, le Fact-checking joue un rôle crucial pour garantir l’accès à une information fiable et véridique. Cependant, cette pratique regorge des enjeux multiples et touchent différents aspects de la société
Pour Ange Kasongo, Directrice générale du média Balobaki-Check spécialisé dans le fact-cheking, les enjeux de cette pratique restent des intérêts sociaux, économiques mais surtout politiques où nous avons beaucoup d’acteurs. Au-delà de ces acteurs politiques, poursuit-elle, il y a aussi les influenceurs qui sont entrés dans la scène du débat public et qui jouent aussi de nos jours, le rôle de diffuseurs des désinformations et le jeu de la propagande. D’où, la nécessité de recourir au fact-cheking.
« Dans le cadre des manifestations qui ont été organisées récemment contre la communauté internationale et qui visaient la chancellerie occidentale, nous avons pu identifier une ancienne vidéo du secrétaire d’État américain qui était sortie de son contexte; c’est-à-dire une vidéo qui datait d’il y a deux ans et depuis, les États-Unis avaient déjà évolué dans leurs discours par rapport au Rwanda. Mais juste avant que ces manifestations ne commencent, cette vidéo circulait dans des groupes WhatsApp et ensuite nous avons vu ce qui s’en est suivi », relève la fondatrice de Balobaki-Check pour démontrer le rôle crucial du fact-cheking dans la vérification des faits.
Les défis du fact-cheking dans le contexte africain
Cependant, dans le contexte africain et particulièrement congolais, il n’est pas toujours évident de mener à bien cette démarche. Les factcheckers sont parfois confrontés à plusieurs défis, notamment celui de manque des outils nécessaires pour mieux s’y prendre.
« Les défis sont encore énormes à notre niveau en Afrique, principalement au Congo; c’est-à-dire qu’on n’a pas forcément tous les outils nécessaires aujourd’hui pour être en mesure de contrer de manière permanente les discours de haine, les vidéos et les photos qui sortent de leur contexte. On a encore besoin d’être outillé, formé continuellement afin d’être efficace », fait savoir Ange Kasongo.
Qu’à cela ne tienne, le fact-cheking s’impose dans la mesure où il contribue à maintenir un débat public basé sur les faits, favorisant une prise de décision éclairée. Ceci soulève également la responsabilité des médias et plateformes en ligne dans la diffusion de l’information vérifiée.
« Tout ceci nous rappelle que nous en tant que journalistes, nous avons l’obligation envers la vérité et la loyauté vis-à-vis de nos lecteurs et des nos auditeurs. Et c’est ce qui nous ramène dans le cœur même de notre métier qui consiste à la collecte, à la vérification, au traitement, à la hiérarchisation ainsi qu’à la transmission des informations mais aussi des faits et des réalités qui peuvent être utiles aujourd’hui à la compréhension de notre monde et qui peuvent aussi permettre de susciter un débat de qualité dans notre société », conclut Ange Kasongo.
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GLODY NDAYA