« Falaises rouges » de Mugisho Bashomba, une poésie truculente contre la violence

Damnés du sacrilège guerrier de la terre, forçats désenchantés du sadisme monstrueux ou de l’ignominie cruelle de la société. Le combat du devoir humain contre la véhémence de notre monde en faillite est présent dans « Falaises rouges », le tout premier recueil de poèmes du journaliste et poète rd-congolais Mugisho Bashomba paru lundi 17 février 2025 aux éditions Colline Inspirée. Malgré tout, un vent d’espérance y souffle sur un monde épris de renaissance.

Rattachement admirable entre la beauté féminine et un oiseau offert par la belle nature. Un tableau de l’artiste plasticienne marocaine Latifa Bermes pour illustrer la couverture de « Falaises rouges ». Celle-ci est une transcendance de l’âme. Autant la couverture happe, autant le contenu du recueil prend aux tripes par sa verve nourrie empreinte de sensibilité et de rage.

« Falaises rouges » est une résonance pour la justice. Le poète bronche implacablement contre la violence crasse dans un style truculent et sans fioritures. Chaque vers décrit la souffrance d’avoir perdu un ou des proches, mais surtout une raison de résister. « Falaises rouges peut évoquer un sentiment de perte ou une résistance face à la raison du temps », explique à Eventsrdc.com l’auteur, vainqueur du concours Europoésie 2022 consacré à la protection de l’enfance.

Rien qu’à lire le titre, beaucoup penseraient à la bataille de la falaise rouge à la fin de la dynastie Han sur la Chine qui s’est déroulée au cours de l’hiver 208-209 pour le contrôle du Yangtsé. Comme la Chine ancienne, la Rd-Congo qui continue de mener des combats contre la guerre, a également ses propres falaises.

« Nos propres falaises sont celles de nos contradictions, de nos fractures historiques politiques, bien que moins épiques en apparence n’en reste pas moins déterminantes. Le rouge c’est l’acteur blessé, le sang versé, la mémoire des batailles passées, la couleur de la renaissance. Si la Chine ancienne avait ses falaises rouges, nous avons aussi les nôtres, dressées comme un défi à notre propre avenir », souligne Mugisho Bashomba.

Notons que ce recueil de poèmes est préfacé par l’écrivain et poète Jocelyn Danga, médaillé d’or au concours littérature lors des IXes Jeux de la Francophonie.

CHADRACK MPERENG