Avec deux Coupes d’Afrique des nations (1968 et 1974), deux Championnats d’Afrique des nations (2009 et 2016) et plusieurs fois dans le carré d’honneurs dans le classement FIFA avec ses équipes nationales (seniors et locaux), la Rd-Congo n’a jamais organisé une de deux compétions précitées.
Qu’est-ce qui empêche le pays de Pierre Ndaye Mulamba à organiser une édition du CHAN ou d’une CAN ? Eventsrdc.com a accordé la parole aux analystes sportifs qui vont répondre à cette question pertinente pour une grande nation du football qui place son championnat national (Vodacom Ligue 1) dans le Top 5 d’Afrique.
Pour Michel Tobo de Foot.cd : « C’est assez triste tout de même comme situation qu’un grand pays des sports comme la République Démocratique du Congo n’ait jamais organisé une compétition sportive majeure dans son histoire nonobstant peut-être le combat du siècle entre Georges Foreman et Mohamed Ali qui est une exception ».
L’analyste pense que c’est un problème politique. « La seule raison, c’est une volonté politique tout simplement. Les politiques n’ont pas encore compris qu’est-ce que le sport peut apporter en terme de rayonnement culturel d’un pays. Le jour où nous aurons des politiques qui vont intégrer cet aspect, tout ira pour le mieux ».
Bien que la Rd-Congo compte plusieurs installations sportives, des hôtels 4 étoiles et quelques hôpitaux qui se démènent pour tirer l’épingle du jeu, Jean de Dieu Mukendi de la RTNC pense que : « Organisé une compétition majeure relève tout d’abord de la volonté politique et ensuite, il y a des préalables notamment l’infrastructure adéquate ou requise pour y parvenir. Enfin, il y a un cahier des charges à remplir vis-à-vis de l’instance internationale pour l’attribution de celle-ci (organisation). De ce qui précède, la RDC est loin d’organiser une compétition de telle envergure ».
« Il faut qu’un projet existe »
Se référant à la construction du stade des Martyrs de la Pentecôte à Kinshasa (Inauguré en 1994) sous le règne du Marechal Mobutu, Michel pense que c’est possible d’avoir de nouveaux stades et d’autres infrastructures qui permettront à la Rd-Congo de postuler pour organiser un CHAN ou une CAN voire même des compétitions d’âges.
« Commencer par réorganiser le secteur sportif dans son ensemble. Il est connu de tous qu’aujourd’hui aucun État ne se suffit à lui-même, d’où il faut faire appel aux privés. Le pays regorge énormément des potentialités sur le plan énergétique qui peuvent lui permettre, en contrepartie, d’avoir des infrastructures sportives. Le stade des Martyrs en est la preuve. C’est un financement exclusivement chinois qui a permis de construire ce stade. Il n’y a rien de compliqué parce que cela se fait ailleurs et nous n’aurons qu’à adapter chez nous », propose Michel.
De son côté, Emery Kabango de Leopardleader.com laisse entendre que le problème réside à la Fédération congolaise de football association – FECOFA-. Selon lui, la FECOFA en tant qu’organe technique devait proposer des projets attrayants au gouvernement via le ministère des sports et loisirs.
« Il n’y a pas un projet sportif en Rd-Congo. Je pense que c’est d’abord à la fédération de prendre des initiatives et avoir des ambitions. Nous sommes en face d’une fédération en panne de visions. Dans tous les pays où l’on organise des compétitions continentales ou internationales, c’est le gouvernement qui apporte son soutien. Mais, il faut qu’un projet existe », lâche Emery.
La nation de Dieumerci Mbokani, de Trésor Mputu, de Cédric Bakambu…se doit d’organiser une seule édition d’une grande compétition continentale étant donné qu’elle en a des capacités à faire valoir.
ETIENNE KAMBALA