L’interdiction des productions scéniques due à la résurgence de la seconde vague de la pandémie de covid-19 par le gouvernement rd-congolais continue de provoquer un torrent de réactions.
Depuis la déclaration officielle du coronavirus en République Démocratique du Congo, le mardi 10 mars 2020, la Rd-Congo est frappée de plein fouet avec notamment, le retour d’une deuxième vague occasionnant la mise en place des mesures de restrictions dont le couvre-feu décrété sur l’ensemble du territoire national depuis le lundi 21 décembre 2020. Producteur du label Bomaye Musik et propriétaire de la salle des fêtes « Mont Éden », Philo Maya dit Général Philo a, lors d’une interview accordée à notre média Eventsrdc.com, déploré une situation difficile qui provoque le chômage forcé.
« Économiquement, c’est 80% des revenus des artistes qui sont tombés et pour un musicien, c’est carrément le chômage forcé, donc 0 revenu. Artistiquement, c’est dur d’avoir de l’inspiration dans un environnement pareil. Sur le business, nous avons quand même perdu 30% d’écoutes sur le streaming et là, nous en perdons aussi 30%, car l’écoute dans les boîtes de nuit et bars a baissé. Donc, c’est moins de droits. Et comment demander à ces lieux de payer les droits culture et arts, alors qu’ils ne travaillent pas à 100% », a dit Général Philo.
Si l’inquiétude montait dans le chef de la population, colère et exaspération n’en restent pas moins palpables. De l’autre côté, l’économie rd-congolaise continue de perdre alors que le pays a dépassé désormais la barre symbolique de 23.000 cas confirmés de contamination dont 675 décès.
« On met notre culture en danger »
Le Général Philo a poussé un coup de gueule face à l’interdiction des productions scéniques due à l’instauration du couvre-feu par le gouvernement. Ce producteur d’artistes pense que ces mesures restrictives mettent la culture rd-congolaise en danger sans pour autant lui trouver des solutions alternatives.
« Je suis inquiet que la culture n’intéresse plus notre gouvernement. Or, les artistes sont des ambassadeurs non négligeables. Aujourd’hui, à travers le monde, on connaît plus le Congo RDC pour un Fally, Ferré ou Koffi Olomide que même le président actuel », a estimé le producteur.
Conscient des difficultés qu’éprouvent les artistes de son label (EP Stone, Jaysix Abdallah, Céline Banza, Gaz Mawete), Général Philo a dû opter pour plus de contenus afin d’augmenter les revenus de ses poulains sur le digital et les lives streams.
Président de l’Association des salles des fêtes à Kinshasa, le Général Philo appelle, par ailleurs, le gouvernement à les approcher pour mieux voir sur la question sur les taxes qui les concerne réellement et fait objet des tracasseries quotidiennes et des coulages de recettes.
Il estime que l’organisation et l’essor du secteur culturel passe par l’expertise de la profession. « Que notre gouvernement recourt à l’expertise des gens qui connaissent la profession », a-t-il souhaité. Cependant, il encourage les rd-congolais qui, en ce temps de crise sanitaire se démerdent pour avancer positivement et les appelle au respect strict des mesures barrières pour garder la bonne forme physique.
CHADRACK MPERENG