Gloria Bash : « Les gens ne réalisent pas que la RDC n’a pas que le Lingala »

En séjour à Kinshasa, l’artiste Gloria Bash a été reçue ce dimanche 6 avril 2025 sur les antennes de Eventsrdc FM Live dans L’Invité Urbain. Au cours de cette interview menée par les journalistes Plamedi Masamba et Christian Kiakondo, la nouvelle recrue du label Black Star est revenue sur une critique fréquemment adressée à son art : celle de délaisser le lingala au profit du swahili.

Une remarque qu’elle balaie d’un revers de main : « Déjà, je pense que c’est faux. C’est un raisonnement qui n’a pas de sens, et c’est vraiment dommage. Les gens ne réalisent pas que la RDC n’a pas que le Lingala. Réduire la musique à cette seule langue, ça n’a pas de sens. C’est un raisonnement qu’il faut déconstruire. Le Congo, ce n’est pas que le Lingala. Il y a le Tshiluba, le Swahili, et aussi le Kikongo. On peut même aller plus loin en parlant du français. »

Originaire de l’Est de la RDC, région majoritairement swahilophone, Gloria Bash affirme qu’elle apprend le Lingala, mais que son choix d’expression musicale est avant tout dicté par son identité et son parcours.

« Chanter en swahili ne signifie pas que je néglige le lingala. C’est peut-être simplement parce que je suis née dans ces circonstances. Moi, je suis de Goma, et j’apprends le lingala actuellement. Mais dans mes chansons, je ne peux pas faire une chanson sans au moins faire référence au lingala. J’en intègre tellement, que ce soit en français ou en lingala. Il y a toujours un petit rappel pour dire : “Écoutez, je suis congolaise !” Même si ma langue maternelle a toujours été le swahili, je chante aussi en lingala. »

À ceux qui considèrent que sa musique s’adresse uniquement à une élite ou à une classe d’intellectuels, elle répond avec assurance : « Qu’ils écoutent “Toza bien”, qu’ils écoutent mes projets, et qu’après, ils viennent me dire ce qu’ils en pensent. S’ils y trouvent des références à des matières comme les mathématiques ou la physique, alors on pourra en discuter. C’est tout ce que je peux dire. »

En seulement trois ans de carrière, Gloria Bashige Nehema, de son vrai nom, originaire de Bukavu, s’est imposée comme une figure montante de la musique urbaine émergente hors de Kinshasa. Avec des titres comme « Mbele », « Toza bien » ou encore « Ada », cette artiste talentueuse propose une version afro-urbaine de la musique rd-congolaise, à la fois créative, profonde et porteuse de thématiques fortes.

(Ré) écoutez en podcast le passage de Gloria Bash sur Eventsrdc FM Live

PLAMEDI MASAMBA