Rappeur français d’origine rd-congolaise et ancien membre du groupe Ul’ Team Atom, Grodash a appuyé sa carrière solo avec des albums tels
que « La vie de rêve » et « Enfant soldat ». Il a sorti un nouvel album intitulé « Bandana and Purple Haze ». Avec ce disque, il a démontré son talent de lyriste hors pair qui arrive à rapper des morceaux égotripes : « C’est une image pour évoquer la rue et le coté illégal de notre musique… ».
Il n’y a pas longtemps vous avez sorti « Bandana and purple haze ». Pourquoi l’avez-vous nommé ainsi ?
Je l’ai intitulé ainsi pour évoquer la rue et le coté illégal de notre musique depuis le début de ma carrière jusqu’à ce jour. Le rap est la musique la plus productive et la plus prolifique de l’industrie française. Mais nous (rappeurs) restons ghettoïsés et caricaturés dans les grands médias. C’est comme si tous ces succès n’auraient servi à rien.
Comment et dans quelle circonstance, êtes vous retrouve dans le rap ?
A l’époque lorsque je suis arrivé à Paris je me suis mis à l’âge de 15 ans a aimer le rap et à écrire mes premières rimes dans mes textes de
rap avec mes cousins FIK’S et BOBBY, avec eux on avait déjà des projets en commun qui nous pousser a aimer cette musique, et depuis
cet période j’ai continué a faire du rap malgré que j’évolue en solo.
Entre Grodash de Ul’Team Atom et celui qui evolue en solo. Y-a-t-il une différence ou une évolution ?
Evidement qu’il y a en une, à l’époque quand je rapais dans Ul’Team Atom, j’avais entre 17 ans. Aujourd’hui, j’ai muri et en solo ce n’est pas la même organisation qu’en groupe. Sur le point de vue flow et écriture, je n’ai pas du tout évolué. Car, depuis mes premiers textes je suis très précis dans mes idées et dans mes prises de positions.
D’où vous est venu le nom de Grodash ?
Ce nom je l’ai eu à partir d’un délire entre amis. C’est un joueur de foot qui le portait et depuis que je l’ai, il est resté en moi.
Dans « Bandana and Purple haze », nous retrouvons le titre « Kinshasa Nights ». Qu’est-ce qui vous avez stimulé ?
C’est lorsque j’étais à Kinshasa pour la réalisation de 2 spots de pub avec la Marsavco que j’avais débuté ce projet. Depuis plusieurs années, mon label Fly Men Vision collabore avec la scène des jeunes réalisateurs francophones dont le très talentueux Usef Nait de Iceland Film Company, basé à Québec, au Canada. Leur travail a été apprécié à Kinshasa et nous en avons profité pour enregistrer un titre au studio de la RTNC
quelques jours avec Manu Militari artiste rappeur numéro 1 à Québec, au Canada et je tenais à l’avoir sur mon album.
Oliverman nous a fait un refrain de dingue au studio avec le soutien de Leslyman et Usef Nait a repris exceptionnellement le micro pour
poser un des couplets que je préfère sur l’album.
C’est quoi Fly Men Vision ?
C’est mon propre label qui existe depuis 2009. Nous avons commencé par produire des mix tapes, ensuite des clips et des albums notamment Enfant Soldat sorti en 2011 et Bandana and Purple haze. J’ai souvent eu du mal à collaborer avec des maisons de disques, même des labels
indépendants. Parce qu’au final, c’est toujours l’artiste qui se fait entuber. Depuis que nous sommes jeunes, nous avons compris qu’il fallait nous organiser nous-mêmes pour savoir où était l’argent dans la musique, et nous avons mis tout en œuvre pour que nos bizness soient rentables et faire du rap en autoproduction ou en indépendant. C’est notre style de vie.
Que pensez-vous du rap rd-congolais de Kinshasa ? A-t-il de l’avenir ?
Il y a plein de talents dans le rap kinois. Avec Poison, nous avons signé un titre qui s’intitule Boss de Kinshasa au studio de Dino dans la commune de Bandalungwa (Bandal). Un grand nombre de talents de notre belle et chère Capitale nous ont accompagnés. Je cite Marciano, Bomoko Ba Nkoyi, Graec… Dans ce projet, il y a également un rappeur du Congo Brazzaville qui s’appelle Nix Ozay.
Et si vous deviez apporter un coup de pouce au rap rd-congolais de la Rd-Congo ?
Je le fais déjà à partir de mes collaborations avec des beatmakers qui sont originaires de Kinshasa comme Sloadface. Bientôt, avec mon label, nous lancerons un concept pour encourager les rappeurs talentueux. Au moment opportun, nous en ferons large échos.
Qu’est-ce qui vous empêche d’être très présent au pays comme Youssoupha, Tony Sad et Poison Mobutu ?
Je viendrai lorsque je trouverai un promoteur et des bons sponsors dignes de bien organisés mon concert ou ma tournée au pays. Je le nommerai le retour du Mwana Mboka au bercail. Ce jour-là, je pleurerai sur scène. J’y pense déjà (éclats de rire). En attendant, je viens très souvent à Kinshasa pour rencontrer ma famille et mes proches. J’ai beau voyagé partout dans le monde, c’est chez soit qu’on se sent le mieux.
YVES DIBOKO