Il y a quelques années, que le public assiste à la montée fulgurante de deux jeunes rd-congolais, parmi tant d’autres, sur la scène musicale. Il s’agit de Innoss’B et de Gaz Mawete. La carrière de ces deux jeunes s’ouvre et même s’est déjà ouverte non seulement dans leur pays mais aussi au-delà des frontières nationales. Le talent impressionnant d’Innoss’B et celui de Gaz Mawete fait en sorte que les projecteurs du secteur de showbizz et des médias internationaux sont souvent braqués sur eux.
Les deux ont en commun un élément déclencheur de leur carrière à l’international. Ils ont été découverts par un public plus large, grâce à la même téléréalité (télé crochet) avec à la clé le contrat de production, l’un en 2010 lors de Vodacom Super Star et l’autre en 2017 à travers Best Of the Best All Star même si ce dernier avait déjà marqué son passage, une année avant – 2016 -, dans une autre compétition continentale, « The Voice Afrique francophone ». Certes, chacun a sa vision pour sa carrière.
Les deux artistes avaient, certes du talent, mais il a fallu un grand coup de pouce de ladite compétition pour enfin les révéler au grand public. Les deux arrivent, aujourd’hui, à conquérir la scène africaine, mieux internationale. Chacun, grâce à sa dextérité dont personne ne pourrait en douter. Cela est autant démontré à travers leurs œuvres respectives où leurs capacités artistiques sont admirées par le public ainsi que les professionnels du secteur.
Et là, les souvenirs d’un début pas du tout facile traversent différents esprits. C’est le cas notamment de Jean Michel Yamungu, ancien Responsable des Relations Presse à Pygma –l’agence conseil en communication au centre de ce concept mis en place avec la société de télécommunications Vodacom Congo qui revoie encore le sacre du jeune Innocent Balume dit Innoss’B.
Il se rappelle bien, comme les professionnels des médias qui ont couvert cette grande finale en présence de la star planétaire de la chanson Akon, de cette soirée d’un certain dimanche où les abords de l’enceinte de la Radio Télévision Nationale Congolaise – RTNC – étaient pris d’assaut par la population. Venue non seulement de la commune de Lingwala, mais aussi d’autres communes de la célèbre ville musicale de Kinshasa, non pour prendre place au Studio Maman Angebi de la RTNC où a eu lieu la finale, mais simplement pour vivre de très près cet événement.
« Une belle histoire, celle d’un rêve qui s’accomplissait, d’une étoile de Birere, un bas fond de Goma qui s’est révélé, cette fois-ci, non seulement au public kinois et de la RDC, mais aussi à travers la super star Akon qui lui a bien porté dans ses bras pour ses premiers pas dans la World Music. A voir ce qu’il est devenu effectivement, avoir été partie prenante dans l’organisation de ce concours me conserve toujours un brin de fierté », se réjouit Jean-Michel Yamungu, à l’époque responsable Relations Presse chez Pygma. Et de poursuivre : « Aujourd’hui c’est (Innoss’B, ndlr) une star bien accomplie qui a côtoyé les plus grandes stars mondiales et qui est sollicité sur les plus grands plateaux d’émission de musique. Et donc beaucoup de fierté et chapeau bas à l’artiste ».
Responsabilité sociale
Comme son collègue, Gaz Mawete a vécu la même considération et effervescence lors de la grande finale BOB à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa où, contrairement à la finale de Studio Maman Angebi, celle-ci a plutôt connu la participation du grand public au regard de l’espace d’accueil. Gaz Mawete a prouvé ses compétences artistiques pour finalement porter la couronne consacrée à cette compétition. Il bénéficie donc de la grande visibilité et les portes de Bomaye Musik de Youssoupha Tabu s’ouvrent en lui avec un accompagnement digne d’un artiste professionnel.
« Ensemble avec notre partenaire Vodacom, nous avons choisi des sujets ayant un impact social important. Raison pour laquelle nous avons ciblé des jeunes, le potentiel et la culture congolaise. Nous sommes partis de l’hypothèse que la jeunesse rd-congolaise avait réellement besoin de pouvoir exprimer son potentiel d’une manière ou d’une autre… La musique c’est la plus grande richesse que nous avons en Rd-Congo, au-delà des mines et du sol. Il y avait vraiment de l’opportunité que nous fassions notre part pour remettre la musique rd-congolaise à sa place », explique Alain Yav, CEO de Pygma Communications, se flattant ainsi de cette responsabilité sociale.
D’où l’on ne pourrait pas s’étonner quand les regards du public d’ici et d’ailleurs sont portés sur les deux artistes aujourd’hui. Déjà, dès les premières heures de leur carrière, Innoss’B et Gaz Mawete ont eu droit à la considération des admirateurs du bon son. Normal que cet engouement se manifeste jusqu’à ce jour. En plus, si hier les deux attiraient plus des fans de leur génération, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, ils vont au-delà. Ils émerveillent différents âges confondus. On peut dire que les deux défendent valablement la musique rd-congolaise avec un autre courant musical si l’on sait bien que la rumba et le ndombolo constituent l’identité de la musique congolaise. L’apport d’Innoss’B et de Gaz est alors considérable. Ils ne sont pas d’ailleurs les seuls. Il y a également une bonne brochette d’autres jeunes artistes de cette même génération ou presque qui font ce grand boulot.
Gaz Mawete, à la faveur de ses différentes interventions médiatiques, pense même que la musique rd-congolaise renait pendant que d’aucuns estimaient que cette musique n’occupait plus le toit continental. D’où, le natif de Masina, commune située dans la partie Est de la capitale Kinshasa, reste très fier du travail déjà abattu par ses aînés.
« Leur réussite c’est notre fierté »
Pour Alain Yav, le succès de ces jeunes traduit clairement les objectifs de la compétition qu’ils avaient mise en place, entre autres « remettre la musique rd-congolaise à sa place de leader sur la scène africaine ». « D’ici cinq ans, vous aurez une autre génération de la musique rd-congolaise qui aura eu son vivier à travers ce programme », ajoute le CEO de Pygma Communications prédisant même qu’il n’y aura pas seulement Innoss’B et Gaz Mawete, mais aussi d’autres jeunes qui vont booster la musique rd-congolaise. « Leur réussite, c’est notre fierté », dit-il.
Comme un père de famille ne donnant que ce qu’il peut à ses enfants, surtout quand ils ont du potentiel, Alain Yav rêve un bel avenir et une bonne carrière de ces jeunes. Il souhaite même les voir rafler des prestigieux prix ou oscars à l’international.
Pour y arriver, outre le travail et la discipline, Innoss’B et Gaz Mawete, tout comme d’autres jeunes, c’est de rester eux-mêmes, humbles, voir grand et se remettre toujours en question par rapport à ce qu’ils font. Devons-nous espérer à un featuring entre ces deux talents ?
PATRICK NZAZI