Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur Kinshasa dans la nuit du 4 au 5 avril 2025 ont plongé la capitale dans une crise majeure, marquée par un lourd bilan humain et d’importants dégâts matériels. Dans une déclaration poignante, la sénatrice élue de Kinshasa, Anne Mbuguje Marembo, s’est exprimée sur les responsabilités des autorités et la nécessité d’une refondation urbanistique en profondeur.
Face aux inondations provoquées par le débordement des rivières N’djili et Lukaya, la ville s’est retrouvée quasiment coupée en deux, paralysant la circulation des personnes et des biens. Pour la sénatrice, cette situation dramatique résulte d’un manque criant d’anticipation de la part de l’exécutif provincial.

« Cette situation désolante ne peut me laisser indifférente. Je ne peux que condamner le manque de prévoyance des autorités, alors que gouverner, c’est prévoir », a-t-elle déclaré. À ses yeux, Kinshasa – autrefois surnommée Kin la Belle – a perdu de sa splendeur, faute d’une vision claire et d’un plan d’aménagement cohérent.
Construite à l’origine pour accueillir 500 000 habitants, Kinshasa compte aujourd’hui plus de 17 millions d’âmes. Une croissance démographique fulgurante qui, selon Anne Mbuguje, impose une révision urgente de la politique d’urbanisation : « Il est indispensable d’élaborer un plan d’aménagement du territoire adapté, assorti de dispositifs de secours et d’évacuation en cas de sinistre. »

Elle plaide également pour un plan réaliste de gestion des déchets, de drainage des eaux et de curage des rivières, afin de s’attaquer aux causes profondes de ces drames récurrents.
Tout en exprimant sa solidarité avec les sinistrés déplacés vers les stades Tata Raphaël et des Martyrs, Anne Mbuguje interpelle les gouvernements central et provincial : « L’impératif est d’assurer une prise en charge efficace et coordonnée des sinistrés, de relocaliser les populations installées sur les lits des rivières et de mettre en place un mécanisme d’assistance capable d’alléger leurs souffrances. »
Elle conclut son intervention sur un appel à l’action rapide et à la solidarité nationale : « En temps de crise, la réaction des autorités doit être rapide, afin de témoigner de la solidarité nationale et de renforcer la confiance entre les gouvernants et les citoyens. La population kinoise mérite de vivre dans la dignité. Il est temps d’agir, et surtout d’anticiper, pour éviter que de tels drames ne se reproduisent. »
PLAMEDI MASAMBA