Se penchant sur la question de l’internet en République démocratique du Congo, le Directeur général du groupe de presse Interkinois et Expert en télécommunications, Déo Vuadi Matondo, a prouvé avec preuves palpables que l’application du Plan national du numérique proposé par la Présidence de la République Démocratique du Congo sera impossible d’être appliquée avec la taxation actuelle.
Tout en louant l’initiative de Félix Antoine Tshisekedi, Chef de l’État rd-congolais, pour ce plan national du numérique, cet expert en télécoms a tenu à démontrer que malgré l’idée qu’il considère de géniale, ce plan reste en même temps insuffisant.
« C’est bien beau d’avoir un plan national sur le numérique, mais cela n’est pas suffisant. L’idée elle est géniale et nous l’applaudissons, c’est une belle initiative du Président de la République parce que le besoin de la numérisation du pays est réel. À cela, il faudra que l’on puisse voir de façon objective, le blocage qu’il y a aujourd’hui pour permettre à ce qu’Internet puisse être d’accès facile pour chaque Congolais de partout et selon sa bourse » s’est il exprimé et de rajouter « il y a tellement de taxes qu’à ce stade, c’est tellement difficile de pouvoir dire que tout ce qui pourrait ressortir de cet atelier puisse être applicable. Il faudrait d’abord commencer par briser les barrières ensuite on peut se permettre de dire qu’on a un Plan numérique national à exécuter ».
l’Internet étant l’un des facteurs favorisant la croissance économique et sociale d’un pays, Déo Vuadi a expliqué que la taxe d’accises de 10% (hormis les 30% d’impôts sur le bénéfice et les 16% de TVA) appliquée sur le numérique serait un mobile de blocage solide pour le lancement de la RDC, malgré la bonne volonté du Président Félix Tshisekedi, taxe qu’il considère comme un excès de zèle ou simplement une volonté de la part des décideurs de nuire à la population puisque cette taxe ne s’applique que sur les produits qui sont nuisibles pour la santé tels que le tabac et tout consort pour bloquer la consommation de ces produits.
Pour booster l’écosystème numérique, cet expert en télécoms a suggéré aux participants à ce colloque de se pencher sur la question de cette taxe, en demandant la suspension de cette taxe, soit demander à la DGDA de sursoir son exécution après repartir au parlement pour demander la suppression ou la revisitation du code des accises n°18/002 du 13 mars 2019 afin que l’Internet ne puisse plus être classé dans le rang des produits nuisibles pour la santé.
Il a martelé sur le fait que s’ils veulent réussir la numérisation du pays, il faudra réellement se pencher sur la question de cette taxe surtout dans un pays comme le nôtre où l’accès à Internet est un luxe pour plusieurs, seulement 8% de notre population est connecté sur la 3G et 6% sur la 4G.
Fustigeant le mobile derrière et se gardant de critiquer la DGDA d’avoir monoeuvré pour que cette loi passe, la décision n’est pas bonne dit-il. Il a émis le vœu de voir cette taxe éliminée et l’Internet rayé de la liste des produits soumis au droit d’accises.
Notons ici, qu’en 2018, l’Association mondiale des sociétés de télécommunications (GSMA) avait mené une étude et prouvé que si on retire cette taxe là, il y aura une explosion de l’utilisation de l’Internet, ça va accélérer le rythme du numérique dans un pays où la connectivité reste l’une de plus faibles au monde.
Rappelons que sous l’initiative du chef de l’État Félix Tshisekedi, il a été convoqué l’atelier de validation du Plan national du numérique du 3 au 5 septembre 2019, au Pullman hôtel à Kinshasa.
LA RÉDACTION