Du 03 au 05 septembre 2019, il se tient au Pullman Hôtel Kinshasa, l’atelier de validation du Plan numérique national – PNN – Horizon 2025 en République Démocratique du Congo.
Les participants à cet atelier devront réfléchir sur les voies et moyens afin de doter la RDC d’une stratégie devant combler l’énorme déficit en matière du numérique que connaît le pays, caractérisé par des disparités criantes entre les grandes villes et les milieux ruraux.
Malgré toutes les bonnes intentions voulues par ce plan de démocratiser Internet en le rendant accessible à tous les congolais,même dans l’arrière pays, il risquerait de se buter à la loi n°18/002 du 13 mars 2018 portant code des accises. La taxe à charge d’utilisateurs instituée par cette loi et à prélever dès que l’on veut accéder sur internet va dans la direction diamétralement opposée des objectifs poursuivis par le plan national du numérique.
Malgré la volonté du chef de l’État de permettre à tout citoyen congolais se trouvant sur le territoire national d’avoir accès à l’internet à coûts réduits, son plan se trouve déjà être marginalisé par cette taxe d’accises de 10% imposée aux consommateurs et qui s’avère être de trop pour un accès plus large.
La République démocratique du Congo, malgré qu’il regorge presque toutes les matières premières indispensables aux industries du numérique, est l’un des pays du monde avec un faible taux d’accès à l’Internet, soit 6% seulement sur une population estimée à plus de 80 millions d’habitants. Et 60% de ces utilisateurs sont concentrés spécifiquement dans les grandes villes laissant ainsi les milieux ruraux déserts et pourtant plus de la moitié de congolais y vivent. Cette taxe d’accises de trop, soit 10%, hormis les autres impôts et taxes perçus par le pouvoir public dans le secteur des télécoms, vient encore rendre la situation plus chaotique pour cette population majoritairement rurale, vivant avec moins de 1 dollars par jour. Il était déjà un luxe pour une bonne partie des congolais, avec cette taxe, Internet est en passe de devenir une exclusivité d’une fine catégorie des privilégiés, contredisant ainsi le slogan de campagne de Félix Tshisekedi aux élections de décembre 2018, « le peuple d’abord ».
Le plan national du numérique deviendra-t-il effectif un jour ?
La question reste en suspens. Si on demeure optimiste, oui ce plan peut devenir une réalité à l’horizon 2023, si et seulement si les participants à ce forum se penchaient sur la question de cette taxe, qui logiquement comme partout ailleurs, n’est prélevée que sur des produits « nocifs » à la santé humaine.
Sentiment patriotique oblige, les décideurs qui seront présents dans cet atelier n’ont pas intérêt à sacrifier les intérêts de la majorité de congolais. Laisser cette taxe qui pourrit les ambitions numériques du quinquennat chef de l’Etat, c’est vouloir une chose et faire son contraire
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