Art de la rue devenu discipline olympique, le Breakdance voue aujourd’hui une grande admiration. Programmé parmi les concours des IXès Jeux de la Francophonie du 28 juillet au 6 août 2023 à Kinshasa, le Breaking va devoir faire ses preuves. Pourtant, à l’approche de ce grand événement culturel et sportif, la Fédération congolaise de Breakdance demeure isolée. Son président, Thierry Bakwatshilela a, dans une interview accordée à Eventsrdc.com, poussé un coup de gueule.
À 3 mois des IXès Jeux de la Francophonie, comment la Fédération congolaise de Breakdance se prépare-t-elle à affronter ce rendez-vous aussi important ?
La Fédération nationale des danses urbaines est habilitée à organiser certains points concernant la discipline hip-hop mais qui aujourd’hui, n’est pas déléguée à cette fédération. Du coup, je dirai que nous attendons de la part du comité d’organisation des IXés Jeux de la Francophonie dans la discipline hip-hop, de nous léguer certains points dans la technique ou dans l’organisation de la formation puisque du 23 janvier au 3 février, nous avons eu un atelier initié par une structure de la place en collaboration avec la Fédération nationale des danses urbaines que l’Ambassade de France a financé où on a fait venir deux formateurs professionnels qui sont des danseurs. Un b-boy qui fait du breakdance à Lyon, il s’appelle Patrick Mbala et Mbebika Olivier qui est de la Suisse afin de former les danseurs rd-congolais pour remonter leur niveau en terme de création, en terme de technique d’appui aux événements et aux compétitions internationales autour de la danse hip-hop, qu’ils soient préparés par rapport aux hostilités qui arrivent au mois de juillet pour les IXès Jeux de la Francophonie.
Donc, voilà la Fédération nationale des danses urbaines est ouverte et prêtre à aider l’équipe qui a été sélectionnée par le comité international des IXès jeux de la Francophonie pour qu’ils puissent remporter cette victoire. Mais cela ne peut se faire que si le gouvernement ou le comité qui a été mis en place pour organiser les Jeux nous lègue cette tâche-là pour qu’on puisse très bien préparer cela, sinon je ne sais pas comment me proclamer ou me positionner par rapport à cette demande-là puisque nous ne contrôlons absolument rien. Je dis-nous ne contrôlons absolument rien sur l’organisation des danseurs et de préparation des danseurs par rapport à cette discipline qui est alignée pour les compétitions des Jeux de la Francophonie ici à Kinshasa.
Lors de la dernière édition à Abidjan, le Breakdance avait occupé la 3ème place. Quelles sont les ambitions pour cette nouvelle édition sur le sol rd-congolais ?
Par rapport à l’édition d’Abidjan, je pense que ce n’était pas mal. Les danseurs sur place ont donné tout ce qu’ils avaient pour remporter la victoire. Malheureusement ça n’avait pas marché et je pense que nous allons repartir sur cette base-là pour corriger les erreurs qu’il y a eu à cette édition afin d’élaguer tout ce qui était comme erreur, tout ce qui n’était pas dans la norme des compétitions internationales autour de la danse pour que cette année, nous puissions avoir un niveau plus élevé que nos adversaires sinon on risque de revivre la même histoire, le même film qu’on a eu à Abidjan.
Donc, je rappellerai que les compétitions hip-hop ont une certaine base à respecter, sinon bien que vous ayez du talent, ça ne suffira pas pour que vous puissiez dominer vos adversaires. Déjà par le breakdance, il faut savoir que les congolais ont un niveau très élevé en technique mais ils n’ont pas un niveau basique plus élevé que les danseurs qui sont dans d’autres pays. Donc nous allons déjà partir sur ce point sinon, on risque de donner plus de confiance à notre niveau technique et négliger les autres parties qui ne sont pas conformes, qui ne sont pas respectées sinon on risque d’aller droit au mur puisqu’on n’a pas de bonne personne aux côtés de ces danseurs-là qui forment l’équipe nationale de danse hip-hop pour les Jeux de la Francophonie.
Le comité international des Jeux olympiques a validé la Breakdance comme une discipline olympique et elle sera présente à ces Jeux. Quelles sont vos impressions par rapport à cette adhésion et est-ce qu’il y aura la participation de la RDC à la première édition ?
Moi je pense que c’est une bonne chose que le Comité international olympique ait accepté ou aligné le Breakdance comme sport et discipline olympique puisque nous n’avons pas arrêté de faire parler de nous depuis plusieurs décennies maintenant et trainons des masses derrière nous dans des compétitions, spectacle. Alors nous sommes en train de rassembler des communautés et par ça, nous alimentons une cohésion sociale autour du Breakdance qui fait que beaucoup des gens oublient les appartenances ethniques, tribales ou géographiques pour se rassembler autour du Breakdance pour soutenir leur candidat ou leur compétiteur.
Donc, je pense que c’est une bonne chose puisque nous participons à la cohésion sociale et à la promotion des métiers puisqu’aujourd’hui beaucoup de jeunes qui sont passionnés par le Breakdance sont devenus tellement professionnels qu’aujourd’hui, ils vivent du Breakdance. C’est une très bonne chose, pour la participation de la RDC, je pense que comme je l’ai dit auparavant dans les questions ci-haut, ce qu’aujourd’hui il faut que le gouvernement congolais comprenne une chose : tant qu’il ne mettra pas de bonnes personnes dans les choses qu’ils ne maîtrisent dans le secteur de leur expertise, les choses n’iront pas jusqu’au bout et ils n’atteindront jamais les objectifs fixés.
Aujourd’hui ce qui tue au fait notre pays, on a des mauvaises personnes aux mauvais endroits. En ce qui concerne les Jeux olympiques de 2024, je pense qu’on fera de notre mieux pour que la RDC puisse y participer puisque nous ne sommes pas soutenue maintenant-là par le gouvernement, nous n’avons pas une subvention du gouvernement mais nous œuvrons déjà depuis plusieurs années pour promouvoir le Breakdance autour de la jeunesse.
En Rd-congo, il existe combien de fédérations des danses urbaines ?
Moi je sais que nous sommes la seule Fédération des danses urbaines en RDC; j’ai entendu pas mal la création des autres fédérations qui sont arrivées après nous, je crois que c’était juste puisqu’ils avaient entendu parler du Breakdance qui était devenu une discipline olympique et ils n’avaient pas d’expertise par rapport à tout ça et déjà on ne se lance pas sur quelque chose qu’on a pas la maîtrise et qu’on n’aime pas puisque avant de commencer à aider ou à prospérer dans une discipline ou dans un domaine, il faut être passionné d’abord premièrement de cette histoire et ce, après que tu vas en attirer des bénéfices.
Ce n’est pas que tu viens juste un bon matin comme ça puisqu’on a dit non voilà maintenant on gagne du pain facile en fabriquant des biscuits donc voilà il y a eu des fédérations. Donc je ne veux pas cité les noms mais après je ne les ai pas vues sur le terrain opérer comme nous puisqu’elles étaient focus sur le Breakdance mais nous on est large puisqu’on englobe tout ce qui est discipline urbaine et hip-hop. Dans notre fédération, nous ne sommes pas limités seulement au Breakdance, nous avons toutes les disciplines des danses urbaines.
Quels sont les évènements Breakdance prévus pour les 2 prochains trimestres à Kinshasa ?
Je dirai pour les 2 trimestres de l’année 2023, nous avons un évènement qui a été toujours accompagné par la FENADU par son expertise en tant que consultant, et cette année, nous devons reprendre les discussions par rapport à certains protocoles qui doivent être respectés et signés et après cela, nous pourrons nous prononcer si oui ou non nous allons travailler cette édition avec cet événement mais qu’à cela ne tienne, c’est un grand événement qui a commencé entre 2011 ou 2012 qui a aussi fait un bon parcours dans le secteur du Breakdance.
Il s’agit de l’événement 100% Breakdance et après il y a le one b-boy battle qui va intervenir au 3è trimestre pour boucler l’année afin d’avoir un champion en Breakdance dont les évènements qui seront en premier trimestre et deuxième trimestre feront office de qualification puisqu’on peut utiliser tous les champions de ces événements-là, dans une salle grande compétition autour du Breakdance afin d’avoir un champion annuel et c’est ce champion-là qui va représenter la RDC dans d’autres événements partenaires à l’international, partenaires à la FENADU. Voilà par rapport aux événements qui sont en attente ou qui sont en vue pour Kinshasa.
ARIEL MATATU