Observer par plusieurs personnes à travers la planète, surtout par la population rd-congolaise, les IXes Jeux de la Francophonie prévus du 19 au 28 août 2022 bénéficient de l’attention et de l’accompagnement de l’Organisation internationale de la Francophonie – OIF – par le comité international des Jeux de la Francophonie CIJF -. Pour rassurer le monde francophone en général et les rd-congolais sur les préparatifs de cet événement, Zeina Mina, directrice de ce comité, a accordé une interview exclusive à notre rédaction Eventsrdc.com
Optimiste, elle reste convaincue que ces jeux se dérouleront dans les normes et contribueront au rayonnement de la République Démocratique du Congo à l’international grâce aux différentes délégations et différents médias qui seront accrédités. Cependant, elle invite les responsables du Comité national des Jeux de la Francophonie – CNJF – à lancer les appels d’offres à partir de septembre 2020 pour mobiliser toutes les énergies qui leur permettront d’atteindre leurs objectifs d’ici début 2022. Entretien.
Depuis 2019, votre comité, à travers ses experts, et le gouvernement rd-congolais ont choisi la Foire internationale de Kinshasa – FIKIN – pour la tenue de cet événement. Nous voilà, en juin 2020, les ministres Pépin Guillaume Manjolo et Amos Mbayo souhaiteraient la délocalisation de ces jeux pour le stade Tata Raphaël. Êtes-vous officiellement informée ?
Le Directeur du Comité national des Jeux de la Francophonie Monsieur Zénon Kabamba nous a informés du projet de changement de site pour le Village et pour les sites de compétitions. Ils nous ont soumis les plans préliminaires. Nous sommes dans l’attente actuellement des plans d’études détaillés pour émettre une analyse et des recommandations de la part des experts et des cabinets d’études rattachés au CIJF et les délégués techniques des Fédérations internationales. Sachant que le CIJF travaille avec un cabinet Belge Perfect Match et un expert architecte ivoirien Monsieur Joseph Amon.
Sur base de quels critères, le CIJF avait choisi le site de la FIKIN ?
Le site de la FIKIN n’a pas été choisi par le CIJF, mais par les autorités de RDC pour abriter le village des Jeux devant héberger les délégations ainsi que plusieurs sites de compétitions sportives et de concours culturels. Ce site a été inscrit au guide de candidature puis au cahier des charges à cet effet. Il faisait partie dun projet de développement et devenait le pôle principal du dispositif organisationnel et inscrit dans le cadre dun projet de développement pour la foire de FIKIN.
Ce site a été validé par le CIJF et par les délégués techniques des fédérations sportives internationales, car il disposait de l’espace nécessaire pour accueillir le Village des Jeux et plusieurs sites de compétitions.
À ce jour, notez-vous quelques avancées dans les préparatifs ?
Les préparatifs avancent, nous constatons que le CNJF mobilise le mouvement sportif et le monde culturel. Les plans opérationnels sont entamés dans tous les secteurs organisationnels. Des recensements à plusieurs niveaux ont été effectués définissant les besoins en ressources humaines et en matériels dans les différents domaines d’intervention : sport, culture, production télévisée, médical, sécurité, transport, bénévolat, fibre optique et hôtellerie.
L’arrivée de la COVID a certainement ralenti le travail, mais à ce stade plusieurs appels d’offres devraient être prêts à etre lancés dès la rentrée.
S’il fallait accélérer, à quel niveau exactement ?
Malgré le report d’une année, les délais restent courts et le CNJF doit redoubler d’effort à la fois au niveau de la réhabilitation et de la construction d’infrastructures, mais également au niveau du recrutement des ressources humaines. L’organisation des Jeux nécessite une mobilisation de 250 personnes formées dans tous les secteurs organisationnels au sein du CNJF.
S’il fallait faire des suggestions autour de l’organisation, que diriez-vous surtout, au président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, garant de la nation qui va accueillir cette grand-messe de la jeunesse francophone?
La RDC fait face à un grand défi et nous sommes confiants que ce défi sera relevé par toute la population congolaise. Le pays sera exposé à l’international, puisque c’est un évènement majeur retransmis en direct à l’international sur de nombreuses chaînes de télévision partenaires et nationales ainsi qu’à la radio, dans la presse et sur les réseaux sociaux. L’enjeu est grand et important, organiser un évènement multidisciplinaire est un exercice complexe et nécessite un accompagnement d’experts qui ont fait de l’événementiel leur métier.
Le message que je souhaite transmettre, est de mobiliser les gens, les motiver, leur donner les moyens et les ressources financières. Les engager à travailler en équipe et être à l’écoute des observations et des recommandations des experts.
Kinshasa va accueillir pendant 10 jours 4000 personnes, des jeunes, des officiels, des entraîneurs, des experts, des présidents de fédérations internationales, des ministres des pays participants et des chefs d’État. Les invités sont de plusieurs catégories, il faut sassurer que tout le monde sera accueilli à juste titre et bénéficiera des mêmes mesures sanitaires et sécuritaires.
En conclusion, et face à la crise sanitaire, et d’autres problèmes récurrents, il faut rassurer les autorités des pays francophones participants, les solliciter à participer, en mettant en exergue toutes les mesures qui ont été prises pour les recevoir dans les meilleures conditions.
À combien revient l’apport budgétaire des États et gouvernements désireux de participer à cet événement ?
Chaque pays participant verse un droit d’inscription de lordre de 2000 euros puis des cotisations proportionnelles de l’ordre de 400 euros par participant.
Au-delà du probable changement du site devant abriter ces jeux, que reprochez-vous au gouvernement rd-congolais et au comité national de pilotage ?
Nous n’avons aucun reproche à faire. Nous sommes là pour soutenir, accompagner le pays hôte et le CNJF par la mobilisation des experts dans les différents domaines organisationnels. Nous ne réussirons qu’en travaillant tous ensemble.
Nous savons très bien que c’est du 19 au 28 août 2022 que se tiendront officiellement les IXes Jeux. Dans l’entre-temps, comment se présente le chronogramme du CIJF ?
Toutes les étapes sont déjà arrêtées et les échéanciers au niveau international et national sont serrés. Les sélections culturelles et les qualifications sportives se dérouleront dès l’année 2021. Des simulations et tests du dispositif organisationnel auront lieu dès début 2022.
La covid-19 est cette pandémie qui a poussé le conseil permanent des jeux à répondre à la requête de la RDC sur le report de ce grand rendez-vous de la jeunesse francophone à Kinshasa. Êtes-vous convaincue qu’un vaccin sera trouvé dans les prochains jours pour contribuer à la tenue effective de ces jeux aux prochaines dates ?
La Covid-19 est un problème qui touche toute la planète et qui a fragilisé tous les secteurs et bien entendu ceux de l’évènementiel. Les Jeux olympiques ont été impactés grandement et beaucoup dautres évènements majeurs. Nous faisons face à une situation inédite, nous espérons que dans deux ans, le vaccin sera disponible. Désormais, de nouvelles mesures sanitaires seront retenues pendant les Jeux de la Francophonie.
Et si dans une année (2021), la République Démocratique du Congo n’arrivait pas à exécuter 50% des travaux liés à cet événement. Que prendriez-vous comme décisions ?
Nous suivons de très près l’avancée des préparatifs. Nous faisons des rapports d’étape et nous rendons compte à nos autorités à l’OIF ainsi qu’au Conseil d’orientation du CIJF composé des États et gouvernements membres. Les décisions sont prises par les États et gouvernements membres de la Francophonie. Nous restons optimistes sur le fait que la RDC arrivera à relever le défi et à exécuter les travaux dans les délais.
Le CIJF est en quelque sorte l’organe fédérateur de la jeunesse francophone. Quel message transmettez-vous à cette catégorie des francophones à travers cette interview ?
Les Jeux de la Francophonie sont en effet des Jeux en faveur des jeunes francophones. Ils véhiculent des valeurs fortes de diversité, de solidarité et permettent de révéler de jeunes talents artistes et sportifs. Ils doivent être porteurs d’espoir et de paix pour la RDC et pour l’ensemble du monde francophone.
La Secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo insiste sur la tenue et la réussite de ces jeux. Étant responsable de l’organe technique, pouvez-vous rassurer l’OIF et le monde francophone ?
La Secrétaire générale de la Francophonie est en effet très attachée à ces Jeux et elle suit de près l’état des préparatifs de ces Jeux. Nous lui rendons compte régulièrement des avancées.
À ce stade, je suis rassurée, l’ambition des membres du CNJF et le suivi de leur part doivent rester intacts. Si les appels d’offres sont lancés et les travaux de construction sont entamés comme prévu au mois de septembre, il n’y a pas de raison de s’inquiéter.
CINARDO KIVUILA