À l’occasion de la journée mondiale du patrimoine audiovisuel, célébrée chaque 27 octobre par les Nations Unies et ces Etats membres, votre rédaction a approché Guy Ntoto -Directeur général de B-one, Libre-Penseur, politologue et analyste politique et sociétal, pour recueillir son opinion sur les archives audiovisuelles rd-congolaises. En quelques phrases, il brosse la situation du patrimoine audiovisuel rd-congolais. Il souhaite qu’une banque d’archives soit créée pour retrouver les contenus perdus, conserver ceux qui sont identifiables et planifier pour ceux du futur. Lecture.
En ce 27 octobre, la planète toute entière célèbre la journée mondiale du patrimoine audiovisuel. Que cela représente dans votre métier ?
Le patrimoine audiovisuel est la mémoire vivante de l’histoire d’un pays. Célébrer cette journée, c’est célébrer tous les anonymes qui, à travers le temps, ont parfois risqué leur vie pour qu’une mémoire audiovisuelle puisse exister.
Oeuvrant dans ce secteur depuis plus de deux décennies, affirmez-vous que la RDC a un riche patrimoine audiovisuel ?
La RDC a un riche patrimoine, mais malheureusement, une grande partie n’est plus sur le sol congolais. Et, le peu qu’il nous reste est en très mauvais état.
Je parle de la partie avant 2000, parce qu’après cette période, le secteur audiovisuel a commencé à se démocratiser. Les machines de filmage et de montage étaient devenues plus accessibles. C’est en ce moment que moi, ainsi que beaucoup d’autres pionniers de l’audiovisuel moderne, avions fait nos débuts dans le métier.
Le patrimoine est synonyme d’archivage ou de conservation. Comment votre entreprise de presse, B-one, conserve-t-elle son patrimoine audiovisuel ?
B-one a toujours tout fait pour conserver ses images. Malgré nos faibles moyens, nous avons des serveurs de conservation de nos archives et, beaucoup d’émissions sont sur des supports immatériels tels que YouTube et icloud.
Qu’est-ce qui empêche, selon vous, aux entreprises audiovisuelles rd-congolaises à bien conserver leurs patrimoines audiovisuels ?
Le coût de la conservation des archives, les moyens de stockage parfois limités, la qualité des pièces et lieux commis à cet effet, la formation de véritables bibliothécaires de l’audiovisuel et tout simplement une bonne politique dans le domaine de l’archivage en général.
Selon certaines investigations, chaque année la République Démocratique du Congo perd une partie de son patrimoine de trois dernières décennies. Comment faire pour arrêter ce pillage ou cette perte d’images qui n’importe quand peut servir l’humanité ?
Il faut ouvrir une banque d’images ou d’archives audiovisuels. Une banque qui pourra recueillir nos archives avec une petite motivation. Il faut répertorier les personnes ou institutions qui possèdent encore des archives et leurs proposer de les conserver. Je pense aux églises catholique, protestante et kimbaguiste qui possèdent des archives souvent cachées et inexploitées.
A ce sujet, le nouveau musée de Kinshasa devrait mettre les bouchées doubles pour aussi contacter les archives françaises et belges qui possèdent beaucoup de notre patrimoine pour pouvoir les récupérer et bien les conserver sur le sol congolais.
CINARDO KIVUILA