La défaite de la judokate Marie Branser en 16ème de finale des Jeux Olympiques Tokyo 2020 est dure à avaler. Après ce combat, Pétrus Guères, manager de la judokate menace de jeter éponge.
Selon Pétrus, c’est l’imbroglio autour de la participation de Marie à ses olympiades qui motive sa séparation de son athlète. « On a donné tout ce qu’on pouvait, malheureusement le combat était un peu dur pour elle […] On ne peut pas faire de bonnes choses sans préparation, sans motivation », a-t-il lâché lors d’un échange avec le confrère Tyson Ndombele.
À en croire ce manager, la Fédération nationale congolaise de Judo – FENACOJU – n’a pas facilité la tâche à Branser afin de se défendre parfaitement : « Avec des gens qui sont venus ici que négatifs. Ils ne sont jamais venus même une fois pour nous encourager, même le secrétaire de la fédération qui est à Tokyo, n’est pas venu à la salle de compétition pour nous motiver. Ça nous fait très mal. Comment on peut aller au plus grand événement mondial pareil sans préparation, sans encouragement ? ».
Après ce parcours sombre de son athlète sous la tunique de la Rd-Congo, Pétrus Guères décide de lâcher prise : « Depuis qu’on est au Congo, on a fait beaucoup de choses et vous êtes témoins. Malheureusement, je pense que la route va s’arrêter ici. Je crois que je vais démissionner parce que je manque les mots. Je suis déçu. On ne peut pas gagner les médailles dans le désordre ».
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Je ne peux plus continuer…
Très motivée de défendre les couleurs de la Rd-Congo, Marie s’est vue tournée en ridicule par les différents de la FENACOJU, qui n’ont rien fait pour assurer sa préparation en prélude de cet événement mondial. Au cours d’un entretien avec nos confrères de la RFI, elle est montée au créneau contre l’organe faitier du judo en Rd-Congo.
« Il faut changer les gens, changer la politique, changer l’habitude. Est-ce que c’est normal qu’une double championne d’Afrique à toutes les compétitions soit négligée ? », questionne Branser.
Et de poursuivre : « Le président de la fédération arrive à séparer la facture que moi et mon coach avons payé. Il y a eu des choses. J’ai donné tout mon argent […] C’est ma famille et mes amis qui m’ont soutenu. Il y a des sponsors. Mais il faut du travail à la fédération et au Comité Olympique Congolais. Parce que sinon, je ne peux plus continuer. Je n’ai plus d’argent. Je vais travailler comment avec ma famille ? ».
C’est une honte pour une grande nation d’Afrique centrale. Un désordre bien organisé au sein des entités sportifs.
J’ai combattu sans frais de mission
Marie Branser n’est pas la seule a disputé son combat sans motivation financière. C’est toutes les disciplines sportives engagées aux JO 2020 qui subissent le mauvais traitement de la part des dirigeants rd-congolais.
« À ce que je sache, j’ai combattu sans frais de mission. Depuis plus de deux mois que nous avons quitté le pays, nous n’avons rien reçu de la part du gouvernement. C’est la Fédération qui se démène tant bien que mal. Nous n’étions pas assez préparés pour disputer les JO 2020 », a confié à Eventsrdc.com, Marcelat Sakobi la boxeuse rd-congolaise.
C’est une situation inquiétante, alarmante même la Rd-Congo qui s’est décidé d’arracher sa première médaille olympique cette année. Déjà, Marcelat Sakobi, Fiston Mbaya, David Tshama, Marie Branser, Naomie Katoka, sont éliminés. La Rd-Congo compte seulement deux représentants à Tokyo : Naomie Yumba Thérèse en boxe et Olivier Mwimba Sefu qui rentrent en lice respectivement ce vendredi 30 juillet et samedi 31 juillet 2021.
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(Ré) écoutez en podcast le coup de gueule de Branser
https://soundcloud.com/eventsrdcfm243/jo-2020-boxe-le-coup-de-gueule
ETIENNE KAMBALA
MYRIAM NZEKE (Depuis Tokyo)