Durant les Jeux Olympiques Paris 2024, la Rd-Congo n’a pas fait le poids. Les six athlètes alignés ont quitté la compétition dès l’entame. Une humiliation pour un grand pays du sport.
En boxe, en natation, en judo et en athlétisme, les ambassadeurs rd-congolais accompagnaient les autres athlètes durant les épreuves. C’était loin une participation pour s’offrir la première médaille olympique au pays.
Pour l’ancien secrétaire général aux sports, Barthélémy Okito, le Comité olympique congolais – COC – n’a aucune planification pour la réussite des Jeux Olympiques Paris 2024 et ça sera la même chose si une commission de sportifs de haut niveau n’est pas mise en place. « C’est une débâcle que nous avons connue […] Ce qui a manqué, c’est la planification. Le Comité olympique n’a pas planifié la préparation. Parce que normalement après les deux échecs de zéro médaille à Tokyo et avant, le COC devait planifier », dit-il dans l’émission Dialogue entre congolais sur la Radio Okapi.
Et de renchérir : « Il y a une autre réalité. À Paris, il y a 36 disciplines aux JO. Nous, au Congo, le gouvernement prend en charge 14 disciplines. Lors des récents Jeux, il n’y avait que 4 disciplines sur les 14, pourquoi ça ? Les autres étaient éliminés dans divers tournois. En principe, c’était uniquement 2 disciplines qui ont glané la qualification (boxe et judo). C’est ça le problème. Le COC doit prendre ses responsabilités et planifier les préparations de différentes disciplines. Il faut faire rapidement un état des lieux sans complaisance. De manière que nous faisons ensemble une feuille de route. »
Le COC se défend
De son côté, le COC rejette la faute sur le gouvernement qui n’a pas accompagné les athlètes avec des moyens à la hauteur des préparatifs des Jeux Olympiques. Selon Alain Badiashile, le ministère des sports et loisirs avait débloqué une somme modique pour la préparation et la participation des joueurs. « On ne prépare pas une compétition de ce niveau-là avec de l’argent de cacahuètes », dit-il.
« Pourquoi nous ne pouvons pas déclarer forfait ? Parce qu’il y a des places d’universalité aux Jeux. C’est un événement planétaire. C’est une fête où l’organisateur veut que tous les pays y prennent part. Alors, qu’attendez-vous des places sur invitation ? », s’interroge Alain.
Et de rajouter : « Il y a un grand principe dans le mouvement olympique : vous devez participer, participer pour apprendre, apprendre pour progresser, progresser pour finalement réaliser des résultats. Vous ne pouvez pas rester chez vous. Il faut participer à tout le coût afin de suivre l’exercice de progression qui va vous amener aux résultats. »
Ancien SG aux sports, Barthélémy Okito confirme que plusieurs millions ont été déboursés pour la préparation et la participation des athlètes aux JO Paris 2024 : « Après Tokyo avec 8 athlètes où l’État a dépensé plus d’un million de dollars, autant de millions aussi pour Paris, nous continuons à ne pas comprendre qu’il faut secouer l’État congolais, se mettre en place sur une même table. Surtout appliquer les recommandations et les résolutions des états généraux des sports. »
JO Los Angeles 2028, c’est maintenant
Dans le souci de rafler la première médaille olympique, la Rd-Congo doit faire des vigoureux efforts pour les JO Los Angeles 2028.
« C’est maintenant que nous devons préparer les JO Los Angeles. Que le ministre des sports mette en place la commission des sportifs de haut niveau en collaboration avec les fédérations de sportifs. Que le COC mette en place le plan pour sauver Los Angeles. Au cas contraire, nous n’irons nulle part […] La préparation commence dès les U20. Le COC peut placer nos athlètes dans des centres pour préparer et penser à glaner une médaille. Nous avons été ridicules. C’est grave pour la République », déplore Barthélémy Okito.
À travers les Jeux congolais qui seront organisés très bientôt, Okito propose de prendre les meilleurs athlètes de la compétition afin de les préparer pour Los Angeles 2028. De bonnes propositions qui auront (probablement) des effets, même si l’actuel donneur des leçons n’a pas fait grand-chose en ce sens durant son mandat (20 ans) au secrétariat général aux sports.
La seule bonne nouvelle de ce passage des Léopards à Paris est que le pays bénéficiera désormais de la bourse olympique 5 ans plus tard. « Le Comité Olympique Congolais souhaiterait que l’ensemble du mouvement sportif et olympique joue sa partition, et de cette synergie sortira probablement la toute première médaille olympique, pourquoi pas », dit Alain Badiashile.
ETIENNE KAMBALA