Artiste peintre et plasticien d’origine rd-congolaise, Jooris-Maomo Munga est un ancien diplômé de l’Académie des Beaux Arts de Kinshasa, actuellement, résidant à Rabat, au Maroc. Il est très doué et son style est beaucoup plus centré dans le réalisme avec technique. « C’est plutôt la technique dans mon cas qu’il fallait que je puisse trouver afin de faire exploser mon talent », a-t-il dit.
Comment arrivez-vous à gérer votre métier d’artiste peintre et de plasticien ?
Je dirais juste que c’est un métier qui demande beaucoup de patience et de concentration, et en second lieu je dirais que c’est une liberté pour moi de m’exprimer à travers mes œuvres, car c’est impressionnant vous savez et avec mon expérience, il y a quelques temps j’ai eu à travailler dans différentes boites en tant que télémarketing, mais j’ai fini toujours par claqué la porte et je me souviens une fois mon parton m’a dit que j’étais plus à l’aise dans l’art que dans un bureau. Pour moi, ma vie se résume plus à réaliser des œuvres et de laisser les autres de juger ce que je fais.
Quel est votre source d’inspiration ?
Je trouve mon inspiration dans tout ce qui m’attire tel que les différents paysages et personnages ou objets que je vois, et c’est après cette observation que je les travaille sur différentes toiles pour donner une âme artistique à mes œuvres. Et, mon style est plus basé sur le réalisme avec une technique du couteau et du pinceau que j’applique souvent.
Pour vous, l’art c’est une passion ou un business ?
Pour moi, l’art c’est une très grande passion et ceux qui me connaissent en dirons davantage sur mes œuvres car je passe un temps fou dans la réalisation d’un tableau. Et, cela me permet de donner le meilleur de moi et par la suite de voir au travers le regard des autres. Ce que mes réalisations leur procurent du bien en eux, et c’est là le plus important pour moi arriver à toucher le public.
Avez- vous une clientèle ?
Oui, bien sûr que j’ai oui. Certaines clientèles de différents pays qui apprécient et achètent mes œuvres, et c’est grâce à tous ces gens que je parviens à me retrouver financièrement dans ce que je fais.
Dans combien de pays avez-vous exposé vos œuvres ?
J’ai pu exposer mes œuvres dans beaucoup de pays d’Afrique et d’Europe. Où j’ai laissé une bonne impression auprès du public. Je citerai des pays tels que:le Sénégal, la France, l’Algérie, le Maroc… Et grâce à tous ces expositions pour mon pays la Rd-Congo. Je ne serai pas ingrat que de diplôme et certain mérite et honneur que j’ai eu pour valoriser mon identité en tant que congolais.
Il semble qu’en Rd-Congo l’art est très négligé. D’après vous, cela est dû à quoi ?
Je dirai que c’est triste pour mon pays qui a du potentiel sur le plan artistique, mais qui n’arrive pas à se faire entendre dans le domaine de l’art. Et, comparativement à d’autres pays africains, nous avons une grande institution qui est l’académie des beaux arts et on a plusieurs ethnies avec autant de cultures et de savoir-faire dans l’art, par exemple les Tshokue et les Luba ont leur art à eux-mêmes. Tandis qu’ailleurs, ils n’ont pas cette richesse qu’on a ici. Mais je trouve qu’en Rd-Congo, il n’y a pas d’organisation et de volonté pour vulgariser notre art et que nos dirigeants négligent le potentiel de nos artistes rd-congolais et de ceux de la diaspora.
A quand comptez-vous ouvrir votre propre galerie et faire vos propres expositions ?
Jusque-là, je laisse aux autres comme les galeristes de travailler sur ce domaine là. Moi, je préfère me concentrer sur mon métier d’artiste peintre et plasticien, mais dès que j’aurais l’opportunité d’avoir les moyens financiers qu’il faut, je sauterais sur cette occasion de créer ma propre galerie d’art et vous ne serez pas déçu.
Quel est votre mot de la fin ?
Je pense que le message est passé, je souhaiterais que mon pays la Rd-Congo vu de sa grandeur, la sera aussi au devant dans le monde de l’art. Que nos dirigeants prennent conscience d’une bonne organisation, et surtout que de tel scandale comme celui de 2009 en Algérie, ne se reproduise plus au lieu de laisser participer des artistes à un grand évènement. C’est aux cadres du ministère de savoir de bien gérer les choses afin que cela ne se réalise plus.
YVES DIBOKO