Au cours d’une interview accordée à nos confrères de 20 minutes, le rappeur franco-congolais Kalash Criminel est revenu sur les dures épreuves vécues et son long combat pour surmonter le clivage de l’albinisme.
Surnommé le roi des sauvages, Kalash s’est rappelé: «Certaines personnes prenaient mon albinisme pour une faiblesse. Elles venaient souvent me titiller».
Selon le musicien, son grand avantage a été la prévention de la part de ses parents de tout opprobre dont il allait être victime dans la société. «J’ai eu la chance que mes parents m’ont expliqué très tôt l’albinisme. Quand tu es jeune, tu ne comprends pas pourquoi tout le monde te regarde bizarrement alors que tu as deux bras et deux jambes comme eux. Je ne calculais pas trop le regard des gens, ni les moqueries. Mais j’ai vécu beaucoup de choses par rapport à cela», a-t-il relaté. Puis: «Je me souviens d’une phrase qui m’a choquée. En 3ème, on devait chercher un stage, tout le collège en avait un. J’étais le seul à ne pas en trouver. Une personne m’avait dit que nous, on ne prend pas d’albinos ici».
Ses vieux souvenirs sur la maltraitance subie suite à son albinisme sont restés encrés dans la mémoire de Kalash Criminel. «Quand je suis né, beaucoup de gens m’ont rejeté. Certains d’entre eux étaient allés dire à ma mère que je ne servirais à rien dans la vie. Leurs voeux étaient que ma mère puisse me vendre à des marabouts. J’ai vécu plein de choses et dans ma propre famille », s’est-il souvenu.
Un long combat qui n’a cependant pas empêché Kalash Criminel d’embrasser la carrière musicale et de lancer en 2018 son tout premier album intitulé « La Fosse aux lions » qui est certifié disque d’or.
ETIENNE KAMBALA