La cité de Kimpese dans la province du Kongo Central est réputée pour sa grande production maraichère d’oignons, ciboulettes, piments et tomates. Son bon climat et sa terre fertile expliquent l’engouement des familles à cultiver ces légumes devenus leur principale activité et donc leur principale source de revenu. Depuis quelques temps, la Cité attire davantage des jeunes kinois, même des diplômés d’universités, qui s’investissent dans l’agriculture et s’y installent. Exode urbain!
C’est toutes les catégories sociales de Kimpese qui s’adonnent à cette activité génératrice de revenu. On y trouve des enfants et généralement des élèves qui luttent pour leur auto prise en charge scolaire, selon qu’ils étudient l’avant ou l’après-midi. Leur présence sur le terrain est plus remarquable pendant les week-ends et les vacances. Ils y a aussi des filles-mères, des jeunes garçons et des adultes. Si certains travaillent pour leur propre compte, d’autres par contre sont recrutés pour des travaux spécifiques et périodiques tels que le repiquage, le sarclage et la récolte. Les propriétaires terriens ont la possibilité soit de cultiver eux-mêmes, soit de faire louer la terre, soit encore de la mettre en métayage.
Ce travail a permis à beaucoup d’entre eux de retrouver un équilibre socio-économique. Ils subviennent à leurs propres besoins et à ceux de leurs familles. Grâce à la vente des produits et surtout au légendaire esprit d’économe propre au Ne Kongo, certains parmi eux sont à ce jour propriétaires des maisons, de taxi motos et des camionnettes qui assurent l’évacuation des produits vers le grand centre de consommation, Kinshasa. Et qui ramènent à Kimpese des produits manufacturées.
Les Kinois qui fréquentaient cette cité comme équipage des véhicules commis au transport des marchandises ou simple chargeurs des véhicules se sont petit à petit intéressés à la production de ces légumes. N’ayant pas le moyen de se taper une portion de terre, ils louent des terres ou font le métayage, pratique consistant pour le propriétaire terrien de mettre son étendu à la disposition d’un exploitant et à partager la récolte.
Nos reporters ont rencontré quelques-uns parmi eux au village Kisiama à quelques kilomètres de la cité de Kimpese, en plein travail. Ces derniers laissent entendre qu’ils étaient très fiers de l’option qu’ils ont prise et que si Kimpese était desservi en électricité et en eau potable, ils s’y installeraient définitivement. Selon eux, ils sont devenus très utiles pour leurs familles restées à Kinshasa. Ils appellent les jeunes Kinois sans emploi à les rejoindre.
La même situation est également observée dans le territoire de Mbanza Ngungu et ses environs. Il y a un afflux de Kinois qui ont de manière délibérée choisi de labourer la terre. Parmi eux, apprend-on, des diplômés d’Etat et des diplômés universitaires.
MRI (MONDE RURAL)