Le tourisme reste un secteur important, pourvoyeur d’emplois et véritable pilier de diversification de l’économie en République Démocratique du Congo. Il fait, par ailleurs, du surplace par manque notamment d’une bonne politique touristique.
Les ministres se succèdent tant au niveau national que provincial sans qu’aucun ministre du tourisme n’ait su saisir l’opportunité pour relancer ce domaine dans la mythique province du Kongo Central avec un positionnement géographique très stratégique. Même si, reconnaissons-le, l’actuel ministre national Modero Nsimba a lancé un programme visant à réhabiliter et construire des lieux touristiques, et que son prédécesseur avec son plan directeur, a su tirer son épingle du jeu, le travail est encore substantiel pour relever ce secteur prisé du pays.
Dans le même temps, positionner la RDC comme étant un pays rempli d’histoires que tout touriste du monde peut cocher sur son agenda pour une future destination à visiter, doit demeurer un cheval de bataille. Dans la province du Kongo Central à l’Ouest de la Rd-Congo, les rares professionnels et la population notent que la gestion provinciale des entités touristiques est très précaire notamment le manque des guides touristiques et la collaboration avec les autochtones pour l’entretien, la sécurité et autres dans les différents sites. Les mêmes renseignants mentionnent que l’Office nationale du tourisme – ONT – peine à se démarquer des privés pour promouvoir le tourisme provincial.
La ville portuaire de Matadi regorge une histoire particulière. Partant de la construction du chemin de fer, du pont Maréchal et l’emplacement de la ville qui est en face de la première capitale de l’État Indépendant du Congo, Boma, le tourisme joue un rôle important dans cette ville. Cependant, nous pouvons confirmer que le service lié au secteur n’est pas organisé et continue à broyer du noir, même en cet instant où le numérique et l’internet permettent à n’importe quelle structure de se faire connaître à l’international, même avec un petit budget.
Présent dans deux sites de référence, nous avons pu croiser deux agents de l’Office nationale du tourisme, l’un sur le pont Maréchal et l’autre sur le site Belvédère censés vous relater l’histoire du tourisme de la ville et de sa création.
Face à l’enjeu sectoriel, l’un des agents de l’ONT déplore que le ministre provincial du tourisme ne capitalise pas son secteur, pourtant créateur d’emplois notamment pour les jeunes chômeurs.
L’une des grandes villes du pays, la ville de Matadi a des arguments à faire valoir devant les touristes nationaux et internationaux ou étrangers. Quitte à l’actuel ministre national de capitaliser les potentiels de toutes les provinces de la Rd-Congo, singulièrement celui du Kongo Central qui au-delà d’abriter la première capitale de ce pays continent, enregistre plusieurs sites entre autres, l’embouchure du majestueux fleuve Congo, le parc marin de Mangrove, la voiture de Stanley, le baobab de Boma, le mausolée du premier président rd-congolais Joseph Kasa-Vubu, la forêt dense de Mayombe, le barrage d’Inga, les poissons aveugles dans les grottes de Mbanza-Ngungu, la prison où fût incarcérée le prophète Simon Kimbangu, les chutes de Vampa, les chutes de Zongo, les merveilles de Mbuela et Kigari, et le jardin botanique de Kisantu.
« Que le ministre national de notre secteur invite publiquement nos compatriotes congolais dissimulés à travers le monde, à investir dans le tourisme tout en leur allégeant les taxes. Avec des collègues, nous souhaiterions que notre tourisme soit à 70% contrôlé financièrement par nous-mêmes et les 30% par les étrangers avec un œil vigilant des services habilités sur le traitement des travailleurs qui, à 70%, doivent être des rd-congolais », a dit un des agents rencontrés dans l’anonymat au pont Maréchal.
De poursuivre : « La formation et le recyclage sont aussi importants pour notre province. Que notre ministre provincial s’en occupe avec le projet de construire une équipe dans chaque territoire, ville et district. Car, les différents sites touristiques ne doivent pas être gérés et tenus par les profanes dans ce secteur. Le tourisme étant un des secteurs qui présentent notre pays à l’interne et à l’extérieur, mérite mieux et c’est possible ».
FABRICE PUKUTA