C’est confirmé. Les 11èmes Rencontres de Bamako ou Biennale africaine de la photographie se tiendra du 2 décembre 2017 au 31 janvier 2018. La directrice générale de l’Institut français, Anne Tallineau, la déléguée générale des Rencontres de Bamako, Samuel Sidibé, la conservatrice, Marie-Anne Yemsi, l’ont annoncé et ont précisé que les journées professionnelles auront lieu du 2 au 5 décembre 2017.
« Afrotopia » est l’intitulée de ces Rencontres qui visent à explorer l’évolution de la dynamique et le défi unique de l’Afrique de s’établir au centre de la vision du monde comme une ressource vitale pour une planète confrontée au besoin urgent de réinventer son avenir. « L’Afrotopie est un concept formulé par l’intellectuel sénégalais Felwine Sarr dans un essai d’où est emprunté le thème de la Biennale 2017: Une utopie active, avec une mission auto-nommée pour rechercher et fertiliser les vastes espaces de possibilité dans la réalité de l’Afrique aujourd’hui », a-t-on appris des organisateurs qui ont aussi signifié que cet événement invoque une contribution africaine dans un monde où les ressources futures doivent être réévaluées.
Plusieurs projets d’exposition déjà confirmés 40 photographes et vidéastes africains venus de quatre coins du continent et de la diaspora ont été retenus parmi plus de 300 candidats. « Cela démontre des progrès constants dans le pouvoir et l’importance de la Biennale, tant pour les artistes africains émergents que pour les photographes expérimentés », ont dit les organisateurs. Et de révéler: « pour cette édition, le conservateur de l’exposition a décidé de modifier le processus organisationnel de la Biennale. Elle a mis en place une méthode collaborative de sélection des artistes en mettant en place un comité consultatif international de curatologie, composé d’acteurs culturels, dont la plupart s’engagent en Afrique ». Puis: « plusieurs projets d’exposition ont déjà été confirmés, comme la rétrospective de l’œuvre de James Barnor, pionnier de la photographie ghanéenne, célèbre pour son travail réalisé pendant la période où le Ghana a gagné son indépendance dans les années 1950 ».
En plus de Barnor, le jeune conservateur sud-africain, Justin Davy, va explorer l’importance de la musique de l’ère de l’indépendance jusqu’à ces jours grâce à une collection de disques vinyles du continent africain.
Examiner les enjeux de la biennale
« En résonance avec les expositions, un Forum, dans le village de la Biennale, offre une contrepartie intangible à l’événement et un espace de discussion pour les artistes et autres intellectuels dont le programme sera fourni à une date ultérieure. En particulier, une série de master classes sera organisée au sein du Forum et sera l’occasion d’examiner les enjeux et les défis de la Biennale de Bamako », ont précisé les organisateurs non sans dévoiler les membres invités du Comité consultatif des conservateurs.
Il s’agit notamment de Sammy Baloji (Artiste, cofondateur de la Picha Rencontres -Biennale de Lubumbashi, RDC), Olfa Feki (Architecte, conservateur indépendant/ Consultant et Représentant régional en Europe/ Afrique de l’agence NOAR images, Tunis, Tunisie), Rébecca Lamarche-Vadel (Conservateur au Palais de Tokyo, Paris, France), Lekgetho James Makola (Artiste, cinéaste et chef du Market Photo Workshop, Johannesburg, Afrique du Sud), Aïda Muluneh (Artiste, Fondateur / Directeur général d’Addis Foto Fest et DESTA pour Africa Creative Consulting PLC, Addis-Abeba, Ethiopie), Azu Nwagbogu (Fondateur / Directeur de la Fondation des Artistes Africains et Festival Lagos Photo, Directeur / Rédacteur en Chef Art Base Afrique Et Curator, Lagos, Nigeria). Clémentine de la Ferronnière est la commissaire invitée de l’exposition.
Le rendez-vous des photographes du monde
Organisées par le ministère malien de la Culture et l’Institut français, les Rencontres de Bamako, aussi appelées biennale africaine de la photographie, constituent l’un des principaux rendez-vous consacrés à la photographie contemporaine et aux nouvelles formes d’images en Afrique.
Depuis sa création en 1994, cette biennale est devenue une importante plaque tournante de la photographie en Afrique et attire l’attention de la presse internationale. Connue comme une plateforme pour la découverte, le dialogue et la visibilité, la biennale de Bamako est présentée comme une opportunité clé pour la présentation des photographes africains et offre un moment de dialogue avec le public malien ainsi que des professionnels du monde entier.
FABRICE PUKUTA