Le 11 mai de chaque année, l’humanité toute entière célèbre la journée mondiale des espèces menacées. D’après une étude de l’union internationale pour la conservation de la nature, ce sont plus de 20.000 espèces de plantes et animaux qui sont en danger de disparition imminente chaque année.
En Rd-Congo, plusieurs espèces endémiques telles que le bonobo du parc national de la Salonga, le rhinocéros blanc du parc de Garamba dans le nord-est du pays, l’Okapi de la forêt équatoriale de l’Ituri et mêmes les gorilles de montagne du parc national des gorilles de Virunga, sont menacées de disparition. Toute cette diversité faunesque font pourtant du pays Félix Tshisekedi, une destination unique à travers le monde.
Bien qu’il n y ait pas de statistique exact pour estimer le taux de perte de ces espèces dans le pays, la menace de leur extinction est réelle et palpable. Il y a notamment le commerce illégale d’animaux protégés tels que l’Okapi emblème du pays, les conflits armés dans l’est du pays où se situe la plupart des aires protégées, le braconnage, le comportement irresponsable de l’homme etc. Faute des moyens et d’une insécurité persistante, les objectifs de conservation sont rarement atteints.
L’impact de cette extinction sur le tourisme du pays
Il sied de rappeler que la Rd-Congo est comptée parmi les 16 pays du monde qualifiés de méga biodiversité (taux élevé d’endémisme). Le pays dispose d’une faune qui compte certaines espèces très précieuses qui ont disparu partout ailleurs et sont devenues endémiques au Congo. Si l’unicité de la biodiversité rend le pays attractif en terme de tourisme, sa perte le rend rébarbatif.
« Si nous perdons les Okapis, les bonobos, et tous les animaux qui sont endémiques à la Rd-Congo, qu’est-ce que les gens viendront visiter dans le pays ?« , s’inquiète John Katumba, tour opérateur rd-congolais, tout en précisant que le tourisme du pays est aussi lié à ses différents parcs, qui doivent être nécessairement peuplés par des animaux.
Selon John Katumba, la question de conservation des espèces menacées en Rd-Congo est primordiale et est une affaire de tous. Ce tour opérateur préconise la requalification de la politique nationale en matière de conservation de la nature.
« Nous avons 9 parcs et 53 réserves naturelles. Mais malheureusement, l’Institut congolais pour la conservation de la nature – ICCN – se penche sur les organismes internationaux pour assurer la protection de nos faunes et nos flores. Tous nos parcs où nous retrouvons nos espèces endémiques, sont gérés par des étrangers et majoritairement les blancs. Nous devons cesser avec cette politique« , avance-t-il.
Et de rajouter : « Nous devons plutôt faire la promotion du tourisme dans nos parcs. Cet argent servira ensuite dans la protection de nos parcs. C’est comme ça que font tous les pays voisins de la Rd-Congo. Les parcs pourront assurer le social notamment en subventionnant la construction des écoles, des hôpitaux, des universités… ainsi, les populations environnantes, la communauté de base, protégeront d’elles mêmes les parcs« .
GLODY NDAYA