Fier d’avoir joué sa partition dans le combat pour la première alternance en Rd-Congo grâce notamment à sa chanson « Dégage », Bob Elvis refuse tout triomphalisme. Son défi actuel est de conscientiser la population pour la rendre plus mature et responsable. Il a donné ses perspectives artistiques au cours d’un entretien à bâton rompu accordé à Eventsrdc.com. Il envisage lancer, en ce 2019 courant, un nouvel opus intitulé « This is Congo ». La mission de cet opus est de « baliser la route de mes prochains projets qui seront plus tournés vers l’artistique ». Autrement, l’artiste se décharge de sa casquette de combattant. Entretien.
Le 24 janvier 2019, les Rd-Congolais ont vécu la première alternance démocratique au sommet de l’Etat avec la passation du pouvoir entre le Président sortant Joseph Kabila et l’entrant Félix Tshisekedi. Qu’avez-vous ressenti ce jour-là ?
J’avais des larmes aux yeux et je ne faisais que penser à Rossy Mukendi. Je me demandais, de là où il est, comment il a accueilli cette nouvelle… J’ai pensé à son fils et à sa famille. J’ai également pensé à ce combat que nous avons mené en défiant des dirigeants prêts à tout pour le pouvoir. J’ai dit glorifié Dieu, car notre combat n’a pas été vain. Si le peuple avait été aussi conscient en 1997, nous aurions déjà eu cette alternance pacifique entre le Président Mobutu et Laurent Kabila.
Un message au Président Joseph Kabila qui a refusé de briguer un 3ème mandant
A cette question, l’opinion a déjà mieux répondu. Je n’ai pas de message particulier à lui adresser. Il a écouté mon conseil. Il a fait preuve de bon sens et a agi en Homme d’Etat. Symboliquement, la Rd-Congo a fermé la porte de la dictature. Je crois seulement qu’il n’aura pas la mauvaise et ridicule idée de tenter de revenir un jour à la Présidence.
… et au nouveau Président Félix-Antoine Tshisekedi
L’opinion le lui avait déjà rappelé « Le Peuple d’abord ». Le peuple a placé tout son espoir en lui. Aujourd’hui, ce peuple l’acclame. Demain, il peut devenir celui qui va le huer et le rejeter, surtout, s’il ne répondait pas à ses attentes.
Après vous avoir fait entendre avec la chanson «Dégage», dénonçant l’idée d’un mandat supplémentaire soufflée au Président Kabila par son entourage, envisagez-vous lancer une autre chanson pour célébrer cette sorte de victoire ?
Non. Il n’y a rien à célébrer. J’évite le triomphalisme. Mon projet est plutôt de lancer des chansons pour interpeller la population. Nous devons maintenant faire du civisme pour aider la masse. C’est sûrement la direction que je pourrais prendre avec mon prochain titre. Après, je passerai sur mon projet international «Futur millionnaire» pour attaquer mon deuxième combat: exporter et faire découvrir le rap et hip hop rd-congolais à l’international. L’idée est de signer avec une maison de disque pour mieux être exposé dans les médias du monde, vendre et mieux vivre de la musique.
Un message aux nombreuses personnes amoureuses de la chanson «Dégage» ?
Je leur dit merci pour avoir relayé le message sans promotion à la TV, ni à la radio, sans forcer… Merci aussi à certains médias nationaux et internationaux qui, par conviction, m’ont accompagné dans cette lutte. Je sais que le meilleur est à venir, car l’avenir c’est nous.
Quel est votre agenda pour 2019 ?
Je dois sortir des singles qui vont annoncer et baliser la route pour mon prochain album. J’ai aussi une tournée prévue dans sept villes en France et une conférence à l’université de Nice. Nous attendons la réouverture de la Maison Schengen pour les démarches consulaires. Sinon, la tournée, prévue pendant la période de la francophonie, n’aura pas lieu.
C’est quoi «This is Congo» ?
C’est un projet à venir et un single qui fera la transition entre mon engagement politique et artistique. À travers ce titre, je vais juste baliser la route de mes prochains projets qui seront plus tournés vers l’artistique.
À quand sa sortie et qui le produit ?
Je ne sais fixer la date de sortie présentement étant donné que j’ai une tournée européenne en vue. Il sortira cette année. C’est toujours une auto production avec La Machine Records, notre petite structure indépendante.
CINARDO KIVUILA