Évoluant comme journaliste depuis 2003, Larissa Diakanua vient de révéler à la face du monde entier son talent de poétesse. A côté de 14 autres poétesses, elle a signé trois poèmes dans le recueil « Qu’attendez-vous qu’on vous dise encore? », paru aux Éditions du Pangolin. Émue, Diakanua croit dur comme le fer que cette première publication marque le début d’une longue aventure dans la poésie et l’écriture. Elle espère, à long terme, écrire des romans et estime que l’avenir de la littérature rd-congolaise est garanti puis prometteur. A cœur ouvert, Larissa Diakanua s’est confiée à Eventsrdc.com.
A travers vos trois poèmes, quel message avez-vous voulu faire véhiculer ?
Les messages sont assez variés. Il y a un poème, dénommé « Si j’étais elles », où je m’adresse aux femmes qui ont du mal à s’accepter telles qu’elles sont. Les femmes qui utilisent des artifices pour tenter de masquer ce qu’elles considèrent comme défauts. Pourtant, ces « défauts » ne sont forcément pas vus comme tels par d’autres personnes. Un autre poème, je l’ai intitulé « Que sais-tu de moi? ». C’est un voyage dans mon intérieur. J’exprime dans ce poème mes états d’âme, mes émotions de manière poétique. Un autre poème encore s’intitule « L’amour n’est pas sérieux ».
A travers ce poème, qui alimente les débats, j’ai voulu faire entendre que l’amour est un sentiment à ne forcément pas prendre au sérieux. Il ne faut pas y mettre son cerveau. Il faut plutôt y mettre le cœur.
La femme est-elle au centre de vos trois poèmes ?
Ce n’est forcément pas la femme. L’objectif n’a pas été de mettre la femme au centre. L’objectif a simplement été de m’exprimer. Les uns pourront dire que j’ai mis la femme au centre parce que je le suis. S’ils analysent mes poèmes, ils ne découvriront pas l’aspect féminin ou féministe, hormis dans « Si j’étais elles ».
Comment évaluez-vous vos débuts en tant que poétesse ?
Ce ne sont vraiment pas mes débuts. Depuis plusieurs années, je fais du slam. J’ai eu à écrire des poèmes, déclamés à plusieurs occasions. Ils n’ont cependant jamais été publiés. C’est ma première fois de publier mes poèmes. En ce sens, ce sont mes débuts comme poétesse. C’est une expérience merveilleuse. Surtout que j’ai publié avec 14 autres femmes. C’est le début d’une longue aventure dans la poésie et l’écriture. L’un des responsables des Editions du Pangolin, Prince Djungu, a déclaré: « la moisson a non seulement été abondante, mais aussi d’une qualité extraordinaire ».
Quelles sont vos impressions à entendre une telle déclaration ?
Je suis extrêmement fière du travail abattu. Je suis extrêmement fière des 15 poétesses ayant signé des œuvres dans le recueil « Qu’attendez-vous qu’on vous dise encore? ». Fière, parce que nous comptons des jeunes parmi les 15 poétesses. La moins âgée d’entre nous a 18 ans. Elle vient à peine de commencer l’université. Cela démontre que l’avenir de la littérature congolaise, de la poésie est garanti et est prometteur.
Laquelle des poésies de vos collègues appréciez-vous particulièrement ?
Difficile à dire. Chacune a abordé un aspect important qui la touche. Il n’y a pas un poème qui m’a le plus touché. Ils m’ont tous émerveillé. J’étais étonnée de découvrir qu’au Congo, il y a autant de poétesses talentueuses. Je les considère désormais comme mes sœurs. Chacune d’elles a réussi à me toucher par ses écrits.
Du journalisme à la poésie. La conversion a-t-elle été facile ?
En réalité, il n’y a pas eu de conversion. J’écris depuis mon jeune âge. Je me suis plutôt convertie d’écrivaine en journaliste et me voilà de retour dans l’écriture. Mais, je ne le considère pas comme une conversion. C’est juste plusieurs facettes de ma personne.
LAURENT OMBA