Evoluant au sein de « Kalama-les ateliers réunis », l’artiste peintre Ange Swana Sita plonge, cette fois-ci, ceux qui ont déjà vu ses différentes œuvres, dans un univers pas habituels. Pourtant, c’est aussi une découverte et une surprise pour d’autres. La technique, le ton, le volume… ne sont presque plus les mêmes. Une autre touche y est
remarquée, tout en gardant évidement l’identité, la marque, l’originalité de l’artiste.Le présent travail d’Ange n’est qu’une continuité de l’ancien. Elle le reconnait! Si avant cette artiste mettait un accent sur le corps, ce n’est pas le cas actuellement où elle tente d’apporter une certaine animation de l’espace de l’être. L’artiste crée en même temps un cadre imaginaire dans une narration des histoires et de différents personnages qui, souvent, ouvrent la voie aux questionnements. En observant bien cette création en série avec des tableaux remplis en
bulles, l’on comprendra que l’artiste veut présenter l’obsession d’être humain sur tout ce qui lui parait circulaire voire passif. Ange Swana évoque plusieurs sujets intéressant qui entourent un être humain, partant notamment de sa genèse et de son cheminement. « Je fais sortir également un sentiment de révolte intérieur qui se perçoit visiblement à l’extérieur », explique-t-elle. Une véritable scène imaginaire où l’on retrouve plusieurs états des êtres humains! Voilà ce qu’elle met en évidence dans cette série de peintures qui sera présentée au mois de juin courant lors d’une exposition à la galerie de Trust Merchant Bank -TMB- à Kinshasa, puis en octobre prochain à la
Fondation Blachère en France.
Etude de l’être humain
Par ailleurs, la démarche artistique d’Ange Swana reste l’étude de l’être humain par rapport à ce qu’il est, à ce qu’il a, et aussi à ce qu’il donne. Si aujourd’hui certaines personnes affirment que son présent travail se diffère de ses différentes créations des années antérieures, l’artiste Swana partage, quant à elle, ce point de vue.
« C’est le résultat des rencontres », assène Ange. Celle-ci a participé dans plusieurs résidences artistiques et workshop en Rd-Congo comme à l’étranger. Notamment à « Les ateliers Sahm » de Brazzaville, à la
Fondation Blachère en France, au Centre d’art contemporain Kin ArtStudio, etc. « J’ai acquis une forte expérience pendant ma résidence à la Fondation Blachère. Etant donné que l’environnement n’était pas le mien et il fallait absolument s’adapter. C’était aussi une occasion pour moi de faire une introspection, surtout que j’étais la seule
résidente dans cet espace pendant cette période. Donc, seule devant mes toiles et autres matériels », relate la jeune Ange Swana Sita qui souligne que c’était une expérience très bénéfique.
D’où ce qui justifie sa source d’inspiration basée essentiellement des rencontres, de l’environnement, des circonstances… Toutefois, étant une artiste femme, l’aspect genre ne constitue pas une préoccupation pour Swana.
Elle est artiste comme tout autre et elle le reste!
CINARDO KIVUILA