LD : « Je suis encore jeune et je me dis que j’ai plein de défis à relever »

Journaliste depuis maintenant 11 ans, Larissa Diakanua ne pratique plus ce métier de manière active. Mais elle le vit quotidiennement en tant qu’Assistante à la presse, à l’ambassade des Etats-Unis en Rd-C. A côté de cela, elle se bat pour la cause féminine. Elle aimerait que les femmes assidues investissent sur les jeunes filles pour qu’il y ait égalité des chances dans l’avenir.  

N’avez-vous pas peur d’oublier certaines notions ?

Dans le cadre de mes fonctions actuelles à l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique en Rd-Congo, je ne suis plus sur le terrain. Mais j’écris encore pour le plaisir et sur mon blog oneloveforcongo.wordpress.com. Ceux qui veulent me lire peuvent de temps en temps aller sur l’adresse que j’ai citée là-haut.

Votre parcours en quelques phrases ?

Mon parcours est longiligne et simple. C’est d’abord, mon stage professionnel au Forum des As en 2003 pour la fin de mon cycle de graduat, à l’IFASIC. Puis la même année, en commençant ma licence en communication des organisations, j’ai commencé à présenter le journal à la radio Top Congo Fm. C’est là que ma passion pour la radio est née. J’ai tout fait, -de l’animation, du reportage, un peu de technique, et surtout, la présentation du journal.

Avant de quitter Top Congo en 2009, je présentais le journal Afrique, tous les jours, à 20h. En 2009 toujours, j’ai eu la chance d’effectuer un stage de 3 mois au desk francophone Afrique de la Deutsche Welle, -la radio internationale allemande, À Bonn, en Allemagne. J’ai pu y avoir un aperçu de ce qu’est le travail dans une grande rédaction multiculturelle avec le professionnalisme dans le moindre détail. En juillet de la même année, je suis revenue au Congo pour assumer les fonctions de rédactrice en chef de la RTVS1.

On a fait du mieux qu’on a pu mais les moyens matériels et financiers faisant cruellement défaut, il a fallu penser se tourner vers autre chose. C’est là que j’ai intégré l’agence de publicité et de communication Pygma. D’abord en tant que rédactrice de textes publicitaires (on dit Copywriter en langage d’agence). Puis en tant qu’agent des relations publiques. C’était pour moi, l’occasion de mettre en pratique ce que j’ai appris à l’université –IFASIC-, en licence, en Communication des organisations.

Au début, je continuais à présenter le journal à la radio. Mais au bout de 2 à 3 mois, le rythme d’agence a absorbé tout mon temps. Entre les conférences de presse, stratégies de communication et réunions, j’ai dû arrêter la radio.

Ma petite consolation, c’était de temps en temps des émissions radios réalisées pour certains clients et ma voix qui a servi dans pas mal de spots publicitaires radios et télévisés.

Puis en juin 2012, après près de deux ans passés à Pygma. Un nouveau challenge. J’ai intégré l’ambassade des Etats-Unis en République Démocratique du Congo comme Assistante à la presse. Je suis la journaliste de l’ambassade. Je dois être informée des activités de toutes les sections de l’ambassade et servir de pont avec les médias. Nous sommes une équipe de trois. J’avoue que mon background de journaliste m’aide beaucoup et je suis comme un poisson dans l’eau.

Demain ou le lendemain, vous pouvez être visible dans une autre institution ?

Bien sûr. Pourquoi pas. Je suis encore jeune et je me dis que j’ai plein de défis à relever.

Quelles sont, selon vous, les qualités requises pour être journaliste en ce 21ème siècle ?

Je dirais d’abord la volonté et la passion. Ensuite, il faut être désireux d’apprendre et curieux parce qu’avec l’évolution de la technologie. Il faut pouvoir suivre et tirer le meilleur pour soi-même. Il faut de la culture générale, de la créativité… pour se démarquer des autres et apprendre à tirer le maximum de bénéfices des rencontres qu’on fait.

Il faut donc être une personne ouverte qui a le sens des relations humaines et avoir la maitrise de la langue dans laquelle que l’on utilise pour travailler.

Que dites-vous par rapport à tous les discours (La légèreté, le concubinage, les points sexuellement transmissibles, le favoritisme …) qui se racontent sur les étudiantes en SIC et sur les professionnelles de ces deux secteurs ?

Ces choses sont connues. Nous entendons cela tous les jours. C’est vrai pour certaines personnes. Elles ne doivent pas pour autant ternir l’image des étudiantes qui se lancent dans le domaine, parce qu’elles y croient et veulent réussir. Elles travaillent dures, échouent parfois, mais terminent leurs études et se lancent dans la vie professionnelle où beaucoup réussissent. Les exemples sont nombreux.

Les points sexuellement transmissibles, le favoritisme… existent partout. C’est regrettable. Si ces pratiques seraient plus remarquées dans notre domaine, c’est sûrement parce que nous sommes vite appelées à devenir des personnes publiques.

Je donne mon exemple. Malgré tout ce que j’entendais. Je me suis lancée et je n’ai aucun regret. Je suis restée la même avec mes idéaux et mes principes. Et, je suis sûre de mes capacités. Ce sont elles que je mets en avant et non ma féminité. Je pense que c’est l’attitude que mes consœurs doivent adopter. Jusque-là, je réussis avec cela.

Aujourd’hui, la femme est au centre de plusieurs combines et de plusieurs décisions partout au monde. Elle est également la plus touchée à chaque fois qu’il y a des conflits politiques, tribaux, religieux et autres. Que doit-elle faire pour qu’elle retrouve son statut d’antan ?

Je crois que la femme a le pouvoir de renverser les choses, d’abord en tant qu’éducatrice. Parce que les enfants passent le plus clair de leur temps avec leur mère dans les premières années de leur vie.

C’est donc, nous, les mères qui devront apprendre aux enfants à se respecter mutuellement. Apprendre à nos filles leur valeur immense et les envoyer à l’école. Mais surtout les encourager dans la vie, autant que les garçons. Ça c’est dans le long terme.

Dans le court et le moyen terme, il faut que nous femmes, apprenions à nous serrer les coudes. Nous devons nous unir, nous encourager et nous former des réseaux pour nous soutenir. Nous ne devons pas évoluer en ordre dispersé. Unies. Nous pourrons mieux faire entendre nos voix et réussir à nous faire une place.

C’est quoi l’événement  » Femme de courage  » organisé chaque année par l’ambassade des Etats-Unis en Rd-C ?

C’est un prix remis à une femme qui a fait montre d’un courage exceptionnel dans son domaine d’activité.

Le principe est que des personnes à travers le pays doivent nominer une femme. En envoyant cette nomination, ils doivent expliquer en quoi la personne qu’ils ont nominé a fait preuve de courage. Cela avec le plus de précision possible. Le prix est remis lors d’une soirée en général à la fin du mois de mars (le mois de la femme).

Que gagne la femme de courage?

Un prix et une certaine somme d’argent. Mais aussi la possibilité de recevoir une subvention de l’ambassade en soumettant l’un de ces projets. Elle est aussi automatiquement nominée pour le prix international Femme de Courage du Département d’Etat des Etats-Unis d’Amérique. Celle qui sera sélectionnée aura bien sûr une visibilité sans précédent.

Avez-vous des projets pour la jeune fille rd-congolaise qui mérite un très bon encadrement afin qu’elle se retrouve dans le futur ?

Des projets. J’en ai beaucoup. J’ai préféré me focaliser sur les jeunes universitaires qui cherchent leur voie. J’ai la chance de participer à l’organisation de conférences à l’IFASIC avec des étudiants et des étudiantes. Visiblement, nous remarquons qu’elles ont besoin de conseils et d’être guidées. J’aimerais dans l’avenir faire plus dans ce sens.

Dans l’entretemps, je suis toujours disposée à partager mon expérience et de prodiguer des conseils partout où on l’a besoin de moi.

21ème siècle – siècle de vitesse. Plusieurs choses ont vu les jours. La femme est manipulée dans des réseaux sociaux et est objet de plusieurs digressions. Que conseillez-vous à vos semblables ?

A mes semblables, je les conseille d’utiliser les réseaux sociaux à leur avantage. C’est possible de s’en servir comme pour faire ses relations publiques. C’est-à-dire pour soigner son image comme on l’entend.

Lorsque l’on sait les utiliser, l’on en fait un allié précieux. Dans le cas contraire, la femme devient vite dépasser, submerger et victime de l’image qu’elle véhicule ou qui est véhiculée par d’autres.

CINARDO KIVUILA