Le gospel rd-ongolais a traversé les époques des années Maman Lili Sumbela à aujourd’hui. Stellaire, adroit, progressiste et doté de la finesse et de l’énergie, il est resté mémorable, mais a surtout été influencé par les tendances des musiques du monde.
La création des ponts entre les genres locaux et d’autres styles éclectiques du monde a été déjà la préoccupation de quelques musiciens de l’époque qui ont ouvert la voie de transcendance, de liberté et d’adaptation aux générations contemporaines et futures. Le gospel rd-congolais n’est resté de marbre.

Si aujourd’hui l’ouverture d’esprit s’avère être la règle, dans les années 90 et 2000, l’opiniâtreté d’abandonner l’originalité battait encore son plein excepté un nombre résiduel d’avant-gardistes de musiciens rd-congolais de gospel qui voulaient explorer de nouvelles directions quitte à sortir un tout petit peu du conservatisme acharné.
Découvrez quelques chanteurs et musiciens qui ont participé à l’introduction des musiques du monde au gospel rd-congolais.
- Charles Mombaya
C’est le pionnier du gospel rd-congolais. Pour beaucoup, c’est lui qui a apporté ce vent d’ouverture de la musique rd-congolaise vers d’autres styles du monde. Charles Mombaya, d’heureuse mémoire, fut un virtuose, un esthète, un poète qui jouait à plusieurs instruments. D’ailleurs dans le titre « Gospel plus » sorti en 1997, le couteau suisse est à la baguette de la batterie, de la guitare basse et du clavier. Il avait apporté une révolution dans le gospel rd-congolais à travers des cantiques aux anges. Des chansons onctueuses qui, à la première écoute, vous bénissent. L’éclectisme, c’était l’identité de ce père du gospel rd-congolais qui a également prouvé sa maestria dans d’autres titres tels que « Constat », « Délivrance » et autres.
- Les Makoma
Leur musique avait des similitudes avec celle des Boyz II Men ou celle du groupe Poetic Lover. Les Makoma, c’était la musique de fusion. RnB, Rap, pop, woogie boogie, reggae, le groupe de gospel rd-congolais vainqueur des Kora Awards en 2002, a apporté du gospel contemporain. Des jeunes issus de la même famille ont fait fort entre autres Nathalie Makoma, Annie Makoma, Pengani Makoma, Tutala Makoma, Duma Makoma, Martin Makoma et un membre non familial, Patrick Badine. Ils étaient coqueluches de tous les jeunes des années 2000 et ont su imposer leur style dans un gospel rd-congolais dominé par les genres locaux.
L’adoption par le public a été rapide. Cela s’explique aussi par l’ascension du mouvement hip-hop en RDC durant cette période charnière.

- Kool Matope
C’est en 1988 qu’il décide de troquer ses études de droit pour se consacrer à la musique. Il se lance dans la pop avec ses amis dans la commune de Bandalungwa, puis se convertit au christianisme en 1995.
Iconoclaste, Kool Matope fait incursion au gospel en 1997 et garde malgré tout son style capillaire rasta – Vu d’un mauvais œil par les chrétiens de l’époque -. Entre la musique et la présentation d’une émission à la radio Sango Malamu, il se fait une place graduellement dans le gospel collaborant avec des chanteuses issues de l’INA dont Candy Nkunku connue aujourd’hui sous le pseudonyme de Cindy le Cœur. Il a exploré des styles tels que le rap, le reggae etc.
- José Nzita
On croirait Lucky Dube en écoutant son titre « Crucifiez-le ». José Nzita est parmi les chanteurs gospel rd-congolais qui ont créé des ponts avec d’autres styles du monde. On dira que c’est lui qui a popularisé le reggae dans le gospel rd-congolais ouvrant ainsi la voie à d’autres artistes du pays.
CHADRACK MPERENG