J’ai été surpris que même de « brillants » intellectuels congolais de nationalité et d’origine considèrent comme une rétrogradation la nomination de l’ancien directeur du cabinet du chef de l’Etat au ministère du numérique. D’autres ont plutôt considéré que ce ministère fait doublon avec celui des postes, télécommunications, nouvelles technologies de l’information et de la communication. Que nenni !
Je commencerais par distinguer les deux ministères d’une manière schématique, limite simple et même simpliste : le ministère des PT et NTIC gère les infrastructures, les tuyaux et les câbles par lesquels passent nos appels, nos sms, nos mails, des données financières, économiques, scientigiques alors que le ministre du numérique est appelé à se servir de ces infrastructures pour booster, moderniser l’enseignement, la médecine, l’administration, l’économie, les banques, la recherche, les médias, la sécurité intérieure, la sécurité informatique, la télévision, la presse en ligne… Faire entrer tous ces domaines et secteurs dans l’ère de la modernité, les connecter d’une manière optimale au village global qu’est devenu le monde.
Bien évidemment, le ministre numérique sera tributaire de l’état des infrastructures « numériques » dans ce pays qui en est encore à l’âge de la pierre taillée. La question de la fibre optique doit être enfin résolue et le pays irrigué par des câbles et satellites susceptibles de permettre des flux importants et réguliers en continu.
Les promesses que porte ce ministère du numérique sont un coup de génie de Félix Tshisekedi mais la partie Saint Thomas de mon cerveau laisse s’échapper une pointe de pessimisme qui me renvoie à ces nombreuses maquettes mirifiques mais irréalisables qu’il a ostentatoirement arborées pour les besoins de la communication : la nouvelle ville Kitoko, le TGV Kongo Central – Kinshasa, le village des athlètes pour les Jeux de la Francophonie…
Peu de choses me convainquent, en effet, que le ministre du numérique aura les moyens des ambitions et des attentes des acteurs économiques, scientifiques et technologiques du pays.
BOTOWAMUNGU KALOME