Il n’y aura pas un deuxième dialogue politique, signe et persiste Jean-Thierry Monsenepwo, Président National de la Ligue des jeunes de la Convention des Congolais Unis -CCU et de surcroît Communicateur de la Majorité Présidentielle -MP. A en croire le tombeur de Thomas Perriello, nous n’allons pas revenir, à chaque fois, sur ce qui a été déjà discuté. En véritable disciple de Lambert Mende Omalanga, Thierry Monsenepwo soutient qu’il ne faille plus continuer à répondre à des caprices des gens qui changent de posture du jour au lendemain selon leurs intérêts.
Pour lui, toutes les revendications du Rassemblement, de l’Union Européenne, les Etats-Unis d’Amérique et la France ont trouvé leurs réponses dans les résolutions des travaux du Dialogue politique de la Cité de l’Union Africaine. Quitte à cette frange de l’Opposition, exhorte-t-il, de se mettre aux pas. Abordant la question du gouvernement d’union nationale, il a souligné qu’il n’est pas une forme interdite par la Constitution, mais plutôt qui donne la valeur de la mission de ce Gouvernement. Participant au Dialogue politique, Jean-Thierry Monsenepwo a profité, du micro d’Eventsrdc.com -Leader des Evénements et des Interviews- pour rassurer l’opinion tant nationale qu’internationale que la Constitution de la République ne sera pas violée par le Chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange. Découvrez l’homme et sa pensée à travers les lignes qui suivent.
Vous avez été participant au Dialogue politique qui vient de se clôturer. Un dialogue qui visait à rassembler la classe politique pour parvenir aux élections apaisées. Pensez-vous qu’à ce stade, l’objectif est atteint ?
D’abord, il faut savoir que ce Dialogue a été convoqué par le Chef de l’Etat et soutenu par la communauté internationale et le peuple congolais par rapport à un besoin de pouvoir donner au Congo un processus électoral stable parce que nous avons été enseigné par l’histoire qu’en 2006 et 2011, en étant allé aux élections avec les stigmates de contestation, nous en sommes arrivés à des pertes en vies humaines et à des situations déplorables de déstabilisation de notre pays. Aujourd’hui, ce dialogue nous permet par l’accord politique qui a été signé de savoir exactement où on va en ce qui concerne le processus électoral.
Nous savons de façon pertinente aujourd’hui que le 31 juillet de l’année prochaine, nous allons clôturer l’enrôlement des électeurs. Qu’en octobre, ça sera la convocation de l’électorat et 6 mois après nous allons aller aux élections. Les parties prenantes, c’est-à-dire, les différentes forces vives de la Nation sont d’accord sur le principe de ce cheminement qui est clair et sur l’engagement de tout un chacun pour faire en sorte que ça puisse réussir.
Donc, nous pouvons dire que c’est réellement une garantie de ce qu’on évitait et de paix car dans plusieurs pays africains, on se rend très vite compte que les élections, au lieu d’apporter la paix, apportent surtout en cette décennie la désolation. Vous avez vu les cas du Burundi et du Gabon.
Pouvons-nous dire que les résolutions du dialogue ont l’accord du peuple. Est-ce que la population qui a voté sa Constitution en 2006 s’est retrouvée dans ces résolutions ?
Dans un principe démocratique, le pouvoir est au peuple qui donne ensuite mandat à ses élus de façon directe ou indirecte. La seule manière que ce peuple peut donner mandat à ses élus, c’est par les élections. Donc, lorsqu’on parle de ce processus de transfert de pouvoir entre le peuple et les gestionnaires de la chose publique de son choix donc des élections, cela ne peut que réjouir le peuple parce que c’est la garantie que son pouvoir sera respecté.
Deuxièmement, en ce qui concerne la constitution, nous avons travaillé sur plusieurs axes notamment dans des sous-commissions et commissions, l’élément qui nous guidait, a toujours été la loi fondamentale, c’est-à-dire, la constitution de la République. Il est vrai que par rapport au timing qui était prévu pour la convocation de l’électorat cette année, il y a eu un dépassement et nous en connaissons les raisons. D’une part, c’est la situation économique morose qui frappe le monde entier et la RDC n’a pas été épargnée de cela, mais aussi c’est la guerre prononcée dans la partie Est de notre pays qui a empêché au Gouvernement de la République de mobiliser les recettes pour les élections et surtout sur le plan politique, le rejet d’une opposition radicalisée à 3 reprises des calendriers électoraux. Tout cela nous a conduits à ce retard. Maintenant, il est question que nous puissions nous concentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire, aller vers les élections.
Et le plus grand bénéficiaire c’est le peuple congolais. Donc comprenez aujourd’hui que ce peuple sache où on va en ce qui concerne le processus électoral, est un bénéfice.
La situation n’a pas vraiment changé sur terrain. La situation économique reste morose, l’Opposition est devenue même plus radicale qu’avant. En 5 ans, vous n’avez pas pu organiser les élections et c’est en un an que vous allez les organiser dans les mêmes conditions ?
La République Démocratique du Congo a des lois et ces lois prévoient l’organisation des élections par la CENI et le Gouvernement participe en finançant le processus électoral. Déjà, il faut savoir que le Gouvernement a décaissé plus de 200 millions de dollars pour le processus électoral. Il est vrai que la situation économique n’est pas aussi reluisante mais il faut aussi reconnaître que la République Démocratique du Congo s’en sort mieux que d’autres pays qui sont en récession tels que le Nigéria ou sous oxygénation du Fond Monétaire International comme l’Angola. Comprenez donc que le défi est grand. Et, je crois que c’est le rôle premier qu’aura le prochain gouvernement qui devra batailler dur pour devoir mobiliser les recettes afin de permettre à la CENI d’avoir les moyens adéquats pour concrétiser ce qui est prévu. C’est la volonté de tout le monde. Et, nous ne pouvons souhaiter que le bien puisse arriver.
Nous ne sommes pas des prophètes, en tout cas pas de malheurs, pour souhaiter à ce qu’il ait des complications dans le financement du processus électoral. Nous ne pouvons que souhaiter le prochain gouvernement qui aura comme mission de faire tenir cette promesse du dialogue, c’est-à-dire, d’organiser les élections. Que les choses puissent aller très vite et réussir.
Quel est le fondement constitutionnel d’un gouvernement d’Union nationale ?
La Constitution est claire que le Premier ministre vient de la majorité parlementaire. Je vous informe que cette loi ne sera pas du tout violée. Il est donc clair que le principe établi au sein du Dialogue que le Premier ministre viendra de l’opposition qui a participé au Dialogue. Mais dans les faits, le choix, au niveau de la configuration du Parlement, doit se faire proportionnellement à nos lois. Comprenez par là qu’il n’est pas question que nous puissions violer la loi. D’autre part, le gouvernement d’union nationale, le gouvernement de cohésion nationale, gouvernement d’unité nationale, gouvernement de salut public ne sont que des appellations qui ne sont pas interdites par la Constitution. Ces appellations donnent justement la valeur de la mission qu’auront ces gouvernements. Pour cette fois, la mission c’est non seulement cimenter la cohésion nationale à chaque fois demandée par le Président de la République mais aussi de pouvoir canaliser des efforts pour la concrétisation de ce cheminement du processus électoral.
Quelle sera la valeur des résolutions du Dialogue National Inclusif lorsque le Rassemblement et le MLC ne sont pas avec vous ?
Nous ne pouvons pas avoir tout le monde avec soi. Bien que l’objectif était d’avoir tout le monde. Vous savez même au Vatican là où siège l’esprit de Dieu lorsqu’il faille choisir le Vicaire physique de Dieu, ce n’est pas au premier jour que les cardinaux nous font monter la fumée blanche. Ça veut dire que là au Saint-Siège, il y a de ceux disent Non et ceux disent Oui. L’unanimité sur la terre des hommes est très difficile à avoir. Mais l’essentiel est qu’il n’y ait pas d’écartement des autres. Je crois que ce dialogue a été inclusif.
L’inclusivité ne doit pas rendue subjective. C’est-à-dire pointer sur un individu ou sur un groupement politique pour dire que si ceux-là ne sont pas venus donc ça n’a pas valeur. Ça n’a pas de sens. Ce n’est pas logique. Personne ne leur a fermé la porte. Ce sont eux-mêmes qui se sont auto exclus. C’est leur responsabilité. Mais il y a eu une opposition qui a pris la responsabilité de venir discuter avec la Majorité Présidentielle et la Société civile autour d’un besoin que le Congo a, celui d’avoir un processus électoral stable, un processus électoral clair. Je crois que le travail a été fait. Et la plupart de leurs revendications, à part celles qui sont fallacieuses, ont trouvé de réponse dans ce qui a été fait.
Premièrement, il n’y a pas eu de tripatouillage de la constitution comme ils le soupçonnaient, il n’y a pas eu un 3ème mandat que le Dialogue a accordé au Président Kabila comme ils le soupçonnaient, il n’y a pas eu le vœu de pouvoir briser les articles scellés de la constitution. Tout cela n’a pas eu lieu. Mais au contraire, il y a aujourd’hui une fixation des dates pour les élections, un calendrier qui a sortir, publié par la CENI sur base d’un travail consensuel. Tout cela ne peut que conforter un vrai patriote qui aime le Congo.
Prenez, l’accord politique sorti de Mont Ngaliema, comparez cela aux revendications de nos amis du Rassemblement qu’ils ont pondu lors de leur congrès, vous allez rendre compte qui viole la Constitution et qui ne la viole pas.
Au même moment où se tenait le Dialogue sur le processus électoral, c’est en ce même moment que la CENI avait choisi pour introduire une requête auprès de la Cour Constitutionnelle. N’est-ce pas là une preuve qu’il existe un agenda caché au sein de la Majorité ?
Non. Je vous l’ai dit en préliminaire, vous devez savoir que la République Démocratique du Congo est un pays souverain régit par des lois. La CENI étant dans l’impossibilité de tenir les dates des élections ne peut que saisir la Cour Constitutionnelle. Elle a déjà fait une fois lorsqu’il y avait le problème du choix des Gouverneurs. Et, il y a eu l’arrêt de la Cour Constitutionnelle qui a demandé au gouvernement de prendre des mesures urgentes.
La loi fondamentale prévoit une saisie la Cour Constitutionnelle par la CENI en ce qui concerne un retard des élections. C’est sur base de cet article que cette saisie a été faite. Donc, rien n’a été traité de manière arbitraire ou de manière illégale.
L’Union Européenne particulièrement la France, le Rassemblement, etc. appellent à un deuxième Dialogue. Que dites-vous ?
Il n’y aura pas de deuxième dialogue parce qu’on ne va pas continuer à se rassembler à chaque fois pour des problèmes qui ont déjà trouvé des solutions, sur des questions qui ont déjà trouvé des réponses. On ne va pas revenir sur ce qui a été déjà discuté. Le moment où la main leur a été tendue, est passé. Maintenant ils vont se mettre au pas comme tout le monde par rapport à ce qui a été dit parce que c’étaient des discussions ouvertes.
La question des séquences des élections a été débattue par tout le monde. Nous ne pouvons pas aujourd’hui continuer à répondre à des caprices parce que ce sont des gens qui changent de posture du jour au lendemain selon leurs intérêts. Nous ne sommes pas d’accord avec ça. Nous ne sommes pas d’accord avec cette démarche.
Les 700 recommandations des concertations nationales peinent jusqu’à ce jour à être mises en application dans la totalité. Quelle garantie pouvons-nous avoir que cette fois-ci, c’est la bonne et que les résolutions seront mises en application ?
C’est ce qu’il faut souhaiter. Je crois que l’engagement qui a été pris par les participants au Dialogue est de faire en sorte que les choses aillent vite et que les choses se tiennent. Les concertations nationales ont eu plusieurs recommandations, 700 à peu près, mais je peux vous dire qu’une grande partie de ces recommandations ont été appliquées.
Donc, nous pouvons espérer que cette fois encore les congolaises et les congolais qui ont pris part à ce dialogue, vont faire diligence, vont faire preuve de doigté pour pouvoir concrétiser ce qui a été acté dans cet accord politique.
Vous êtes communicateur de la MP, pouvez-vous rassurer l’opinion qu’en 2018, le Président Kabila ne postulera pas ?
Je vais directement vous renvoyer à la loi fondamentale. Le Chef de l’Etat en République Démocratique du Congo a droit à deux mandats et qu’il ne peut pas cumuler un troisième de manière consécutive. Comprenez par là que la question ne se pose même pas.
Tout est clair. Le Président de la République, à chaque fois qu’il en a l’occasion, confirme qu’il respectera la constitution et il respecte la constitution. Alors il ne faudrait pas vous penchez du côté de ceux qui font les procès d’intention. Il faut être que le Chef de l’Etat tel qu’il est là, est un respectueux des textes et il respectera la constitution.
Selon des sources bien informées, votre parti – la Convention des Congolais Unis -CCU aura, outre le Ministère de la Communication et des Médias, un autre portefeuille. Que dites-nous quant à ce ?
Vous savez la Convention des Congolais Unis est un parti nationaliste. Nous travaillions pour le bien de nos compatriotes. Nous travaillions pour le Congo. Nous n’avons pas en ligne de mire des postes ou de positionnements à titre personnel.
Il est vrai qu’un parti politique travaille pour la conquête du pouvoir, mais nous sommes au sein d’une famille politique qui est au pouvoir. Donc, nous ne calculons pas le pouvoir en termes de dividendes, des calculs 2, 3, 4, 5 … Nous calculons le pouvoir dans le sens qu’aujourd’hui nous sommes derrière Joseph Kabila. Nous sommes derrière ses initiatives. Nous soutenons ses actions pour que le Congo soit demain un pays émergent comme le Chef de l’Etat l’a promis aux congolais en 2011 lors de sa campagne.
Pour nous, le reste n’est que conséquence du travail, n’est que récompense, n’est que donation politique, mais ce n’est pas l’essentiel de notre lutte. L’essentiel de notre lutte se cristallise autour du bien-être des congolais et du maintien de la souveraineté de notre pays.
DEO KOKOLO