Le XXIème siècle est considéré comme celui du numérique qui apparaît comme un facteur incontournable dans la quasi-totalité des domaines de la vie. Sous d’autres cieux, le numérique a énormément contribué au développement alors qu’en Rd-Congo, l’on semble ne pas voir les choses sous cet angle. A travers une analyse assortie des recommandations, Steve Ewonza -chercheur rd-congolais indépendant nous présente le numérique comme clé du développement du pays des Léopards.
Depuis toujours nous assistons à travers le monde à une guerre de technologie entre les pays dits « puissants » ou « développés ». Chacun de ces pays cherchent à trouver de solutions aux différents problèmes qui se présentent dans la société. Ces pays mettent un accent sur les progrès des technologies de l’information et de la communication qui reposent pour l’essentiel sur une innovation technique fondamentale : la numérisation.
Plusieurs pays au monde tels que : les États-Unis d’Amérique, le Japon, la Chine, la Corée du Sud et beaucoup de pays européens ont compris la valeur de la numérisation et y travaillent du jour le jour pour faciliter et améliorer leur quotidien. L’Estonie qui n’a pas des ressources naturelles et minières comme plusieurs pays africains, est depuis 2015 dans le Top 10 des pays qui se distinguent dans le numérique.
Les pays pauvres généralement ont un faible taux d’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication et particulièrement Internet qui fait en sorte beaucoup de problèmes ne trouvent pas solutions. C’est le cas de la République Démocratique du Congo et selon Index Global du Web 2018: La RDC a 6% de Pénétration Internet pour 5 millions d’usagers.
Or, le développement du numérique passe par l’accès à un réseau Internet fiable et de bonne qualité. Pour que le numérique soit vraiment l’élément déclencheur d’un développement il faut qu’il y ait des infrastructures de base. C’est-à-dire un réseau Internet fiable et une initiation de la population à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).
Pourquoi passer au numérique ?
Au fur des années, l’expression « numérique » a subit plusieurs appellations à savoir les NTIC ; nouveaux médias ; virtuel… jusqu’à l’utilisation du « numérique » qui est devenu passe-partout.
Il n’y a pas une définition standard du numérique, mais, on pourrait accepter cette définition qui semble compréhensible : « le numérique est l’espace dans lequel nous vivons. Il ne s’agit plus d’outils au service des pratiques anciennes, mais d’un environnement dans lequel nous sommes plongés, qui détermine et façonne notre monde et notre culture ».
De ce qui précède, nous constatons que le l’homme qui se veut moderne ne peut pas s’en passer du numérique de nos jours. La République Démocratique du Congo dans sa phase de reconstruction des infrastructures doit impérativement recourir au numérique pour espérer un développement harmonieux. En d’autres termes, le développement de notre pays passe par « une révolution numérique ».
Il est vrai que le numérique aussi comporte des inconvénients tels que : les cyber–attaques ; les arnaques en ligne ; la cyber-criminalité ; la cyber–dissidence ; la mauvaise utilisation des réseaux sociaux particulièrement facebook et whatsapp où circulent des fausses informations appelé « fake news » en une rapidité extrême. Toutefois ces menaces ne freinent pas l’exploitation du numérique. Car c’est une grande opportunité dans la mesure où il peut contribuer à rattraper le retard de développement de nos Etats et en même temps créer de nouveaux métiers dits « Digitaux ».
Voici un exemple simple d’un avantage du numérique dans la situation actuelle de la RDC. Depuis plusieurs décennies, le gouvernement congolais peine à gérer la population dans de grandes villes telles que : Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani et autres. Avec la numérisation il suffit qu’il y ait un logiciel capable d’identifier les résidents de chaque commune (nom, adresse, profession, état-civil, et autres informations importantes) et que ces informations soient enregistrées dans un serveur central pour que par exemple à chaque fois qu’un habitant d’une commune X (Kasa-Vubu par exemple) change d’adresse pour la commune Y(Gombe) soit historiquement repérable et cela faciliterait la gestion de la population. Pour y arriver, il faudrait que nos communes soient misent en réseaux et arrivent à accéder facilement à ces informations et y apporter de modifications.
Un autre avantage est au niveau de nos services de sécurité, qui auront plus d’informations sur la population à travers de cartes d’identité avec puce contenant des informations précises et individuelles sur chacun de nous.
Nous constatons qu’avec ce seul exemple combien le numérique peut nous faciliter la vie et rendre notre quotidien meilleur. Car, le fait juste de mettre en réseau nos communes créera des emplois dans de nouveaux domaines tels que : IT, maintenance de l’outil informatique et beaucoup de fournisseurs de services tels que : les logiciels informatiques et cartes avec puces. Nous créerons même des opportunités pour l’émergence de certaines entreprises.
Le numérique de nos jours facilite les achats de divers articles en ligne on parle de E-commerce. Il est vrai que nous achetons chez Amazon, Zalando, Alibaba et autres plates-formes de e-commerce. Imaginons aujourd’hui si les congolais achetaient localement et se faisaient livrés en un temps record. Cela faciliterait les échanges, les banques verront leur clientèle augmenté et le nombre de transaction aussi, développerait un entrepreneuriat local.
Comment y arriver ?
Le progrès du numérique ne se fera pas en un jour mais plutôt par de politiques solides car le domaine de NTIC est un domaine comprenant des avantages et des inconvénients. Et cela implique tout le monde : autorité politique, chef d’entreprises, entrepreneur, université et population.
– Aux autorités : élaboration d’un cadre et de politiques économiques, juridiques et sociales permettant le développement du numérique et faciliter l’accès à un réseau Internet fiable et de bonne qualité; organiser un cadre permettant de promouvoir le numérique.
– Aux universités : adapter les enseignements à la conception des logiciels qui pourront faciliter la vie de la population dans le domaine de nouvelles technologies de l’information et de la communication. Cela passerait même par une reforme totale du système des enseignements dans les établissements d’enseignement.
Aux écoles : incitées les enfants à la manipulation de nouvelles technologies de l’information et de la communication et leur faire comprendre les bienfaits que le numérique apporte à la société.
– Aux médias : avoir toujours une démarche pédagogique auprès de la population dans le but de leur faire comprendre à quel point le numérique peut changer son quotidien.
– A la population : de s’approprier les NTIC et les utiliser non seulement pour se distraire mais pour apporter de solution aux problèmes quotidiens qu’elle rencontre.