La démission du dictateur zimbabwéen Robert Mugabe n’a pas seulement réjoui le peuple zimbabwéen, mais il a également concerné plusieurs observateurs à travers le monde, notamment, le slameur rd-congolais Microméga Bandefu le verbivore. Il s’est exprimé à travers un slam intitulé « Mugabegaiement ». Bonne lecture.
Slam:
Le coup de force de l’armée n’empêche pas la suite des coups de théâtre,
Si la politique est un combat alors le peuple doit se battre.
Mais apparemment chez les voisins quand Grace fait la grasse matinée,On voit la force contre la farce se mutiner.
Aujourd’hui quand je déjeunais
Je me suis dit que l’Afrique de Zimbabwe à la Guinée
Est riche de dindons de la farce qui troublent sa destinée.
Cela est facile, car pour pêcher en eaux troubles pas besoin de moulinet.
Au lieu d’aller vers le développement, nous on fait que piétiner !
Mais est-ce que l’heure a sonné pour retrouver la liberté rançonnée ?
J’ai tellement à dire que je peux pas écrire des sonnets.
On l’a pas appelé mais il est venu parce qu’il est un sonné,
Qui est-ce ce ? Je veux pas dire, c’est une devinette.
Qui sait vraiment la personne qui nous empêche de mener une vie nette ?
Moi je sais pas, mais je sais juste que tu n’es
Pas l’homme fort qui m’empêchera d’être fortuné.
L’argent donne au pouvoir le goût du miel c’est pourquoi tout le monde veut s’y agglutiner.
Mais est-ce que notre destinée
Est de procrastiner
Devant l’heure de guillotiner
Ceux qui nous font coltiner ?
Les jeux de hasard fleurissent comme s’ils veulent nous aider
Avec des coups de dé.
Et si vraiment là-bas le coup de grâce sera le coup de Grâce,
Alors on va dire que le gars il nique sa race or s’il sème la crasse
Il va se récolter lui-même en carcasse !
Même le plancher veut qu’il débarrasse mais le vieux il sait que s’il se casse
Il va pas se retrouver en entier,
Lui qui n’a même plus de dentier.
Oh l’histoire d’amour entre l’homme et le pouvoir,
Jusqu’à ce que la mort les sépare !
Vous dites que je suis un kokobar,
Alors jusqu’à ce la mort nous sépare !
Si tu veux pas tu pars vivre chez les kosovars,
En attendant que la mort nous sépare !
Tu vas m’entendre même si tu te caches dans les bars,
En attendant que la mort nous sépare !
Oui c’est vrai que c’est bientôt mon départ,
Mais c’est jusqu’à ce que la mort nous sépare !
Si j’ai passé la barre de nonante ans,
Alors tonton pourquoi t’attends
Pas juste bientôt ça sera ton temps
Je pense que tonton t’entends
Je sais que le pouvoir est trop trop tentant.
La vieillesse l’a rendu mou ce gars bel esprit
Les yeux peut-être un peu visqueux
Mais toujours clairvoyant
Peut-être pas trop belliqueux !
Aujourd’hui les gens ont laissé le four et le moulin ils sont dans les couloirs en train d’agiter leurs mouchoirs,
Ils n’ont pas encore gagné le développement mais regarde-les chanter et danser la victoire !
Ce matin je suis sorti, bien habillé pour aller au rendez-vous avec la routine,
J’ai parlé en public pour ceux qui croyaient que je vis désormais en sourdine.
Bandes de moufteurs si vous voulez faire les moudjahid faites-le contre les colonisateurs,
Regardez dans vos rétroviseurs ceux qui ont détruit la Lybie ce sont eux les vrais dictateurs.
En Afrique les présidents aiment beaucoup leur peuple
C’est pourquoi ils veulent pas quitter, c’est simple !
Pourquoi cela on veut pas le comprendre ?
Rendons juste à César les césars qu’on doit lui rendre,
Parce que c’est un vrai acteur du grand écran ;
Et moi il m’inspire vraiment par son cran.
« Je suis le roi de ces terres
Y a pas d’esprit sectaire
Quand je lève le petit doigt
Les militaires doivent se taire !
C’est vrai que je suis un vieillard
J’ai pas de père ni de mère
Mais j’ai pas non plus d’Alzheimer. »
Ainsi parlait Mugabe
L’homme aux moutures des traits d’humour,
En attendant le jour qui ne sera plus son jour.
L’Afrique d’aujourd’hui est encore dans le moule de l’occident
Je me demande en quoi sommes-nous indépendants
Peut-être que le retour aux monarchies
Nous épargnerait de l’anarchie
La démocratie est une sorte de graine qui pousse en Grèce
Ici là où ça prend pas racine on essaie avec la greffe
Bref, pas la peine d’avoir des griefs.
Dans la faculté de démocratie l’Afrique est encore en plein cursus,
Mais de la façon dont ils formatent le monde ils veulent que nous on soit intégré dans leurs puces.
Si notre futur sent la pourriture alors écrivons notre histoire sur des papiers tue-mouches.
Des foules assoiffées de liberté boivent des discours jusqu’à être saoules c’est la bière qui roule la masse pas mousse.
Tout passe, les dictateurs aussi, car nous mourons tous, au fur et à mesure que passent les moussons,
En matière de la mort on suit tous le même chemin même ceux qui refusent d’être des moutons.
En attendant que tous les pays du monde deviennent comme la Suisse
Moi, je pars au marché, acheter un morceau de cuisse.
MICROMEGA