C’est à travers ce communiqué de presse publié le samedi 2 février que plusieurs associations des handicapés rd-congolais se sont adressés au Président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi.
Le Mouvement « les Oubliés de la RDC » est une plateforme regroupant les organisations des personnes handicapées de la RDC. Il a pour mission de faire les revendications allant dans le sens de promouvoir les droits des personnes handicapées et envisager des propositions aux gouvernants afin d’améliorer leurs conditions de vie à tout le niveau.
Pourquoi les oubliés de la RDC ?
A l’époque du Président Kasa-Vubu beaucoup parmi nous n’étions pas encore nés.
Avec le Président Mobutu, nous avons connu les œuvres sociales de maman Antoinette Mobutu qui ont permis à un grand nombre de personnes handicapées de suivre une formation professionnelle. A cela s’ajoute les œuvres de l’église catholique avec les centres Bondeko construits presque partout au pays.
Le régime de Mobutu ayant connu une dégringolade, a entrainé aussi le secteur socio-professionnel voire éducationnel. Mais, quelques initiatives privées ont été remarquées, à l’instar du Centre Professionnel pour Handicapé/C.P.H Kikesa en 1966 avec comme fondateurs, les 3 jeunes universitaires zaïrois à savoir :
– L’écrivain Zamenga Batukezanga ;
– Le professeur Nkankudulu Bikuku Kia Loso ;
– Le Docteur Vanda Nsuka.
Dans beaucoup de familles, les personnes handicapées ont été orientées vers des métiers. Car certains parents pensaient faciliter la tâche à leurs enfants handicapés sans pourtant savoir qu’ils les limitaient.
Vers les années 80, certaines personnes handicapées et leurs familles ont pris conscience de cette discrimination et ont commencé à intégrer ou faire intégrer leurs enfants à l’enseignement ordinaire. Malgré tout cela, il n’y avait pas de loi. La seule loi que l’état zaïrois de l’époque a semblé nous donner c’était la gratuité du transport qui a réduit, voire diminué la personne handicapée que nous sommes. Cette culture de la gratuité a laissé des séquelles qui ont produit ce que nous appelons aujourd’hui le phénomène « documentaire ».
Vous remarquerez qu’il y a certains ministres, députés, mandataires des entreprises, autorités militaires qui entretiennent des petits groupes de personnes handicapées en leur offrant des sommes d’argent sous prétexte de les aider pendant que 90% de ces personnes vivent de la mendicité.
La Constitution du 18 février 2006 marque une rupture avec le passé. Tout en affirmant que la personne de troisième âge et la personne avec handicap ont droit à des mesures spécifiques de protection en rapport avec leurs besoins physiques, intellectuels et moraux, elle fait l’obligation à l’Etat de promouvoir la présence de la personne avec handicap au sein des institutions nationales, provinciales et locales. Le constituant charge le législateur, par une loi organique, de fixer les modalités d’application de ce droit.
Signalons par ailleurs que jusqu’à ce jour le silence du constituant et du législateur a entrainé la marginalisation de toute la communauté des personnes en situation de handicap dans la marche des affaires de l’Etat et partant du développement de la nation.
Après 18 ans passés à la tête du pays, le Président sortant Joseph Kabila Kabange dans ces différents programmes à savoir : les 5 chantiers de la république et la révolution de la modernité n’a pas intégrés les personnes handicapées de la République Démocratique du Congo.
Cette attitude nous pousse à nous lever comme un seul homme pour lancer notre cri de détresse au nouveau Président de la République afin qu’il prenne au sérieux les problèmes qui touchent cette catégorie de citoyens congolais en situation de handicap.
Cependant, un mémorandum sera déposé auprès du Chef de l’Etat, afin de faire savoir la situation des personnes handicapées dans son ensemble.
On reconnait la valeur d’une société par sa capacité de prise en charge de ses vulnérables.