Entre inspirations traditionnelles et sonorités électroniques, Lionel Kizaba voyage dans la dimension infinie de l’afrofuturisme. De l’imagination créative au réalisme magique, il présente un Congo plutôt riche, optimiste et valeureux.
La voix rd-congolaise de l’Afro électro traverse les frontières avec un message rassembleur et un rythme toujours aussi électrisant. Auteur-compositeur-interprète et poly-instrumentiste, Lionel Kizaba est aujourd’hui devenu un véritable symbole de l’Afro house au Canada. Après la sortie de son single « Kituamina », Kizaba, en pleine tournée mondiale de sa « Kizaba Tour 2022 », a répondu à nos questions. Entretien.
Comment vous présentez-vous ?
Kizaba, ambassadeur de la musique afro électro congolaise. Je suis auteur-compositeur-interprète et multi-instrumentiste. J’habite à Montréal, Canada, et je chante en français, anglais, kikongo et Lingala depuis plusieurs années.
En 2022, pour ma première tournée aux États-Unis d’Amérique, en Louisiane, j’ai ouvert la scène principale du festival historique de l’histoire du jazz à New Orleans où le jazz a débuté : au Jazz & Heritage Festival avec un line up de grands artistes comme Lionel Richie, Ceelo Green, Charlie Wilson, Kelly, Foo Fighters, etc.
Je me suis également produit devant le public du Festival international de Louisiane à Lafayette et je vais présenter ma musique en Angleterre au Festival Africa Oyé et à Mapas aux Îles Canari en Espagne. J’ai également plusieurs spectacles au Canada, au Québec, en Colombie-Britannique et autour du monde. Au début de ma carrière, pendant plusieurs années, j’ai accompagné le professeur de jazz François Mantuila Nyomo, mon oncle, l’un des guitaristes renommés du continent africain.
Je propose un Congo riche musicalement. Un Congo qui rappelle un voyage Afro futuristique « Fumu na betu » pour lequel je crée des vocalises inspirées de mes ancêtres et j’y mélange des sons de soukous-Congolais, Afrobeat et Pop rock. Sur scène, je manie la voix, la batterie et les percussions en mélangeant de la musique électronique et des sons traditionnels du Congo pour ainsi créer un monde Afro-Futuriste.
Pour faire vivre une expérience complète aux spectateurs, des visuels de masques futuristiques en 3D, que j’ai dessiné et qui sont inspirés de masques traditionnels du Congo, sont projetés derrière les musiciens créant une ambiance captivante menant vers une autre dimension. Sur scène, je suis accompagné de musiciens (guitare congolaise, guitare rythmique rock et DJ).
Par ma musique électronique afro électro Congolaise fascinante et électrisante, mes paroles en français, en lingala et en kikongo avec quelques mélodies vocales en anglais, j’offre un spectacle dansant et rassembleur pour le grand public.
Mon premier album, Nzela, a été une découverte en 2017-2021 et mes chansons Éllé et Freedom sont entendues en rotation sur les ondes d’Ici Musique Radio-Canada et de la radio satellite. J’ai tourné beaucoup depuis la sortie de mon album « Nzela » en 2017. J’étais sur le circuit de musique du monde: aux Francofolies de Montréal, sur les ondes de Radio Canada Ici Première, à la FrancoFête de Toronto, aux Jardins Gamelin, au festival Afropolitain Nomade à Abidjan, aux au festival des Rythmes d’Afrique de Sherbrooke, au Franco Festival Calgary, au Festival OUMF de Montréal, à la Maison de la culture Côte-des-Neiges, au festival Pop Montréal, au Carnaval des Couleurs, au Cégep André-Laurendeau, au Festival de Jazz de Rimouski, au festival Impact et Neruda arts Kitchener et bien plus.
J’ai performé à différents festivals et fait plusieurs prestations télévisées, à TVA Nouvelle, au Festival Habari à Toronto, au Festival Rythme du Monde de Chicoutimi, au showcase Mundial Montréal, au Festival Carnaval des Couleurs, au Festival Afro Monde, au Festival Mondo Karnaval à Québec, Festival Okapi et plus.
Auteur-compositeur-interprète, poly-instrumentiste, comment expliquez-vous votre code de complémentarité dans tous ces dons ?
De savoir jouer des instruments acoustiques et électroniques, traditionnels ou non, fait la force de ma création en composition. Après je collabore avec d’autres artistes comme Gone Deville et Eli Levinson qui sont des artistes qui produisent une partie de ma musique. J’aime la versatilité que me procure ma polyvalence. Je suis autant le créateur, le concepteur, le producteur, le chanteur, le musicien, etc. J’aime toucher à toutes les facettes de mon projet.
Vous êtes un artiste avant-gardiste, afrofutiriste. Comment décrivez-vous votre dimension artistique ?
Pour moi, c’est un objectif de faire rayonner la culture congolaise dans le monde entier à travers le concept Afrofuturiste. Les gens découvrent la musique congolaise de demain à partir de nouvelles images et de sonorités musicales Congolaise auxquelles j’ajoute la valeur de nos ancêtres et nos richesses musicales.
Racontez-nous votre itinéraire artistique de Kinshasa jusqu’à devenir un symbole de l’Afro house en terre Canadienne
J’ai commencé en très bas âge à jouer de la batterie et des percussions Tout d’abord, j’ai grandi dans une famille d’artistes. Ma grand-mère était percussionniste et choriste et mon oncle, le professeur François Mantuila, était l’un des grands guitariste-chanteur du continent africain et maître de la musique jazz. Il a commencé à jouer à Kinshasa avant d’aller aux États-Unis. Il jouait pour Tabu Ley Rochereau. Après, à son retour à Kinshasa, il m’a pris sous son aile et il à poussé ma connaissance de la musique Jazz plus loin. J’ai aussi joué avec plusieurs artistes congolais, dans les débuts de Ferré Gola après sa séparation avec les Marquis des maisons mères, j’ai joué aussi pour J’Afro’zz et plusieurs groupes à Kinshasa.
À mon arrivée au Canada, j’ai compris que je ne devais pas faire la même chose que les autres artistes musiciens Congolais vivant en Occident et qui font de la rumba, qui existe déjà. Je suis allé vers l’AfroElectro pour amener de la nouveauté à ma terre d’accueil, le Canada, qui aime découvrir de nouvelles cultures. Dans ma recherche et création musicale, je me suis dit que je devais me projeter dans le futur au niveau de ma création artistique et voilà, aujourd’hui, je suis celui que je suis.
Vous avez récemment sorti « Kituamina », quels ont été les retours que vous avez reçu ?
Le retour suite à la sortie de Kituamina est très bon. Le public lors des festivals en Louisiane l’a bien apprécié. À Montréal, des DJs font tourner la chanson lors de soirées dans les bars et la réception est excellente. C’est une chanson qui donne envie de danser.
Bien hâte de voir la réception du public lors de mes futurs concerts en Italie, en Angleterre, en Colombie et au Canada.
De plus, les cotes d’écoute sont bonnes sur Youtube. J’en profite pour inviter les congolais et les africains de façon générale à me suivre sur les médias sociaux et sur ma chaîne Youtube.
À l’heure actuelle, comment se présente votre discographie ?
J’ai mon album Nzela sorti en 2017 et je vais sortir un nouvel album en novembre 2022. Le lancement se fera à Montréal, au Canada. J’ai quatre singles de sortis et je suis heureux d’être en phase de création et de peaufinement de certains titres avec mes collaborateurs. Ma création est entrecoupée et surtout, influencée par plusieurs spectacles à l’international, au Québec et au Canada. Cet album sortira grâce au soutien du Conseil des arts du Canada.
Présentement, j’ai quatre singles qui sont sortis en 2021 et 2022 : « Soso », « Naturelle », « Tu aimes danser » et « Kituamina ».
Entre rythmes traditionnels et musique électronique, comment expliquez-vous cette alchimie qui colle aussi bien dans vos titres ?
Les rythmes traditionnels sont à la base de tout genre de musique connue. C’est de là que le rythme est né. Aujourd’hui, on reprend ces rythmes et on fait de nouvelles créations de ces expériences musicales en y apportant des touches particulières qu’on colle à cette musique qui sert de base solide.
Comment faites-vous pour créer un pont entre la RDC et le Canada ?
Je vais souvent au Congo pour des sessions studio et les tournages de vidéos. Je travaille aussi à distance avec des artistes tels qu’Éric Kapiteni Gamme Roz, Tyson Meya et d’autres artistes. Ils enregistrent leur travail musical qu’ils m’envoient et que je peux ensuite greffer à mes créations musicales.
Vous chantez notamment dans les langues nationales congolaises, comment vos fans jugent-ils votre fusion des styles ?
En effet, je chante en quatre langues soit le lingala, le français, l’anglais et le Kikongo. Ce mélange est beaucoup apprécié du grand public canadien ou international en commençant par le lingala qui est la langue principale dans ma musique. Ça permet de rejoindre plus de gens.
Avez-vous des contacts avec les artistes de votre pays d’origine ?
Oui, je connais plusieurs artistes là-bas, nous sommes en contact.
Quand comptez-vous vous produire en RDC ?
Je suis disponible à venir performer au Congo sous l’invitation de promoteur de musique.
Quels sont les artistes congolais qui vous piquent à l’œil ?
Gims, Fally Ipupa, Ferre Gola et Dadju, etc.
Votre dernier mot
De bien noter la sortie de mon prochain album qui va sortir au Canada le 19 novembre 2022 avec le grand soutien du Conseil des Arts du Canada et peut-être d’autres !
Mon dernier mot s’adresse à la population congolaise : On est ensemble de tout cœur et je vous aime beaucoup ! Le jour va arriver où tous les congolais se sentiront bien dans leur pays, la RDC, et profiteront de ce grand Congo et de toutes ses ressources naturelles…
CHADRACK MPERENG