Journaliste à la radio Top Congo, Barick Buema appelé « Parole écrite » a été l’invité de la rédaction. Avec une expérience accrue de la télévision à la radio en passant par la presse-écrite, ce chevalier de la plume a une histoire dans la presse.
Grâce à un travail acharné au quotidien, Barick est à ce jour une icône dans la presse rd-congolaise. L’année dernière, il a été plusieurs fois récompensé. Dans un entretien nous accordé, ce journaliste de Top Congo FM a affirmé que seul le travail est le secret de ses exploits. « Il m’arrive parfois de somnoler alors que je suis en train de rédiger un article. Il m’arrive de sacrifier certains petits plaisirs de la vie auxquels on s’était habitué, rien que pour faire un article », a-t-il dit. Entretien.
Journaliste à la radio Top Congo FM, pourriez-vous nous retracer votre parcours, jusqu’à atteindre cet organe de presse ?
Mon parcours n’est pas très atypique, il est plutôt normal. Déjà à l’époque où j’étais étudiant à l’IFASIC, j’étais derrière des gens qui me prenaient à la main et qui à travers eux, je passais déjà à la télévision. À l’époque j’avais très envie d’être journaliste télé. Il y avait par exemple Max Mbenga qui me faisait passer de temps en temps dans son émission. En 2005, il m’a laissé présenter une émission entière à la Radio Télévision assemblée chrétienne de Kinshasa. Toujours à l’époque, j’animais également une émission sur Hope TV. Mais j’avais arrêté tout cela pour me concentrer aux études. En 2009, je suis allé faire mon stage au journal Tri-hebdomadaire AfricaNews. De là, j’ai peaufiné mon écriture journalistique. Après AfricaNews, j’ai été à Politico.cd où je jouais le rôle de rédacteur en chef. Un jour, je suis tombé sur un tweet de Christian Lusakweno qui cherchait un journaliste pour la rédaction numérique de Top Congo FM. J’ai postulé à cette offre, j’ai été appelé et j’ai fait mon test. J’ai rédigé trois articles qui ont épaté le chef et c’est par là que j’ai été retenu et j’ai commencé le boulot. C’était le 16 janvier 2016.
Quelles sont vos tâches quotidiennes au sein de cette station ?
À Top Congo FM, je suis secrétaire de rédaction en charge de la rédaction numérique. Presque tous les articles publiés sur l’application Top Congo passent par moi. J’écris, je relis, je corrige les articles, éventuellement avant une probable publication. Cela ne m’empêche pas en tant que journaliste de faire également mes interviews que je diffuse à la radio. Chez Top Congo FM, les interviews se font par appel, je le fais. Mais également des reportages et tout ce qui concerne le travail de base d’un journaliste notamment la collecte, le traitement et la diffusion.
Dans quelle chronique, devons-nous vous situer ? (culturelle, politique, sportive, économique ou ….)
Au départ, j’étais très intéressé par la culture. À Africa News, j’animais une page Culture, précisément dans la musique. Mais aujourd’hui, je suis polyvalent. Je parle de tout : politique, culture, santé, sport, économie etc, Je suis dans tout.
À en croire à votre parcours, vous avez de l’expérience de la télévision à la radio en passant par la presse écrite. Du fond de votre cœur, quelle est votre préférence parmi ces trois types de médias ?
Ma préférence, c’est le journalisme. Un journaliste ne peut pas dire qu’il a une préférence pour un média, c’est devenu impossible à ce jour. Aujourd’hui, avec le multimédia, il faut être autant à la télévision, à la presse écrite, à la radio ou encore sur les médias sociaux. Je suis donc dans le son, les écrits. Dans tous ces types de média, je me sens à l’aise.
Dans quel genre journalistique, pouvons-nous classer les informations que vous partagez dans plusieurs groupes WhatsApp ?
Les genres journalistiques appris à l’école, je ne les retrouve pas dans ce que nous faisons. Je pense qu’on peut les situer dans le genre journalistique « Parole écrite« . À la base, ils répondent toujours aux questions de référence (Qui, quoi, comment et pourquoi), mais pas de la manière traditionnelle. On essaie un peu de sortir du lot en donnant l’essentiel en quelques lignes. Je ne sais pas classer ces articles dans un genre journalistique. Mettons cela dans la parole écrite.
Petit à petit, vous êtes récompensé et cité parmi les grandes figures de la presse rd-congolaise en général et de la radio Top Congo en particulier. C’est quoi votre secret ?
Le secret, c’est le travail. C’est vrai que j’ai été plusieurs fois récompensé l’année dernière et toutes les fois c’était des surprises agréables. Le secret c’est tout simplement le travail. Il m’arrive parfois de somnoler alors que je suis en train de rédiger un article. Il m’arrive de sacrifier certains petits plaisirs de la vie auxquels on était habitué, rien que pour faire un article. C’est un travail qui demande beaucoup de concentrations et d’attentions.
Rappelez-nous les grands et bons moments de l’an 2021 dans votre carrière professionnelle ?
Le bon moment c’est par exemple quand on m’appelle pour me dire que mon nom a été cité quelque part en bien. Quand je rencontre des gens qui complimentent mes articles, cela me motive davantage. Quand je vois par exemple mon tweet se partager dans des groupes WhatsApp où c’est écrit « partager plusieurs fois« , c’est une aubaine pour moi. Mais aussi quand je rédige un article et que je l’envoie à Monsieur Lusakweno qui le partage et qui me félicite.
Le mauvais moment, c’est quand j’énerve le Monsieur pour lequel je travaille. Quand je lui envoie un article et qu’il dit que ce n’est pas bien écrit. Là, ça me tape sur le système et ça m’emmène à travailler et à m’améliorer davantage pour éviter d’avoir tout le temps des mauvais critiques. On n’est pas parfait et le travail que nous faisons ne l’est non plus, mais nous bossons pour être à la hauteur.
Vous vous êtes déjà retrouvé dans un cas où vous aviez été recherché à cause d’un article publié qui aurait dérangé une autorité ?
En 2017, j’ai été visité par les hommes armés, non autrement identifiés, qui cherchaient un journaliste. Je suis convaincu jusqu’à ce jour que ça a trait à un article qui aurait dérangé une autorité dont je ne citerai pas le nom. Heureusement pour moi, je n’étais pas à la maison ce jour-là. Mais ils ont quand même brutalisé les gens qu’ils ont trouvé dans la parcelle tout en promettant de revenir. Dans ce métier, nous ne nous se faisons pas que d’amis, mais aussi beaucoup d’ennemis. Oui, il est déjà arrivé que je sois inquiété pour un travail que j’ai fait.
Décrivez-nous votre journée ?
Compliquées. Mes journées ne peuvent pas être programmées à l’avance. Même si je les programme, je ne les respecte pas. Mes journées dépendent de l’actualité. Il y a des dimanches qui ressemblent à des lundis, des samedis qui ressemblent à des mercredis. Dès le réveil, j’ai mon oreille à la radio, peut-être qu’il y aurait une annonce, une nouvelle qui nécessiterait un article. Et dès que je me réveille, j’ai un œil sur les réseaux sociaux. Ça c’est après que j’aie médité la bible et prié puisque je suis un chrétien. Après, je suis dans les réseaux sociaux, je parcours mon téléphone pour voir ce qu’il y a dans l’actualité. Et, c’est comme cela jusqu’à ce que je vais dormir. J’ai tout le temps mon téléphone en main. Je dors généralement très tard pour me rassurer qu’il n’y a plus rien dans l’actualité et que j’ai tout parcouru.
Après plusieurs années dans cette profession, comment percevez-vous le paysage médiatique rd-congolais ?
Il y a des médias en ligne qui naissent tous les jours sans respecter les règles élémentaires du métier. Il y a des journalistes qui ne respectent pas l’éthique ou la déontologie de la profession. À mon avis, le paysage médiatique rd-congolais n’est pas très propre. Il y a trop des moutons noirs, trop de désordres. Il y a des gens qui se réveillent et s’autoproclament journalistes et se mettent en concurrence avec ceux-là qui sont des vrais journalistes.
Avec l’explosion des médias en ligne, toute personne peut avoir l’information à portée de main. Croyez-vous personnellement à l’avenir des journaux imprimés ?
Personnellement, je n’y crois pas. Les journaux imprimés doivent se réinventer pour vivre. Nous sommes dans la théorie de Darwin où seuls les plus forts survivent. Si les journaux papier ne s’adaptent pas à la réalité actuelle en se mettant aux pas des médias sociaux, ils vont disparaître. Je ne crois à un avenir pour les journaux papier, la preuve, la plupart de ces journaux sont aujourd’hui sur les réseaux sociaux. C’est la preuve qu’il faut s’adapter pour survivre sinon on meurt.
Aviez-vous d’autres occupations en dehors du journalisme ?
Je n’ai aucune autre occupation. Le journalisme c’est tout ce que j’ai.
À ce jour, envisagez-vous déjà un avenir en dehors de Top Congo FM ?
Je suis encore là. Peut-être ça arrivera un jour, mais pour l’instant je suis à Top Congo FM, je ne pense pas quitter.
Étant ressortissant de l’IFASIC, quel conseil prodiguez-vous à ces jeunes étudiants qui seront sûrement les journalistes de demain
Chers étudiants, c’est vrai qu’on nous colle beaucoup d’étiquettes qui ne sont pas vraiment à notre avantage, mais je pense que l’IFASIC reste la meilleure école de journalisme en Rd-Congo. C’est là où sortent des meilleurs journalistes en Rd-Congo. C’est à nous les produits de l’IFASIC de prouver au monde la grandeur de notre Alma mater. Je pense que nous devons être à la hauteur de la renommée de notre cher IFASIC. Faisons un effort d’apprendre, d’étudier et de réussir. Être à l’IFASIC c’est la meilleure chose qui vous soit arrivé et je crois que vous ne regretterez jamais.
GLODY NDAYA