Face à l’épée de Damoclès de la guerre dans l’est de la République démocratique du Congo depuis 25 ans, les aires protégées du pays sont menacées. Défendre ces ressources naturelles s’avère impératif dans le processus primitif d’instauration d’une sécurité durable.
Lors d’un briefing presse ce mercredi 20 juillet 2022, le ministre du tourisme, Modero Nsimba a évoqué les conséquences de ces affres de la guerre notamment l’occupation des parcs nationaux entre autres Virunga, patrimoine mondial de l’UNESCO, l’occupation des villages et les massacres de la population. Face à l’impérative protection de ces aires protégées, Modero Nsimba qui, dès sa nomination en tant que ministre du tourisme, a émis le voeu de faire de son secteur un pilier majeur de diversification de l’économie, a dénoncé l’hypocrisie des partenaires internationaux de la RDC qui continuent à collaborer avec les forces négatives.
Le ministre du tourisme a par ailleurs appelé ces partenaires à prendre des mesures qui s’imposent pour préserver l’environnement au pays. « Aujourd’hui la RDC a laissé plus de 8 mille hectares de sa faune et de sa flore comme patrimoine de l’humanité […] Il ne faut pas servir de pont à tous ceux qui nous font du chantage. Le Congo appelle tous ces gens à venir défendre le patrimoine mondial », a lancé Modero Nsimba.
Des mesures fortes attendues
Le ministre du tourisme a promis que Kinshasa prendra des mesures fortes au cas où ses partenaires internationaux ne défendaient pas ses aires protégées face à l’agression de l’ennemi. Il a souhaité voir la gestion de ces aires protégées passer de civile à militaire.
« Comme nous sommes dans une zone de guerre, cette province est sous le régime d’état de siège, nous envisageons de proposer au gouvernement à ce que la gestion du parc soit passée à la gestion militaire. Au moins nous aurons un militaire comme conservateur du parc Virunga », a déclaré Modero Nsimba.
Pour sa part, le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya a corroboré les arguments du ministre du tourisme préconisant la préservation de la sécurité en vue de protéger les ressources naturelles congolaises. Il en a également appelé la communauté internationale à prendre ses responsabilités pour défendre l’écosystème congolais. « Nous sommes face à ce choix, ceux qui sont nos partenaires, doivent nous permettre d’assurer la protection de l’environnement », a-t-il préconisé.
Il est clair que les dégâts causés par l’ennemi sont énormes. Les effets néfastes sur le plan touristique sont d’autant plus pesants. Une sécurisation durable et une implication de tous s’imposent pour protéger les aires protégées de la République démocratique du Congo.
CHADRACK MPERENG