Annoncée depuis juin 2015, la migration vers la télévision numérique terrestre -TNT- de la bande UHF en République Démocratique du Congo est désormais effective depuis le 30 avril 2018 avec quelques télévisions émettant à partir de Kinshasa.
Certaines chaînes, entre autre Congo Web et Numerica TV, ont déjà migré. Elles ont basculé sur en TNT pendant que d’autres chaînes ont saisi les Députés nationaux via un mémo pour solliciter la prolongation de la période de transition. Sans succès. Le silence leur réservé par la Chambre basse du Parlement semble traduire la volonté du pays de se conformer à cette nouvelle technologie et surtout aux recommandations de l’Union internationale des télécommunications -UIT- qui avait fixé la migration vers la TNT pour juin 2015 en ce qui concerne les chaînes de la bande UHF. Celles de la bande VHF vont basculer en mode TNT à partir de 2020 selon l’UIT.
Alors qu’au 30 avril 2018 certaines chaînes congolaises ont finalement traversé la route, d’autres trainent encore les pas. Dans cette seconde catégorie, l’on retrouve entre autre CNTV, RTNC 2, Canal Futur, Afrika TV, RTVS 1, RTCE, 2AS TV, etc.
La migration est loin de garantir ou de signifier qualité dans la programmation à proposer aux téléspectateurs. Particulièrement pour les chaînes rd-congolaises qui, désormais, ont d’énormes défis à relever s’ils veulent tenir tête dans la sphère audiovisuelle. Sinon, la loi du darwinisme va s’appliquer. Les deux défis majeurs des chaînes rd-congolaises sont la concurrence et la programmation ou les contenus.
La TNT rend la concurrence sur le marché audiovisuel encore plus rude avec la présence des entreprises multinationales de télédistribution qui produisent et offrent des contenus de qualité et très intéressant pour les téléspectateurs, et logent également d’autres télévisions étrangères offrant des contenus diversifiés et alléchants. Tenir tête à cette concurrence implique avant tout l’élaboration d’une grille de programme à même de rivaliser avec les chaînes étrangères qui, sans difficultés aucunes, sont aussi captées en Rd-Congo.
Problème: les chaînes rd-congolaises disposent-elles des moyens financiers et techniques conséquents pour produire et offrir des contenus de qualité et intéressants comme l’exigent la concurrence et le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication de la Rd-C – CSAC -? Cette question taraude les esprits tant l’on sait que les chaînes du pays de Ngangura Mweze ont pour spécialité de diffuser -très souvent sans autorisation préalable- des programmes produits par d’autres télévisions étrangères. Une telle pratique représente d’énormes risques des poursuites judiciaires. Que des défis pour les télévisions rd-congolaises qui, par la force du destin, doivent se mesurer à plus fortes qu’elles. N’est-ce pas que David avait vaincu Goliath ?
DANNY KABANGA