Monik Tenday toujours en forme

Elle n’est pas morte. Elle n’est pas finie. Après avoir conquis la Rd-Congo, l’artiste musicienne, chanteuse guitariste, auteur-compositeur évoluant dans le soul-soukouss, Monik Tenday réside depuis trois ans en Belgique pour booster sa carrière en maîtrisant les circuits musicaux internationaux.

Qu’est-ce qui justifie votre présence en Belgique depuis plus de 3 ans ?

Des opportunités qui se présentent et des portes qui s’ouvrent dans tel ou tel autre secteur.

Que préparez-vous pour l’avenir ?

Que ferais-je d’autres encore à part enregistrer mes nouvelles inspirations et donner des concerts.

Comment s’appelle-t-il ?

Le titre du nouveau disque vous sera dévoilé lorsque le produit sera complètement fini. Je ne peux pas vous vendre la peau de l’ours avant de l’abattre.

Quels sont les artistes musiciens qui vous accompagneront ?

Tout musicien qui a un esprit ouvert et créatif trouvera sa place à coté de Tenday. En ce moment, je travaille avec des artistes belgo-congolais, belgo-flamands et sénégalais. Au fait, le choix de mes accompagnateurs dépend de la couleur ou du son que j’ai envie d’obtenir.

La diva rd-congolaise Monik Tenday en concert à Bruxelles. Ph.Dr.Tiers
La diva rd-congolaise Monik Tenday en concert à Bruxelles. Ph.Dr.Tiers

A quand votre retour à Kinshasa ?

Kinshasa est ma terre. Quel que soit mon pays d’emprunt, je retournerais coûte que coûte dans ma chaleur natale. Mais, surtout avec un projet bien définit.

Les questions de la femme vous intéressent aussi ?

Oui. Elles m’intéressent au plus au point. J’ai même reçu 6 prix d’honneur pour mon engament dans la lutte contre les violences et le fait de dénoncer les injustices et les inégalités vis-à-vis des femmes africaines dans ma musique. Je suis la bouche autorisée des femmes de partout. J’essaie de les conscientiser pour qu’elles aient totale confiance en elles. Et, qu’elles prennent goût à l’instruction afin de se rendre autonome et respectueuse.

La gente féminine de la musique rd-congolaise a du mal à faire face à la concurrence, à l’interne et à l’externe. Avez-vous des pistes de solution ?

C’est vraiment aléatoire. C’est une question d’Etoile. Mais le constat est réel. Les dames ont du mal réussir en tant que numéro 1 du groupe. Sauf si elles sont en second plan (choristes).

Je pense que là il y a un souci majeur  » La mentalité ». Dans la société africaine, la femme a été élevée dans l’idée unique de faire des enfants et rester à la maison. Seul, l’homme doit travailler pour s’occuper du quotidien. Du coup, tous ses besoins reposent sur l’homme. Le regard de ce dernier est plus tourné vers ses formes et ses courbes, plutôt qu’a son talent et ses autres capacités. Il y a celles qui parviennent à sortir de ce carré, mais sans soutien et encadrement, elles sont contraintes à travailler en arrière plan, étouffées et défavorisées. L’égalité des chances sur le plan professionnel reste encore un slogan dans mon pays la République Démocratique du Congo.

Contrairement à l’étranger, l’émancipation est déjà acquise. La maternité reste aussi majeure, mais la femme a le choix bien attendu. Elle travaille à mi-temps et le reste s’occuper des enfants (son foyer). Tous les éléments que j’évoquais ci-haut sont bien loin d’être des pistes de solution, mais évidement, des causes majeures de ce manque d’investissement féminin.

Il faut de fois savoir oser et prendre des risques comme Monik Tenday.

L'artiste musicienne rd-congolaise Monik Tenday. Ph.Dr.Tiers
L’artiste musicienne rd-congolaise Monik Tenday. Ph.Dr.Tiers

Votre biographie et discographie en quelques phrases ?

Je suis Tenday Monik. Née jumelle –Mbuyi ou Kanku. Je vous laisse découvrir mon identité en entièreté.

Mbuyi : une appellation officielle du premier sortant des jumeaux. Kanku : c’est le second dans la province du Kasai-Oriental.

Tenday : vient du verbe Kutenda (conjugué à la 1ère personne du pluriel) qui signifie Faire des éloges à quelqu’un.

Monik est chanteuse, guitariste et professeur de guitare à l’Institut National des Arts -INA à Kinshasa. Je fais un mélange d’une musique populaire afro-américaine et d’un style de musique d’origine congolaise qui a pris ses racines dans la rumba cubaine des années 50.

J’ai été découverte en 2010 avec ma chanson « Tshakuetu » dont le refrain a conquit tous les congolais « Uza kutambula too uza kubina »(tu marches ou tu danses). Une façon humoristique de montrer les popotins des femmes. En 2012, j’ai sorti un autre disque « Envol » et Envol Intégral » -la version internationale.

CINARDO KIVUILA