Il se nomme Faliala, alias King Fali. À 14 ans, le nom de ce jeune rappeur sherbrookois commence déjà à circuler dans le milieu.
Originaire de Kinshasa, en République Démocratique du Congo, King Fali est arrivé à Sherbrooke avec sa famille, il y a une dizaine d’années. La musique, c’est sa véritable passion. « J’aimerais juste finir mes études, avoir ma maison, faire de la musique à temps plein, vivre de la musique, manger de la musique, dormir de la musique, aller dans la douche avec la musique« , explique le jeune rappeur.
La musique, c’est ma vie
L’élève de l’école secondaire du Triolet s’intéresse au rap depuis environ deux ans. Un vrai coup de foudre. Ce genre musical lui procure une grande liberté artistique. « Je peux dire ce que j’ai envie de dire, ce que je pense, exprimer mon art, et sortir ma rage« , ajoute-t-il en souriant.
Un jeune homme souriant. Le jeune Sherbrookois écrit ses textes, les compose et les interprète, en plus de participer aux vidéoclips, qu’il considère comme de courts films. Pour lui, le rap est un réel défoulement. « C’est comme si je donnais un coup sur un truc de boxe, en rappant. Ça me défoule« , lance-t-il.
Parler du racisme
Du haut de ses 14 ans, King Fali souhaite le respect. Le racisme fait partie des thèmes qu’il aborde. C’est un sujet qui l’interpelle, et encore plus en cette ère du mouvement Black Lives Matter. « Ne pas en parler, ce serait bête, je trouve« , affirme l’adolescent, qui décrit dans sa pièce « Champion« , un incident personnel vécu avec un policier.
Il s’est passé des choses avec un policier. Il ne m’avait pas respecté à cause de ma couleur de peau. Dans « Champion« , le message que je voulais faire passer, c’est : tu veux que je te respecte, mais respecte toute ma race, puis je vais te respecter. Respecte ma couleur de peau, respecte-moi comme je suis.
Son secret : pratiquer
Le rap est un art difficile, avoue le jeune rappeur, surtout pour livrer tous les mots avec un débit rapide. Pour King Fali, le secret, c’est le travail. Par exemple, il y a quelqu’un qui est fort, fort, fort tu vois, […] mais il se pratique une fois par mois. Et toi, tu pratiques chaque jour, tout le temps, tout le temps, t’es là-dedans à fond. Mais, je te promets sur ma vie que tu vas devenir meilleur que lui, croit-il.
Tout est possible dans la vie
Enregistrer un album est coûteux. King Fali avoue ne pas savoir quand il pourra lancer un opus. Il demeure toutefois convaincu et étonnamment lucide. « Je veux vraiment me concentrer sur [le fait] de me découvrir, m’améliorer, puis sortir des chansons et faire des vidéoclips« , conclut le jeune rappeur.
ANIK MOULIN (Radio Canada)