Comme annoncé, dans la soirée du dimanche 23 juin 2024, Canal+Afrique a diffusé le documentaire sur la carrière de la star rd-congolaise Fally Ipupa.
Baptisé « Fally Ipupa, une succès story moderne », cet élément de plusieurs bonnes minutes revient sur les grands moments de la carrière de DiCaprio. De son groupe Talent Latent (1997-1998) jusqu’à son récent concert au Cameroun en passant par sa signature au sein du Quartier Latin de Koffi Olomide en 1999 où il a joué le premier rôle pendant plusieurs années avant de voler de ses propres ailes, ses prestations XXL au U-Arena, à l’Arkea Arena, à l’ING Arena ainsi que ses multiples réalisations et son secret.
Dans ce documentaire qui retrace uniquement le côté artistique de Fally Ipupa, c’est une pluie de témoignages. Personne n’a raconté le mal de DiCaprio, l’homme aux multiples trophées, plusieurs certifications en France, l’homme aux plusieurs vues et streams sur ces plateformes digitales dédiées à la musique.
« Il n’est pas juste un artisan rumba »
L’évolution de Fally Ipupa et le secret de sa réussite. C’est ce que le documentaire nous a présentés. Les témoignages des intervenants sont également éblouissants. Ils parlent tous du bien du chanteur.
« C’est un bon chanteur. Il n’oublie pas ses racines. Chaque fois il y a une guitare qui rappelle le Congo, la rumba et l’Afrique. Chaque fois nous entendons ce rythme qui vient du pays. Tout ça c’est des éléments qui font qu’il soit un artiste qui représente très bien la musique européenne africaine », déclare l’artiste sénégalais Youssou N’Dour.
Fally est visionnaire. Grâce à ses multiples featurings, le chanteur a bravé la peur en dévoilant « Tokooos », un album urbain français en 2017 qui a suscité plusieurs réactions négatives dans le paysage musical rd-congolais mais a atteint son objectif : apporter un vent nouveau et diversifier sa musique. Aujourd’hui, c’est tout le monde qu’il avait critiqué qui font comme lui. D’ailleurs, lors de notre interview en 2021, “il estimait être en avance de plusieurs années lumières que les autres chanteurs de la Rd-Congo”. Pour l’instant, Fally Ipupa est l’unité de mesure de plusieurs artistes urbains en France. Si tu veux faire connaître ton œuvre en Afrique francophone, feate avec lui. « Je suis l’artiste congolais le plus bancable », disait Fally à Eventsrdc.com
Dans le documentaire, il reconnaît le rôle des collaborations dans son parcours : « Dans ma carrière, si j’ai fait, je prends un exemple 20 feats, j’ai été invité au moins 15 fois. C’est pour la beauté de la musique. Il est important de s’échanger culturellement pour pouvoir donner du plaisir aux gens qui aiment la musique. C’est le côté positif de la musique. Dès le début, j’avais compris qu’il fallait être un artiste ouvert. C’est depuis le premier projet (Droit chemin, NDLR). »
Au studio, Fally n’est pas du genre à donner du fil à retordre aux techniciens. Souvent, il plie ses morceaux en une prise.
« Il n’est pas juste un artiste rumba. C’est là d’où il vient mais l’a amené ailleurs. Il mélange toutes sortes d’influences et il en fait sa sauce. Et dès qu’il chante, on reconnaît Fally. On reconnaît que celui au-delà de son timbre vocal. Il a une manière de chanter, des notes qu’il atteint, des gains qu’il joue. C’est comme un instrument. Il fait des notes improbables. Il raconte une histoire avec des notes. Il n’a pas besoin des paroles […] Il veut toujours la perfection. Il est très performant. Il chante très bien “direct”. Il va faire trois fois maximum les prises. Mais souvent dès la première prise, c’est bon quoi », raconte Alban, l’ingénieur de son de l’artiste rd-congolais.
La force de Fally Ipupa réside aussi dans ses fans « Warriors ». Il a des admirateurs partout. Ils streament ses chansons et se mobilisent pour envahir les salles de spectacles en cas d’un concert de leur star. Ils sont hybrides. Ils aiment que Fally fasse la Rumba et la musique urbaine en même temps (même si au début c’était difficile de comprendre).
« Fally Ipupa est un mélodiste d’hors pairs. C’est un artiste qui a su s’adapter. Il y a des artistes de son âge qui n’ont pas réussi à s’adapter avec les nouvelles influences. Avec les nouvelles inspirations. Il a réussi à surfer sur ça sans perdre ses fans du début. Il a trouvé le juste milieu de la musique d’aujourd’hui et sa musique natale », a déclaré le chanteur Tayc.
« Il est le porte-drapeau de la Rumba à l’international »
Ce chanteur est le symbole d’un artiste moderne, pourtant il est de la vieille école. Tous les artistes du paysage urbain français sont avant tout ses fans et ils le respectent. Tous les artistes d’Afrique ont du respect pour ce Grand Monsieur de la chanson. C’est un atout majeur pour Fally.
« C’est un modèle de réussite. C’est un modèle dans plusieurs choses. C’est une big star. C’est une fierté en tant que congolais de voir un artiste congolais qui arrive à remplir l’U-Arena de 40.000 personnes. Je ne sais pas comment expliquer ça. Nous on est comme ça. Nous sommes très chaud. Quand tu vois quelqu’un du même pays que toi faire des grandes choses. C’est toi qui l’a fait », dit le rappeur Gradur.
« C’est notre représentant à l’international », dit Keblack. Avant que son compère Naza ne lâche : « C’est la star du Congo. ». Sans vouloir minimiser les autres artistes de la Rd-Congo, Ben-J déclare : « Fally est le porte-drapeau de la Rumba à l’international. Il n’est pas seul mais je dois dire que c’est celui qui, aujourd’hui traverse un peu plus les frontières du continent africain et du monde. »
Dadju aborde la longévité de la carrière de son aîné : « Il a un talent fou, il a un talent monstre. J’ai dit une fois que c’est difficile de perdurer. Il y a beaucoup de gens qui percent. Mais sur deux jusqu’à 20 ans de carrière c’est plus une question de talent. Ça relève d’autres choses. C’est du génie. »
Mokobe, l’un des artistes qui ont collaboré avec Fally tresse des lauriers à ce digne fils d’Afrique et amoureux de la sape : « C’est un artiste complet dans tout le sens du terme : sa voix est magnifique, quand il danse c’est magnifique, son charisme est magnifique, l’aura est magnifique. Tout est magnifique. C’est du 20/20. Niveau artistique, c’est très dur de trouver un défaut chez Fally. »
Dans le documentaire, le fait d’avoir un bon entourage a été aussi évoqué comme la clé de la réussite de Fally. L’artiste Ben-J, qui est l’un des premiers à accepter de collaborer avec DiCaprio à ses débuts l’a témoigné. Le chanteur a toujours les mêmes personnes. Rien n’a changé. C’est devenu un groupe soudé des professionnels qui se connaissent et maîtrisent le mode de fonctionnement de chacun. Tous ont un même objectif : propulser Fally vers le haut.
Le film est attrayant même si plusieurs estiment qu’il aurait fallu évoquer aussi l’apport de son entourage familial dans sa carrière notamment le rôle que joue sa femme Nana Ketchup et ses enfants, l’apport de Warner France et Universal Music dans son parcours. Mais bon, la carrière de Fally Ipupa est tellement immense qu’on ne peut pas la raconter dans un documentaire d’une heure. Pour ça, il faut toute une série de documents. Canal+, le producteur nous a amenés dans les coulisses de la vie artistique de Fally Ipupa, nous avons découvert des choses que plusieurs ne connaissaient pas.
« Fally Ipupa, une succès story moderne »
ETIENNE KAMBALA