Arrivée depuis dimanche 24 février 2019 dans la nuit, la dépouille mortelle de l’ancien international rd-congolais du ballon rond, Pierre Ndaye Mulamba a été exposé lundi 25 février 2019 au stade Tata Raphaël, puis au Palais du peuple, ce mardi 26 février 2019 avant l’inhumation à Nécropole. Sur ces deux sites, les anciens coéquipiers de Ndaye et quelques autorités ont rendu hommage à la légende du football africain en exclusivité sur Eventsrdc.com.
« Je suis l’ancien dirigeant de l’US Tshinkunku. C’est moi qui est transfert Ndaye dans V.Club. C’est en 1964 que Ndaye a intégré Tshinkunku. Une année après, il s’est engagé avec Vita. Nous ne pouvons pas compter le nombre des buts marqués. Pour l’instant, nous retenons seulement les 9 réalisations lors d’une seule édition de la CAN en Egypte en 1974. Il a une volumineuse biographie », a dit Remy Musungayi -ancien président de l’US Tshinkunku.
« Ndaye est un frère. Il est mon ami d’enfance depuis Kananga précisément sur l’avenue Kabue. Lui et moi, avions débuté notre carrière dans des petites équipes pour atteindre Tshinkunku et lui, dans Tshipepele. Il fut un défenseur, puis un attaquant. Il était très déterminé sur terrain. Voilà pourquoi nous l’avons appelé Mutumbula wa Tshinyangu Volvo. Je dirais après le mythique footballeur brésilien Pelé, c’est Ndaye », a témoigné Kabasu Kapena Johntos -ancien coéquipier et ami de Ndaye.
« J’ai un sentiment de tristesse, parfois de colère aussi. Par rapport à sa maladie, nous avons appris beaucoup de choses. Nous avons également appris le soin n’était pas intensif parce que l’argent ne suffisait pas. Ndaye est un monument pour ce pays. Tout ce qu’il a fait, les buts qu’il a marqué jusqu’à présent aucun joueur n’a réussi de le faire. C’est arrivé. C’est la route de tout le monde. Nous passerons. Il y a beaucoup de choses à dire, mais nous laissons passer tout cela. Nous retenons ce qui se passe aujourd’hui », s’est Saïo Mokili -ancien Léopard.
« Pour moi, Ndaye n’était pas un footballeur, mais plutôt, mon petit-frère. Ndaye était arrivé à V.Club en provenance de Tshikungu très jeune. Dieu a fait grâce qu’il était protégé par l’ensemble du groupe. Tout ce que j’étais en train de faire état pour Ndaye, Kembo, Lofombo et Luc Mawa. Moi, je ne fus pas un grand buteur. Mais les buteurs étaient ces gens-là. D’ailleurs, Luc Mawa avant de mourir avait dit que Kibonge que vous voyez là, c’est mon cuisinier. Le match de Ndaye qui m’a plus marqué est l’affiche contre Lupopo à stade du 20 mai pour le compte de la Coupe du Zaïre. À lui, seul Ndaye a marqué 6 buts. On avait gagné par (8-2). C’était fantastique ! Ndaye, c’était la vitesse et les tirs. Ndaye est resté immortaliser dans mon cœur. Je n’ai pas perdu un joueur, mais un petit frère », a témoigné Joseph Kibonge -ancien coéquipier de Ndaye.
« Je fus footballeur de l’AS Dragons-Bilima. J’ai joué à l’équipe des Léopards pour le compte des étudiants. Dans notre pays, plein de choses sont détruites. J’ai joué la coupe du monde des étudiants et jeux universitaires en 1979 en Mexique. Je suis vice-champion d’Afrique en 1980 avec Dragons. Nous fûmes battus par Canon de Yaoundé. Tous les joueurs rêvent jouer une coupe du monde un jour. Ndaye est celui quand nous avons atteint le niveau le plus élevé, qui est celui de jouer le mondial. En 1974, Ndaye était parti, mais il y avait eu des aventures que tous nous connaissons. Puis, il faut le savoir Ndaye au niveau africain en 1974 avait inscrit 9 buts lors d’une phase finale d’une Coupe d’Afrique des Nations. 45 ans après, ce record est resté inégalé. Il s’en va avec cet honneur. Le pouvoir public ne doit pas nous oublier. Nous sommes des ambassadeurs. Nous avons véhiculé le message du football au nom du pays à travers le monde entier. Nous sommes ces personnes quand nous jouions au football nos parents ne voulais pas. Ils disaient que nous étions de voyous. Mais aujourd’hui, tous les parents veulent que leurs enfants deviennent footballeurs. C’est un métier qui est devenu payant que plusieurs d’autres. Les footballeurs aujourd’hui sont capables d’investir et de créer des emplois. Nous, également dans notre pays, nous voulons atteindre ce niveau. Ndaye doit être aujourd’hui un exemple à suivre pour la jeunesse. Il nous amenait l’esprit de gagner au sein de l’équipe. Nos jeunes doivent se référer à Ndaye pour qu’ils deviennent des meilleurs buteurs africains. Nous avons gagné pour la deuxième fois une coupe d’Afrique. Nous déplorons le fait que les images de cette coupe ne sont diffusées à la télévision. Nous, les footballeurs, nous voulons montrer notre savoir-faire dans la gestion du football dans notre pays », a dit Kamango Bate-Sere -ancien international rd-congolais.
« Ndaye était pris en charge par l’État. Mais on avait seulement dit qu’il n’y avait pas des suivis par rapport à sa situation sanitaire. Est-ce que ce par rapport à ce manque des suivis que Ndaye est mort ? Je ne crois pas. C’est le destin ! Ndaye a fait la joie. Il a rendu une nation digne par ses exploits, ensemble avec ses coéquipiers. Voilà, aujourd’hui, on est en train de le célébrer à travers ces obsèques. C’est une perte monumentale pour notre nation, mais c’est aussi une joie parce qu’il est mort sans qu’il soit égal par rapport aux buts qu’il a marqué dans une seule CAN. La leçon que nous pouvons tirer dans tout cela, c’est ce que les kinois disent : aimons-nous vivants. Il faut penser à ce qui sont vivants pour voir dans quelle mesure, on peut les soutenir », a déclaré Alain Makengo -avocat des anciens Léopards et président de la LISPED.
« L’Afrique vient de perdre l’icône du football. Voilà, pourquoi nous avons préféré à ce que les derniers hommages lui soient donnés au stade Tata Raphael, le lieu où il a évolué en tant que Mirage Mutumbula. Il a marqué les esprits. C’est un grand buteur et un grand attaquant », s’est exprimé Papy Tamba, membre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie – PPRD -.
« En 1968, j’avais 4 ans. L’engouement de l’équipe nationale était tellement intense. Du plus jeune au plus grand, tout le monde s’intéressait au football. Le stade Tata Raphael était le temple de Ndaye. C’est un joueur très rapide. Mbappé est le petit volvo que Ndaye. Aimons-nous vivants. J’un seul message à la fédération : 21 ans sans résultats. Il est temps que nous ayons un autre président de la FECOFA. Ils ont saboté la légende Ndaye et d’autres champions. Le comité Kurara date depuis 1998. Le pays se développe sur tout le plan. Le football doit aussi avoir un nouveau vent », a lâché Zacharie Bababaswe, député national honoraire de la RDC.
Propos recueillis par ETIENNE KAMBALA