Très conscient de l’évolution de la société et de l’influence des mœurs, le guitariste, auteur-compositeur Olivier Tshimanga ne reste pas silencieux à ce sujet. Il tente, à sa manière, de calmer les esprits en invitant cette jeunesse en quête de positionnement à la patience et surtout au travail. Ce, à travers un album instrumental intitulé « Tambula Melembe » qu’il véhicule le message.
Les questions socio-économiques restent toujours la préoccupation de l’artiste. Il s’engage sans relâche, constate-t-on dans ses différentes prestations. S’adressant principalement aux jeunes qui embrassent le métier d’artiste, Olivier Tshimanga leur avise que le chemin à parcourir est long et exige le sérieux et la patience pour enfin récolter ses bonheurs un jour. « Le but de cet opus est de dire aux jeunes artistes qui arrivent et à ceux qui veulent faire ce métier d’aller doucement car rien ne sert à courir et rien ne tombe du ciel si l’on n’a pas fournis les efforts dans sa discipline », indique-il dans une conversation avec la rédaction de la CITAF.
Et d’avertir : « certains passent à coté de la plaque faute de précipitation et de manque de patience ». A en croire Olivier Tshimanga, cet album raconte son propre histoire étant donné qu’en ce jour ses rêves se réalisent petit à petit grâce à sa détermination et au travail acharné. Il se souvient encore des années qu’il a passées sous le manguier de la parcelle où il habitat avec ses parents dans la commune de Masina, en train de bosser sans relâche son instrument de prédilection. « Je faisais souvent le pied entre l’Institut national des arts (INA) et la maison (Masina) et sans rien mettre sous les dents. Parfois, quand tout est devenu dur pour moi, je dormais à l’école par manque de moyen de transport. Je passai des nuits sur les écritoires au 3ème niveau du bâtiment de l’INA. Et pendant la nuit je travaillais à mort ma guitare. J’avais comme compagnon les moustiques. Bref, j’ai beaucoup à raconter sur cet album mais… », raconte Oltshi.
Il demande aux jeunes artistes de se servir de lui comme un exemple. Ils finiront par sortir de l’ordinaire, souligne-t-il. Olivier Tshimanga affirme que rien ne sert de courir derrière les féticheurs ou qui que ce soit. Cela ne substitut en rien la musique, prévient ce compatriote. En ce jour, qui aurait cru que ce guitariste pourrait survoler toute la planète rien qu’avec sa guitare et rien d’autre. « Tambula malembe » (traduisez : marches lentement) évoque aussi tous ces maux qui frappent la planète. Entre autres l’immigration, mauvaise gouvernance de certains politiques, etc. Rien que par la guitare, il fait passer le message. Car, explique-t-il, toute phrase de guitare de cet album a un langage et une expression. Rien n’est joué au hasard.
« Que les mélomanes prennent le temps de décortiquer mon petit album instrumental car ils auront une réflexion de la situation de ce qui se passe dans notre pays (RDC) et autres coins de la planète. C’est un album à écouter quand tout est calme avec la main sur le cœur », avance celui qu’n appelle Tshimangalogie. Après le concert réussi de l’Institut français de Kinshasa, Halle de la Gombe, ce dernier envisage se produire au Théâtre de Verdure dans les prochains jours.
Olivier Tshimanga, virtuose de la guitare, est un artiste éclectique qui utilise sa guitare et sa voix pour délivrer un message de paix et d’amour à travers le monde. Tous ceux-là qui fréquentent cet artiste retiennent qu’il est particulièrement sensible aux personnes vulnérables et œuvre en leur faveur à travers sa musique. Lors de son dernier séjour à Kinshasa, il a apporté le sourire et l’espoir à quelques orphelins. Un talent inné découvert très tôt, il n’oublie pas de travailler encore et toujours. Sa musique, bien que profondément africaine, puise dans ses racines pour mieux s’en affranchir. Olivier Tshimanga a un répertoire riche et varié avec de milliers de chansons écrites tout au long de sa carrière.
A ce jour, personne ne pourra contester le savoir-faire, mieux la virtuosité d’Olivier Tshimanga. Il est sollicité ici et là pour qu’il apporte sa touche de marque. C’est soit en studio ou en live. Ce congolais joue avec tous les grands noms de la musique africaine et internationaux, notamment Papa Wemba, Manu Dibango, Boyz to Men, Passi, Ray Lema, Singuila, Meiway, Zao, Pierre akendengue, Amel Bent et Kayna Samet, Youssoundour feat Koffi Olomide, Morry Kanté, Tiken Jah Fakolly, King Kester Emeneya, Ferre Gola, Yannick Noah, Marc Antoine la stars de r’nb, le rappeur Soprano, la Mama Patience Dabany, la star ivoirienne Monik Seka à l’olympia, Aïcha Koné, Mamadu Soudia de la Guinée Conakry…
On n’oublie pas sur cette liste, la camerounaise Charlotte Dipanda qui est actuellement très présente sur les médias audiovisuels internationaux. Le fondement musical qui accompagne cette belle voix est l’apport de Tshimanga.
BENJ MIRADI