Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) a tenu une journée d’échanges à l’intention des tradi-praticiens en matière de programmation des émissions sur la médecine traditionnelle dans les médias audiovisuels, ce jeudi 16 avril 2015, à 10h00’, dans la salle des réunions de l’institution.
Le numéro un du CSAC Tito Ndombi, la présidente de la sous-commission de contrôle des médias Mayela Kinkela Maguy et le président de la commission technique Banza Tiefolo Gaudens ont pendant plus de deux heures échangés avec les directeurs de programmes, les responsables de magazines d’informations et les tradi-praticiens. Ces derniers sont revenus à plusieurs reprises sur les dispositions de la loi en matière de déontologie médicale et la mission l’autorité de régulation des médias. « Eviter de vendre les illusions à la population congolaise. Faites du très bon travail et les personnes guéries se transformeront automatiquement en agents publicitaires. Elles parleront de vous en bien », a dit le Président du CSAC. « Eviter de faire ou de diffuser une publicité illicite et des propos mensongères sur l’art de guérir », a-t-il rajouté.
Lorsque certains tradi-praticiens se poser les questions de savoir si le CSAC a le pouvoir de les sanctionner, la présidente de la sous-commission Côntrole des médias a rappelé à leurs hôtes que le Conseil a la mission de veiller au respect de la déontologie en matière d’information. Nous assistons à une invasion des médias audiovisuels par les tradi-praticiens et les propriétaires des maisons des soins qui se livrent à cœur joie à des campagnes publicitaires illicites au point de les assimiler à des « vendeurs d’illusion », a-t-il ajouté.
Dans son discours, il est revenu sur l’ordonnance numéro 70/158 du 30 avril 1970 qui détermine les règles de la déontologie médicale et qui limite la promotion de leurs produits aux officines et centres de santé. Pour permettre à ces personnels soignants doublés de titre des pharmaciens de réaliser des magazines socio-médicaux à la télévision, le CSAC a supprimé les frais administratifs qui revenaient à 100 dollars, jadis, une exigence. Maguy Kinkela a exhorté aux directeurs de programmes de ne diffuser que les émissions possédantes des avis favorables délivrés par le CSAC.
« L’idéal est d’éviter la publicité sur le soignant et son label », a-t-elle précisé. Elle a, ensuite fait savoir qu’aucun secteur de la vie nationale ne peut s’organiser en dehors des médias, considérés comme des vecteurs de l’information par excellence. Pour convaincre ces derniers, elle a évoqué la plainte adressée à la Haute Autorité des Médias en 2004 par l’Ordre des médecins, qui avait dénoncé l’usage abusif du titre de médecin par les phito-thérapeutes et la concurrence déloyale des tradi-praticiens dans les médias. Les abus se sont répétés et le CSAC avait pris lors de sa 5ème Assemblée Plénière de 2012 rappelé aux tradi-praticiens les dispositions de la loi sur l’ordonnance du 30 avril 1970.
Pour Micheline Kingombe -directrice de programme national pour la promotion de la médecine traditionnelle au ministère de la Santé a fait état du souci des décideurs politiques d’accompagner et d’encadrer les tradi-praticiens. Elle a félicité les phyto-thérapeutes pour avoir mis sur pied le Conseil national des tradi-praticiens, elle leur a demandé de tenir bon.
Des conseils pratiques ont été fournis aux tradi-praticiens pour qu’ils améliorent leurs prestations et aident mieux les malades.
DEO KOKOLO